Appui au financement des entreprises : C’est parti !

L’octroi des crédits commence cette semaine.

Bénéficiaires : les jeunes en milieu urbain comme en milieu rural

Appui au financement des entreprises : C’est parti !

Lundi 3 février 2020, le  Programme d’appui et de financement aux entreprises, amorcé par Sa Majesté le Roi, a été lancé, ainsi que le programme «Intelaka», lors d’une cérémonie présidée par le ministre de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’administration, Mohamed Benchaaboun, en présence du Wali de Bank Al Maghib, Abdellatif Jouahri, du vice-président délégué du Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM), Mohamed Kettani, de la présidente du Fonds Hassan II pour le développement économique et social, Dounia Taarji.

En effet, faisant suite à la signature devant SM le Roi Mohammed VI, le vendredi 31 janvier 2020, des conventions actant le démarrage du Programme d’appui et de financement des entreprises, il a été procédé  à la signature de conventions entre les banques et la Caisse Centrale de Garantie pour la mise en œuvre et l’opérationnalisation des produits proposés dans le cadre de ce programme..
Relevant que «les premiers produits» commercialisés, depuis le mardi 4 février, Mohamed Benchaaboun a précisé qu’il était nécessaire de présenter d’abord «la manière avec laquelle nous comptons lancer les premiers produits qui devront être commercialisés dès demain pour certaines banques, et qui constituent la première partie d’opérationnalisation des conventions». Les conventions signées, a précisé le ministre, «devaient faire l’objet d’un certain nombre de mécanismes qui devront être précisés, d’une façon bilatérale, entre les banques et la Caisse centrale de garantie (CCG), cette dernière qui constitue le maillon central de ce dispositif mis en place». Les banques et la CCG ont ainsi signé avec la CCG afin de rendre possible la distribution des crédits aux populations concernées.

Une profonde réflexion d’abord

Lors de la conférence de presse consacrée à la présentation du programme dans sa version finale, il a été rappelé que la réflexion sur le programme intégré d’appui et de financement des entreprises a été entamée suite au Discours Royal d’ouverture de la 1ère  session de la 4ème  année législative de la 10ème  législature (11 octobre 2019). Le programme a été développé de manière conjointe entre le Ministère de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’Administration, Bank Al- Maghrib et le Groupement Professionnel des Banques du Maroc dans le cadre d’une approche participative.
Ce programme vise à offrir une nouvelle génération de produits de garantie et de financement à destination des TPE, des jeunes porteurs de projet, du monde rural, du secteur informel et des entreprises exportatrices. L’objectif est de lancer une nouvelle dynamique de rupture à même d’encourager l’entrepreneuriat afin de favoriser l’insertion socio-économique des jeunes, notamment dans le monde rural.

Le programme vu par Bank Al-Maghrib

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Pour le Wali de Bank Al-Maghrib (BAM), Abdelatif Jouahri, le programme intégré d’appui et de financement des entreprises constitue un véritable changement de paradigme dans l’accès au financement, qui rompt avec les expériences passées et les programmes antérieurs.
Il s’agit d’un projet porté par SM le Roi Mohammed VI et qui interpelle toutes les parties prenantes concernées par l’accompagnement et le financement des projets initiés par les TPME.  

Les conditions appliquées à ce programme, qui englobe tant le secteur agricole que le monde rural, marquent également de nouveaux paradigmes. Dans ce sens, Jouahri a relevé que les banques se sont engagées dans ce cadre à couvrir l’ensemble du territoire national, notamment les communes qui ne sont pas desservies et se sont organisées de façon à apporter conseil, proximité et accompagnement nécessaires aux bénéficiaires de ce nouveau dispositif dédié aux TPME.

Sur le plan régional, le Wali de BAM a mis en avant le soutien du ministère de l’Intérieur et l’engagement des 12 Centres régionaux d’investissements (CRI) en ce qui concerne la coordination avec l’ensemble des intervenants au niveau régional, selon une approche participative, dans le cadre de la mise en place de ce programme.

«Nous avons de notre côté toutes les chances pour réussir ce programme», a-t-il estimé, rappelant le taux préférentiel appliqué au refinancement des banques qui est de 1,25%, la présence de garanties exceptionnelles à hauteur de 80% couvrant à la fois les crédits d’investissement et les crédits de fonctionnement dans le cadre de ce chantier, ainsi que la mise en place d’un comité de coordination et de suivi qui réorientera, veillera et apportera des solutions pour assurer la réussite de ce programme.

C’est dans ce cadre que les banques ainsi que toutes les parties prenantes se sont engagées à mettre en place un cadre de «reporting» qui fournit des détails très précis concernant non seulement les projets, mais également la répartition par genre, la répartition sur le plan économique et sur le plan régional, ainsi que le nombre d’emplois créés.

Les banques en ordre de marche pour réussir le Programme

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Pour sa part, Mohamed El Kettani,  vice président délégué du Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM), a souligné que la profession bancaire est en ordre de marche pour répondre à l’appel de SM le Roi Mohammed VI et honorer ses engagements de manière «ferme» et «déterminée» dans le but de  réussir le programme intégré d’appui au financement des entreprises. El Kettani a ainsi indiqué que «… les réseaux bancaires sont engagés pour recevoir (au lendemain de cette signature, soit mardi 4 février à 8 H [NDLR])… les premiers demandeurs pour que nous puissions les accompagner dans de bonnes conditions». Et d’ajouter que «C’est en faisant nos pas que nous allons fluidifier les process pour asseoir une qualité de service irréprochable parce que nous sommes engagés à honorer le délai à trois semaines à partir d’un dossier complet».

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El Kettani a aussi précisé que dans les réseaux bancaires il y aura une check-list et un canevas allégé pour que le demandeur puisse honorer l’ensemble de la documentation et des informations nécessaires à l’instruction du dossier, ajoutant que «plus on honore cette check-list des documents exigés plus la décision est rapide».

Le taux appliqué est un taux choc qui va créer le déclic et libérer les énergies pour pouvoir régénérer une nouvelle race de femme et d’homme entrepreneurs qui feront la gloire économique de ce pays dans l’avenir, a-t-il relevé notant que «Nous rendrons un grand service à notre nation si on assure de manière très professionnelle, rapide et réactive le financement des investissements viables à moyen et long termes» Et d’ajouter que «C’est ainsi qu’on aura à gagner en crédibilité et en confiance, ce qui donnera une capacité nouvelle pour donner la chance à d’autres jeunes sur les cinq ou dix années à venir».

«C’est pour cela, que nous veillerons, en tant que profession bancaire, à faire notre métier le plus valablement possible, c’est-à-dire, veiller au respect des critères de viabilité et s’engager à honorer les trois piliers du Programme», a-t-il aussi promis.

Une nouvelle dynamique en amont

Dans son allocution, El Kettani a également rappelé que «suite au discours royal du 11 octobre, le GPBM s’est mobilisé aux côtés du ministère de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’administration et Bank Al-Maghrib, et nous avons travaillé d’arrache-pied pour construire en commun ce programme».

Il a, à cet égard tenu à rappeler les trois piliers du Programme: l’accès au financement, l’accompagnement et la démocratisation de l’accès aux services bancaires de base, ajoutant dans ce sens que le secteur s’est mobilisé pour la bancarisation et l’inclusion financière, pour les citoyens à faible revenu à travers la digitalisation.

Il a, par ailleurs, fait remarquer que ce programme va créer une nouvelle dynamique en amont sur la question de l’accompagnement des porteurs de projets, le secteur bancaire va orienter les jeunes entreprises vers les centres régionaux d’investissements (CRI) qui sont dotés de prérogatives importantes, ainsi que l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFFPT) qui dispose de plateformes d’accompagnement et de formation.

La formule «Damane Intelak» est le cœur de cible de ce programme d’appui et de financement aux entreprises, elle concerne les auto-entrepreneurs, les TPE ayant une existence qui remonte à 5 ans, ainsi que toutes les petites initiatives de création à partir d’un taux extrêmement bas, a-t il rappelé, ajoutant que concernant les petits projets dont le crédit ne dépasse pas 300.000 dirhams, l’Etat a admis le principe du prêt d’honneur à 0% (d’un montant de 50.000 Dh) qui ne sera remboursé par l’entrepreneur qu’une fois l’échéancier de son crédit avec sa banque remboursé.

Une part pour le monde rural

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Dounia Ben Abbas Tâarji, Présidente du directoire du Fonds Hassan II pour le développement économique et social, a souligné que le Programme intégré d’appui et de financement des entreprises est un dispositif «ambitieux» et «innovant» à même de créer un déclic pour l’entreprenariat au Maroc et sur lequel le Fonds fonde beaucoup d’espoir.

Revenant sur la dimension monde rural, une des caractéristiques majeures de ce programme, Tâarji a souligné que l’entreprenariat rural a besoin d’accompagnement et de suivi, rappelant à cet effet le partenariat noué entre le Crédit Agricole du Maroc et Al Barid Bank, dans le cadre de ce Programme afin de mutualiser leurs efforts et couvrir l’ensemble du territoire national.

Taârji a ainsi invité l’ensemble des acteurs concernés à être à la hauteur des attentes et des espoirs de cette cible de la population marocaine, appelant à continuer à réfléchir sur les mécanismes d’accompagnement en amont.

«Il faut capitaliser sur les expériences réussies en matière d’accompagnement de projets et de petits entrepreneurs dans le milieu rural pour en faire bénéficier ces jeunes et moins jeunes qui se présenteront avec des projets qui ne sont pas suffisamment structurés. De même, il est nécessaire de réagir de manière à les aider à présenter, in fine, des projets acceptables par les banques», a précisé la présidente du Fonds Hassan II.

Hamid Dades

CCG

De quoi est fait le programme «Intelaka»

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Présentant le Programme «Intelaka», lancé le 3 février 2020 à Rabat, Hicham Zanati Serghini, Directeur général de la Caisse centrale de garantie (CCG), a d’emblée relevé qu’il s’agit d’un programme intégré construit autour d’un dispositif de financement amélioré et adapté. Précisant les grandes lignes de l’offre produits de ce programme, Serghini a souligné que «Intelaka», qui comprend trois produits, a pour ambition de donner un nouvel élan au financement des TPME tout en apportant une valeur ajoutée aux différents acteurs économiques.

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«Damane Intelak»

Le 1er produit baptisé «Damane Intelak» est un produit de garantie ayant pour objectif de couvrir un pan important d’entrepreneurs, à savoir les auto-entrepreneurs, les porteurs de projet diplômés, l’informel et les TPE ayant moins de 5 ans avec un chiffre d’affaires de moins de 10 MDH et dont la sollicitation au niveau du secteur bancaire porte sur deux types de financement, un crédit d’investissement ou un financement d’exploitation à court terme.

En termes de simplification des process, Serghini a fait savoir que la CCG travaille en coordination avec le secteur bancaire via un système délégué, le but étant d’économiser le temps de traitement des dossiers de manière à garantir une automaticité d’octroi de la garantie, dès que la banque est d’accord sur le financement du projet.

«Damane Intelak Al Moustatmir Al Qarawi»

Le 2ème  produit, appelé «Damane Intelak Al Moustatmir Al Qarawi» est, a expliqué Serghini, un dispositif de garantie qui vise à rassurer les banques qui financent l’entreprenariat rural. Il s’adresse aux entrepreneurs du milieu rural, dont des TPE, jeunes porteurs de projets, jeunes entreprises innovantes, auto entrepreneurs, ou encore des petites exploitations agricoles et projets bâtis sur l’opération de Melkisation.
S’agissant des crédits bancaires garantis pour ces deux produits, le montant ne doit pas dépassé les 1,2 MDH, avec un taux d’intérêt fixé à 2% et 1,75% pour le milieu rural et une modération des exigences liées aux sûretés.

«Start-TPE»

Pour le 3ème produit, «Start-TPE», il est mis en place pour accompagner chaque TPE en création qui a bénéficié d’un crédit d’investissement de 300.000 DH maximum. Il s’agit d’un produit de financement sous forme d’une avance remboursable après une franchise de 5 ans sans intérêts et sans exigence de sûretés.

Serghini a par la suite fait remarquer que ces trois nouveaux produits s’ajoutent à une offre déjà existante de produits de garantie et de financement. Il a aussi précisé que les produits existants seront revus pour toucher l’ensemble des populations concernées et donner ainsi un élan fort à la question de l’accès au financement.

Le programme fera l’objet d’un reporting mensuel permettant un suivi rapproché des réalisations et du fonctionnement du dispositif et ce, pour d’éventuelles interventions en vue de corriger et d’améliorer ledit programme. Il a aussi ajouté qu’en termes d’impact, le programme donnera une véritable impulsion au financement des créations d’entreprises et d’emplois, faisant état, à ce propos, d’un impact annuel additionnel de 13.500 d’entreprises bénéficiaires et 27.000 emplois créés.

HD

Déclaration

Mohammed Benchaâboun

Ministre de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’administration

Des ruptures pour mieux construire

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«Répondant aux instructions de Sa Majesté le Roi, ce dispositif marque un tournant majeur dans l’histoire du financement des porteurs de projet. Sa particularité consiste à  opérer une rupture par rapport à ce qui a été pratiqué jusqu’à présent. Il s’agit précisément de trois ruptures.

La 1ère grande rupture a trait à l’accès au financement qui constitue 75% des préoccupations des TPE selon une étude récente du HCP. La problématique de financement devait être adressée à travers les mécanismes qui s’appuient essentiellement sur des garanties pouvant aller jusqu’à 80 %. Lesdites garanties s’appuient à leur tour sur le fonds d’affectation spécial prévu dans la Loi de Finances 2020 et amendé par les 2 MMDH qui sont injectés par le Fonds Hassan II. Le Fonds d’affectation spécial est le socle des produits mis en place par la CCG.

La 2ème rupture concerne les garanties liées aux crédits. Dans le cadre de ce dispositif, les banques vont se limiter à l’étude de la viabilité et la pertinence du projet lui-même sans trop s’attarder sur le risque ou les garanties personnelles.

La 3ème rupture concerne les taux d’intérêt qui sont historiquement les plus bas voire exceptionnellement inférieurs au taux directeur appliqué par BAM (2,25 %), à savoir 2% dans le milieu urbain et 1,75% dans le rural. Alors que le Produit Start TPE est à zéro intérêt.

Outre ces ruptures, il faut retenir deux éléments d’accompagnement de cette construction d’ensemble. Il s’agit d’une évaluation périodique (mensuelle) pour le suivi des réalisations de ce dispositif afin d’apporter les réajustements nécessaires en cours de route. Le concept est de mettre en place un processus dynamique, flexible et adaptable aux réalités du marché. Il s’agit aussi de la mise en place d’un dispositif important en matière d’accompagnement qui constitue l’une des clés de succès de ce dispositif. Une convention avec le ministère de l’Intérieur a été signée pour la mobilisation des 12 CRI, de la CGEM et l’OFPPT pour le suivi des projets pré et post-projet à accompagner au-delà des aspects de financement».

Propos recueillis par HD

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