Entretien avec Abdelaâdim El Guerrouj, membre du BP du Mouvement Populaire
Que pouvez-vous nous dire sur ce vote et la réélection de Mohand Laenser au poste de Secrétaire général du Mouvement Populaire? Qu’est-ce que cela représente pour le parti?
Pour le parti, ce n’est pas une surprise.
Vous vous y attendiez donc ?
Oui, dans la mesure où Mohand Laenser est un grand leader politique, un symbole pour le Mouvement Populaire (MP).
Il a conduit le Mouvement Populaire durant une période assez longue et à travers plusieurs étapes ayant accompagné le changement au Maroc, avec beaucoup d’intelligence, de savoir-faire et un esprit de cohésion et de rassemblement; avec bien sûr des devises et des valeurs qui sont restées identiques durant toute cette période-là, à savoir servir le pays et les citoyens, mais également être à la hauteur des attentes de SM le Roi Mohammed VI.
C’est ce qui explique, à votre avis, ce plébiscite de Mohand Laenser?
Mohand Laenser a réussi à instaurer des valeurs qui transcendent le temps. C’est ce qui explique aujourd’hui un plébiscite aussi confortable et quasi unanime.
Qu’est-ce que Mohand Laenser n’a pas réussi ou n’a pas eu le temps de réussir et comment devrait-il profiter de ce nouveau mandat de quatre ans pour honorer ses engagements?
Lorsqu’un parti contribue à l’évolution d’une société telle que la nôtre, une société qui s’attache aux valeurs qui la caractérisent, ainsi qu’à ses fondamentaux solides, qui s’appuient sur l’institution royale, sur notre identité musulmane, arabe, amazighe ; une société qui tente de relever les défis économiques, sociaux et de gouvernance… Il est clair que, lorsqu’on voit tout ce cheminement et la contribution du MP, il y a de quoi être fier de cet homme, de l’appartenance au parti et de l’appartenance à ce pays. Le Maroc est aujourd’hui un modèle sur tous les plans. Mais malgré toutes ces réalisations, il reste encore beaucoup à faire, chacun à son niveau.
Au niveau du MP et de son Secrétaire général aussi ?
C’est sûr que le Secrétaire général du Mouvement Populaire a en tête des choses à réaliser pour ce pays, des chantiers à mettre en œuvre, à concrétiser, une feuille de route bien tracée, des défis sur tous les plans économique, social, culturel… Relever ces défis consiste à la fois de capitaliser sur les acquis que nous avons, mais également d’édifier l’avenir. Faire de la politique pour un parti, c’est également construire l’avenir de plusieurs générations futures.
C’est une politique qui est noble, mais qu’on ne peut évaluer en quelques années. C’est une contribution sur une période moyen-termiste qui nous permet, à nous tous autour de Mohand Laenser, d’être motivés pour pouvoir contribuer, de notre côté aussi, à relever tous les défis.
Est-ce que la Jeunesse Harakie est apte et prête à prendre le flambeau?
Aujourd’hui, le MP est un parti qui a beaucoup de potentialités, un parti où il y a des ambitions.
Légitimes ou…?
Bien sûr, ces ambitions sont nourries par celles que le parti a pour le pays. Il y a donc une convergence entre les ambitions des composantes du parti et celles du parti lui-même pour notre pays. C’est donc tout à fait normal qu’il y ait des ambitions, parce que c’est là l’élément moteur pour pouvoir contribuer à construire l’avenir.
Certains ont interprété l’absence de candidats potentiels à l’élection du Secrétaire général du MP comme une absence de démocratie interne. Est-ce que vous partagez cette façon de voir?
Absolument pas, parce que le Mouvement Populaire a toujours été un parti qui rassemble, un parti de cohésion et de consensus. On le constate aujourd’hui à travers le plébiscite réservé à Mohand Laenser et j’estime que je n’ai pas besoin d’aller au-delà de cela.
Comment s’est déroulé le vote?
Les congressistes ont voté de la manière la plus démocratique qui soit, la plus transparente aussi. Ce sont certes des actes individuels, mais qui montrent qu’aujourd’hui, nous sommes face à un esprit collectif, caractérisé par le consensus autour d’un homme, un chef, un leader, lui-même caractérisé par cette culture de consensus, de cohésion et d’ensemble de toutes les composantes du parti.
Mohand Laenser ne devrait-il pas aussi, lors de cet ultime mandat de quatre ans, œuvrer à aplanir certains différends au sein du parti ?
C’est la différence qui fait la richesse et la valeur ajoutée au sein de toute organisation. Donc, on ne peut aplanir la différence. Au contraire, on doit la gérer, la cadrer pour qu’elle devienne réellement utile et productrice d’une réelle valeur ajoutée pour notre parti et, par voie de conséquence, pour notre pays.
Interview réalisée par Mohammed Nafaa