L’annonce avait été faite avant le Ramadan: il n’y aura aucune pénurie de denrées alimentaires pendant le mois sacré… En temps normal, il n’y a pas de pénurie de denrées alimentaires au Maroc, mais l’annonce visait essentiellement à rassurer ceux qui se souviennent encore de ces années lointaines où le lait devenait rare pendant ce mois, parce que très prisé au «Ftor» et au «S’hor», au point que la consommation devenait supérieure à la production. La veille du Ramadan, les gens se jetaient dessus, accumulant réserves et ravitaillement, de crainte de se retrouver à court pendant les 30 jours de jeûne.
Ceci a pourtant changé… Et depuis longtemps ! Le lait, la tomate, le persil et la coriandre, les légumineuses… Aucune de ces denrées, qui connaissent une sur-consommation pendant ce mois, n’a plus jamais été en rupture de stock. Et ce, depuis de nombreuses années. N’empêche… Il faut rassurer, chaque veille de Ramadan…
En réalité, aujourd’hui, il suffit de faire un tour dans les marchés, les grandes surfaces, les souks et autre médinas, pour constater l’abondance dont jouit le Maroc, en matière de denrées alimentaires.
Ce sont des montagnes de packs de lait, de fruits, de légumes, de fruits secs de toutes les qualités, d’olives, de légumineuses… qui s’offrent au regard du promeneur, où qu’il soit ! Il en est de même côté poisson, côté viande, ou encore côté volaille. L’abondance est partout. Il y en a pour tous les goûts et toutes les bourses…
Car, en effet, depuis de nombreuses années, le problème n’est plus dans l’offre, mais dans le pouvoir d’achat…
Certes, cette abondance qui donne le tournis, ne signifie pas toujours excellente qualité, mais elle a précisément l’avantage de permettre à toutes les catégories sociales de s’achalander, chacune selon ses moyens.
Il arrive même que les plus pauvres se voient proposer des produits meilleurs que les nantis et à meilleur prix. C’est souvent le cas, en médina, où les citoyens modestes trouvent les meilleurs fruits (y compris exotiques) à un prix incroyable. Des mangues, des ananas, des fraises, ou des cerises, par charrettes entières. Une marchandise qui, pour une raison ou une autre, n’a pas pu être exportée et qui est envoyée là pour être écoulée rapidement à prix sacrifié.
C’est aussi en médina que l’on trouve les meilleures variétés de menthe, les meilleurs persils et coriandre, les meilleures épices…
Pour ceux qui ne supportent pas les bousculades de la médina, il reste les marchés et grandes surfaces qui, par définition, ne connaissent jamais de pénurie.
Le Reporter