Casablanca, cité des rêves! Casablanca ville propre. Casablanca ville sans bidonville, où ça roule côté transport urbain, où ça coule côté circulation, où la sécurité est exemplaire… Casablanca! Attendez: parle-t-on de la bonne vieille «Dar Al-Beïda»? Oui, en effet, c’est bien notre sujet. Mais là, ce ne sont que les rêves, légitimes, dirions-nous, des Casablancais… Ces rêves qui ont atteint leur apogée depuis l’arrivée du tramway, avec celui de voir un jour passer «un métro aérien»! Rêve qui a grandi et a pris d’autres dimensions pour devenir, selon le maire de la ville, le «rêve des Casablancais»!
Bien dur était le réveil survenu récemment, avec cette décision de tourner la page du métro aérien… Ce n’est plus que de l’histoire ancienne!
Soyons réalistes! La pauvre ville n’est pas en mesure d’assurer un investissement de 9 MMDH! En avril dernier, Monsieur le maire affirmait pourtant, en toute confiance, lors d’une conférence de presse, que les Casablancais verront bientôt commencer les travaux de réalisation et que tout était fin prêt!
Colère royale et pourtant…
Sans un traître mot d’excuse, aujourd’hui, on tourne la page et on parle d’autre chose. On tient compte maintenant des grandes problématiques des déplacements urbains qui résultent de l’explosion démographique et de l’extension fulgurante des activités commerciales! Mais pas du moral des gens qu’on a longtemps fait rêver et à tort! D’ailleurs, ça a toujours été ainsi, quant à la gestion de la chose publique à Casablanca. C’est pour ça que rien ne marche ou, plutôt, ne marche plus et dans presque tous les secteurs d’activité.
L’histoire récente de la ville va nous ramener à la date du 11 octobre 2013 et au discours historique de Sa Majesté le Roi devant les représentants de la nation. Dans ce discours, le Souverain avait pointé du doigt tous les maux qui gangrènent la ville. Le coup de semonce royal, suivi de la nomination d’un nouveau wali et de la tenue -comme par enchantement!-, d’une session du Conseil de la ville qui traînait déjà depuis des mois, ont laissé croire que Casablanca veut changer de peau pour être à la hauteur des aspirations de ceux qui y vivent et surtout de la sollicitude particulière dont le Souverain entoure la capitale économique du Royaume.
On s’est alors attelé à développer une vision stratégique inspirée des «facteurs clés du succès d’une démarche de changement»; une démarche qui élabore les solutions, définit les moyens, exécute les projets, consolide les changements et diagnostique autant qu’elle fixe les objectifs… Tout le monde se disait mobilisé. Et le maire aussi, qui insistait sur la nécessité de passer à la vitesse maximale pour la mise en œuvre des orientations contenues dans le discours royal du 11 octobre, afin de faire sortir la métropole de son état critique et de résoudre le problème notamment de l’habitat insalubre, ainsi que le fardeau du transport et de la circulation… Des problèmes qui ont tellement traîné, au point de s’ancrer comme habitudes chez les Casablancais… Ces mêmes problèmes qui, depuis, faute d’une réelle action, se sont amplifiés. D’autres s’y sont ajoutés, tels ceux de l’insécurité…
Toujours rien à l’horizon!
Au lieu de trouver les moyens propices pour venir à bout des défaillances dont souffre la ville, on s’est amusé à repousser les sessions du Conseil; on s’est amusé encore à jouer au gendarme et au policier et s’échanger des accusations… Qui est responsable de quoi?
On parle d’accélération du rythme de développement de la ville, alors que celle-ci n’a même pas encore démarré! Le fait est qu’on gère la ville avec des «intentions» et pas de vraies actions. On oublie que ce n’est pas avec des intentions, aussi bonnes soient-elles, qu’on va changer une ville comme «Casablanca».
Il faut reconnaître cependant que beaucoup de bonnes choses ont été réalisées à Casablanca. On ne saurait ne pas parler de la «City» qui avance, de la Marina presque sur pied, des actions du Fonds Wissal lancées récemment et qui vont complètement changer le front de mer de Casablanca. Et on en passe… C’est juste pour faire remarquer que, dans toutes ces belles choses, il n’y a pas trace d’une touche des autorités locales et de ces «légions» de gens «élus» pour gérer -eh bien!- la chose locale. Ces gens dont le modèle de gestion est apparemment en panne. Mais ils s’obstinent quand même à ne pas déclarer forfait. Or, le salut ne viendra certainement pas d’eux, ni de leurs actions. En témoigne bien le reportage qui suit…
Hamid Dades