Croissance marocaine : Le HCP explique le recul en 2014

siege hcp maroc

Selon les prévisions du Haut-commissariat au plan (HCP), la croissance économique du royaume devrait s’établir à 2,5%.

Le taux de croissance de l’économie marocaine devrait se positionner à 2,5% en 2014, contre 4,4% une année auparavant. «La croissance économique devrait atteindre 2,5%, créant un volume net d’emploi d’environ 52.000 postes avec lequel le niveau de chômage national ne devrait pas s’éloigner des 10% enregistrés au premier trimestre», a annoncé Ahmed Lahlimi Alami, Haut-commissaire au Plan, lors d’une conférence de presse sur la situation économique en 2014 et les perspectives 2015.
Durant l’année 2014, l’économie marocaine connaîtrait un recul de la valeur ajoutée agricole. En effet, le secteur agricole a dû faire face à des conditions climatiques peu favorables pendant la campagne 2013/2014. La production céréalière est estimée à 67 millions de quintaux, soit une décélération de 28% par rapport à la campagne 2012/2013. Résultat, le secteur primaire serait en recul de 2,3% en 2014, après une forte croissance (+18,7%) en 2013.

En ce qui concerne le secteur secondaire, il serait marqué par une reprise du secteur minier et par le secteur du bâtiment et travaux publics (BTP). A cela s’ajoute une consolidation de l’essor des industries manufacturières, en l’occurrence l’agro-alimentaire, l’automobile et l’aéronautique. Ainsi, la valeur ajoutée desdits secteurs devrait enregistrer une hausse de 2,3% en 2014, contre un faible accroissement de 0,3% enregistré l’année précédente.
S’agissant du secteur tertiaire, il devrait s’améliorer de 3,6% (en termes de valeur ajoutée), au lieu de 2,7% en 2013. Ce résultat s’explique par la continuité de l’amélioration des activités des services marchands grâce à la consolidation des performances des activités touristiques, l’accroissement des activités de télécommunications et le raffermissement des services rendus aux entreprises. La valeur ajoutée des services fournis par les administrateurs publics devrait ressortir avec une amélioration modérée.
Compte tenu de l’évolution des impôts et taxes sur les produits nets des subventions, le produit intérieur brut (PIB) non agricole devrait réaliser une progression de 3,4% en 2014, au lieu de 2,2% en 2013.

Tendance de la demande

Avec une contribution moins importante qu’en 2013, la demande intérieure continuerait à soutenir la croissance économique nationale en 2014. Pour ce qui est de la demande extérieure nette, sa contribution à la croissance du PIB devrait rester négative en 2014, malgré l’amélioration anticipée de la demande mondiale adressée au Maroc.
La consommation des ménages devrait enregistrer une croissance en volume de 2,7%, contre 3,7% enregistrée en 2013. Par contre, la consommation des administrations publiques devrait réaliser une hausse de son rythme de croissance de 4,6%, au lieu de 3,7% en 2013, avec une contribution à la croissance estimée à 0,9 point, contre 0,7 point en 2013. En conséquence, la consommation finale marocaine devrait passer à 3,2%, au lieu de 3,7% en 2013. Sa contribution à la croissance serait ainsi de 2,5 points, au lieu de 2,9 points en 2013. En outre, la formation brute du capital fixe (FBCF) devrait ainsi s’accroître de 1,9%, au lieu de 0,2% en 2013 et sa contribution à la croissance serait de 0,6 point, au lieu de 0,1 point en 2013. Cette hausse s’expliquerait par l’augmentation des investissements programmés dans le secteur public pour l’année 2014 et la légère amélioration espérée des crédits à l’économie, pour plus de soutien aux initiatives privées d’investissement. En prenant en considération l’évolution de la variation des stocks, l’investissement brut devrait enregistrer une amélioration de 4,8% en volume et sa contribution à la croissance serait d’environ 1,7 point. Au total, la demande intérieure devrait s’accroître de 3,6% en volume, au lieu de 4,8% en 2013 et sa contribution à la croissance serait de 4,1 points, au lieu de 5,5 points en 2013.
Concernant les échanges extérieurs, les exportations de biens et services devraient profiter du dynamisme des secteurs des demi-produits et des produits finis de consommation, notamment l’automobile et l’aéronautique, sur le marché international. Elles devraient enregistrer une hausse de 4,4% en volume, au lieu d’une baisse de 5,2% en 2013. Parallèlement, les importations devraient augmenter de 6,6%, au lieu d’une baisse de 1,5% en 2013. L’année 2014 devrait connaître, en plus des effets multiplicateurs de la consolidation de la demande intérieure sur les importations des produits finis de consommation, un accroissement des importations des produits alimentaires. Dans ces conditions, les échanges extérieurs nets devraient enregistrer une contribution négative à la croissance estimée à 1,6 point.

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Financement de l’économie

Avec une progression de 4,9% de la consommation finale nationale et de 3,6% du produit intérieur brut (aux prix courants), l’épargne intérieure devrait continuer de baisser, passant de 20,9% du PIB en 2013 à 20% en 2014.
L’épargne nationale, quant à elle, passerait de 26,6% du PIB en 2013 à 25,7%. Cette contribution s’explique par l’importance des revenus nets en provenance du reste du monde, constitués en grande partie des transferts des Marocains résidant à l’étranger (MRE) et des transferts publics, en particulier ceux reçus des pays du Conseil de Coopération du Golfe (CCG), qui devraient représenter 5,8% du PIB en 2014. Ainsi, le besoin de financement de l’économie devrait s’alléger pour se situer à 7,1% du PIB, au lieu de 7,6% en 2013, avec un investissement brut qui devrait représenter 32,8% du PIB en 2014.
Concernant les finances publiques, les réductions des dépenses budgétaires de compensation et d’investissement, associées aux efforts de rationalisation des dépenses courantes de fonctionnement et de renforcement de la collecte des recettes fiscales, devraient se traduire par une légère baisse du déficit budgétaire. Ledit déficit passerait donc à 5,2% du PIB en 2014. Pour combler ce déficit, le taux d’endettement global du Trésor devrait s’établir à 66,4% du PIB en 2014, au lieu de 63,5% en 2013.
Le Maroc est appelé à consolider le fort consensus national d’aujourd’hui sur la nécessité de cette politique économique de transition pour un assainissement des finances publiques, la transformation structurelle de l’économie et la réappropriation des instruments budgétaires et monétaires de la compétitivité globale de demain, selon le HCP.

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Perspectives de l’économie marocaine en 2015

L’économie nationale devrait enregistrer une légère amélioration des activités agricoles et la poursuite de la légère reprise des activités non agricoles en 2015, soutenues par la consolidation de la demande intérieure, selon le HCP. Le secteur agricole devrait dégager une valeur ajoutée, en hausse de 2,4%, au lieu d’une baisse de 2,3% en 2014. La valeur ajoutée du secteur secondaire devraient s’accroître de 2,6%, au lieu de 2,3% en 2014 et celle du secteur tertiaire de 4,3%, au lieu de 3,6%. Résultat, la croissance économique marocaine devrait se situer à 3,7% en 2015. Elle devrait continuer d’être tirée en 2015 par la demande intérieure. Le potentiel de croissance que représente la demande extérieure tarderait encore à être valorisé par l’économie nationale. Ainsi, la demande intérieure devrait croître de 4,3% et contribuer pour 4,9 points à la croissance économique. Les échanges extérieurs, de leur côté, continueraient d’être marqués par le déséquilibre structurel entre les exportations et les importations. Les exportations de biens et services devraient augmenter de 4,8% en volume en 2015, tandis que les importations devraient progresser plus rapidement avec un taux de 6%, en raison d’une demande intérieure rigide à la baisse et des besoins alimentaires en accroissement.

Anas Hassy

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