Au terme des premiers scrutins lors de la primaire du parti démocrate, trois candidats différents se sont imposés dans quatre Etats, dont un, Pete Buttigieg, a jeté l’éponge à la veille du vote décisif du Super Tuesday. Pour les médias américains et les observateurs, une seule certitude s’impose : la course à l’investiture est plus indécise que jamais.
Mardi, quatorze Etats et plusieurs territoires américains doivent décider qui des prétendants restants est le mieux qualifié pour affronter et, surtout, vaincre Donald Trump lors de la présidentielle de 2020. En une seule journée, un tiers des délégués 1.357 en jeu lors de la primaire sera définitivement distribué, autant dire que l’enjeu est de taille.
Si un candidat très probablement le sénateur du Vermont Bernie Sanders construit une large avance de plusieurs centaines de délégués sur ses poursuivants, il pourrait devenir extrêmement difficile pour les autres prétendants à la Maison Blanche de rattraper leur retard sur les trois mois restants des élections primaires.
Avec ses deux victoires au New Hampshire et au Nevada, et sa quasi première place en Iowa, Sanders fait en effet figure de grand favori de cette élection. Toutefois, l’ancien vice-président Joe Biden compte bien s’appuyer sur son triomphe en Caroline du Sud pour relancer sa campagne aux abois.
Dans ce duel entre l’aile gauche du parti Sanders et son centre Biden, l’avantage est clairement du côté du sénateur du Vermont. Pendant le seul mois de février, Sanders a réussi l’exploit inédit de collecter la somme astronomique de 46,5 millions de dollars.
Alimenté par sa puissante base électorale, Sanders a consolidé sa réputation de meilleur collecteur de fonds dans cette élection 2020, mais il n’est pas le seul candidat compétitif. La campagne de la sénatrice Elizabeth Warren a notamment recueilli 29 millions de dollars en février après sa performance remarquée lors du débat au Nevada. Et dans la foulée de sa victoire décisive en Caroline du Sud samedi soir, la campagne de l’ancien vice-président Joe Biden a annoncé qu’elle avait levé 5 millions de dollars en une seule journée.
Cet argent est vital pour les candidats qui survivront au Super Tuesday, beaucoup prédisant que la nomination sera décidée lors de la convention du parti démocrate en juillet à Milwaukee.
Super Tuesday est également marqué par l’entrée en lice du milliardaire Mike Bloomberg, qui a dépensé la bagatelle de 400 millions de dollars en publicités pour s’imposer dans les Etats comptant une grosse part de délégués, comme le Texas et la Californie.
Pour le moment, difficile de dire si cette stratégie s’avérera payante. Pas plus tard que samedi dernier, un autre milliardaire, Tom Steyer, qui a dépensé une vingtaine de millions de dollars en publicités en Caroline du Sud, a dû abandonner la primaire après avoir récolté à peine 11% des suffrages. Par ailleurs, Bloomberg a été particulièrement malmené par ses adversaires lors des deux derniers débats télévisés, ces derniers lui reprochant de vouloir acheter la nomination.
A la veille du vote crucial de mardi, Sanders était accrédité d’une avance considérable en Californie et au Texas sur Joe Biden. Toutefois, ce dernier espère déjouer les pronostics en ralliant à sa cause les électeurs de Pete Buttigieg, l’ancien maire de South Bend, et de la sénatrice Amy Klobuchar qui, à l’instar de Biden, s’identifient comme des démocrates modérés.
De son côté, la sénatrice Elizabeth Warren, malgré ses contre-performances dans les quatre premiers scrutins, a promis de ne rien lâcher en investissant déjà dans les Etats votant après le Super Tuesday. Comme beaucoup, Warren s’attend à de grosses surprises dans une élection de longue haleine.
Entre Sanders qui veut faire cavalier seul, un Biden revanchard et Bloomberg en trouble-fête, les pronostics sont lancés!
Avec MAP