Le camphre, nommé chez nous «el kafour», provient d’une résine extraite par distillation des feuilles du camphrier -nom latin «Cinnamomum camphora»-, une sorte de laurier qui pousse principalement en Asie et en Océanie. Ses cristaux blancs ont une odeur qui rappelle la «naphtaline». Cette dernière est de composition chimique; elle sert d’insecticide. Elle est dangereuse et cancérigène.
Le camphre naturel, lui aussi, est désodorisant. Il a des propriétés thérapeutiques.
On se sert au Maroc du camphre naturel mélangé à de l’huile d’olive pour masser les muscles endoloris et activer la circulation sanguine des jambes. Dans le monde, ces mêmes cristaux sont utilisés en pharmacie pour fabriquer de l’huile de camphre ou de l’alcool camphré. Ces produits sont connus des médecins. Ils sont souvent prescrits comme désinfectants, antiprurigineux, sédatifs, toniques, stimulants respiratoires et cardiaques. La parfumerie et la cosmétique usent du camphre pour fabriquer de l’encens dit hautement purificateur, mais aussi des onguents pour les mains ou pour les pieds fendillés. C’est l’ingrédient indispensable au célèbre Baume de Tigre. Il est utile de savoir qu’autrefois les moines d’Extrême-Orient portaient un bout de cristal de camphre au cou. Et ce n’était pas seulement pour se parfumer ou pour se protéger de maladies infectieuses ou virales, mais surtout pour chasser les pensées libidineuses et se garantir la chasteté. Les herboristes marocains disent qu’en inhaler les effluves l’espace d’une seconde, de temps à autre, cela dégage le nez et chasse les idées noires. A chacun ses croyances…