Alors que les chiffres hésitent en Italie et en Espagne et montent encore en France, en Chine, les autorités ont annoncé la fin du confinement à Wuhan.
Les habitants de la région se sont dirigés vers les gares de train pour quitter la ville chinoise berceau de l’épidémie de Covid-19.Les autorités ont levé les restrictions sur la ville suite à la baisse des contaminations dans la région. Premier pays touché, premier déconfiné même si il faut attendre un peu et être prudent sur les chiffres des victimes qui parait anormalement bas.
Mais le déconfinement est déjà à l’ordre du jour dans certains pays européens. L’Autriche commence par autoriser la réouverture des magasins, le Danemark celle des écoles primaires et maternelles : les deux premiers pays européens à annoncer des mesures de déconfinement l’ont fait de manière très prudente et progressive cette semaine. Les premiers allègements entreront en vigueur dans chacun des deux pays la semaine prochaine, après les fêtes de Pâques. À Vienne, le chancelier Sebastian Kurz, qui s’exprimait derrière une vitre en Plexiglas, a tracé la voie vers ce qu’il appelle une « nouvelle normalité » qui passe par « une ouverture de la société par étapes ». Les restrictions aux déplacements individuels sont prolongées jusqu’à la fin avril, les écoles restent fermées jusqu’à la mi-mai. Le port du masque reste obligatoire pour chacun dans la rue et dans les bâtiments publics. Mais les petits commerces d’une surface inférieure à 400 mètres carrés, ainsi que les grands magasins de bricolage et de jardinage vont pouvoir rouvrir leurs portes le 14 avril, et les restaurants et hôtels un mois plus tard. Pour l’économie du pays, c’est un premier signal de redémarrage. Les rassemblements, eux, restent interdits jusqu’à fin juin au moins. Le célèbre festival de musique de Salzbourg espère encore le maintien de son édition 2020, qui doit commencer fin juillet. Les déplacements internationaux non indispensables sont interdits jusqu’à nouvel ordre.
« Nous avons réussi à traverser la crise mieux que la plupart des autres pays », a assuré Sebastian Kurz. L’Autriche a été l’un des premiers pays européens à confiner toute sa population, à la mi-mars. « Singapour nous a vraiment donné le bon exemple à suivre. Ici nous avons appliqué la même discipline, ce qui a permis de limiter le nombre de victimes à la différence de l’Italie, de l’Espagne, de la France. Alors oui il faut encore être exigeant mais ça paye, et on va déjà autoriser la réouverture des petits commerces ». Il est correct et justifié de commencer une ouverture lente, a expliqué la Première ministre du Danemark, Mette Frederiksen, lors d’une conférence de presse à Copenhague. Mais à condition que chacun garde ses distances et se lave les mains. Le quotidien ne va pas revenir comme avant pour le moment. Nous allons vivre avec de nombreuses restrictions pendant encore de nombreux mois. » Au Danemark comme en Autriche, l’objectif est de prendre en compte l’impatience de la population et de donner un ballon d’oxygène à l’économie, en facilitant le télétravail des parents déchargés de leurs enfants dans un cas, en relançant la consommation dans l’autre cas. À Copenhague comme à Vienne, la plus grande prudence reste à l’ordre du jour, mais, au moins, le mouvement est enclenché.
Tout est donc relatif et progressif mais on est dans la sortie. Une situation enviée par de nombreux pays. Confinement et port du masque avec tests massifs, cela semble une stratégie gagnante. Mais il faut combiner et avoir les moyens de le faire. Ce n’est pas encore le cas de la France.
Patrice Zehr