C’est officiel, la métropole économique du Maroc abandonne son projet de métro aérien. Détails.
Le projet de métro aérien de Casablanca s’effondre avant même de voir le jour. En effet, le Bureau du Conseil de la ville de Casablanca vient d’annoncer l’abandon de l’option «métro aérien». Cette option devrait assurer la desserte de l’axe à très forte densité passant par les boulevards Zerktouni, Mohammed VI et Driss Harti. Initialement, ce projet a été retenu pour ses multiples avantages, notamment sa capacité importante, sa vitesse commerciale et son impact sur la voirie.
En 2007, le Bureau du Conseil de Casablanca avait identifié un réseau global de 157 kilomètres (une ligne de métro, 4 lignes de tramway et une ligne RER) pour optimiser le taux d’utilisation des transports publics à l’horizon 2020 en atteignant la proportion de 21%, contre 13% en 2004. Après la réalisation des études d’avant-projet sommaire (APS) devant s’achever le mois en cours, il s’est avéré que cette option présente des inconvénients, notamment un impact majeur en matière d’insertion urbaine (viaduc d’une hauteur de 14 m le long du tracé avec des stations d’une largeur pouvant atteindre 20 m) et un autre impact important en matière d’expropriation foncière au niveau de plusieurs axes pour permettre le passage du métro aérien, principalement au niveau des carrefours Mohammed VI-Résistance et Mohammed VI-Driss Harti; outre le coût important du projet aux alentours de 12 milliards de dirhams (MMDH), compte-tenu essentiellement de la rallonge du tracé pour se relier à un centre de maintenance loin de plus d’un kilomètre du parcours initial.
Il faut dire que l’abandon du projet de métro aérien va obliger Casa Transport (société de développement local) à reprendre à zéro certains aspects du schéma directeur de mobilité. A cela s’ajoute le fait que les études de faisabilité du métro aérien, topographiques et géotechniques ont nécessité près de 10 millions de dirhams. C’est un gaspillage financier pur et dur.
Etant donné ces contraintes et considérant le budget global arrêté pour réaliser le réseau global (enveloppe maximale de 16 MMDH), le Bureau du Conseil privilégie la desserte de l’ensemble des quartiers par le tramway pour améliorer la mobilité et les déplacements des citoyens. En plus de la 1ère ligne (31 km) mise en service en décembre 2012 avec un investissement de 6 MMDH, assurant le transport quotidien de plus de 100.000 voyageurs, un réseau de 80 km de tramway en site propre sera réalisé pour desservir la ville, y compris les nouveaux pôles urbains de Rahma et de Lahraouiyine. De ce fait, quatre nouvelles lignes de tramway devront se substituer au métro aérien.
En plus, quelque 200 bus à haut niveau de service (BHNS) seront introduits dans la capitale économique du royaume, dans le cadre du Plan d’actions prioritaires (PAP). Ces BHNS constitueront une solution complémentaire au transport urbain de Casablanca.
Ces options devront être présentées aux membres du Conseil communal lors de la prochaine session. Les études devront se poursuivre après cette décision afin d’entamer la réalisation du réseau global à partir de fin 2014.
Si le métro aérien était annoncé pour l’année 2019, aucune échéance n’est avancée quant à la réalisation des quatre nouvelles lignes de tramway. Il ne reste plus qu’à espérer que ces projets ne tombent pas à l’eau tout en engendrant des pertes flagrantes, encore une fois.
Anas Hassy