Dès qu’il fut libéré des contraintes professionnelles, Azzeddine Hachimi Idrissi décida de s’adonner pleinement à sa passion: la peinture. La complexité structurale de ses toiles montre cependant que l’artiste n’a pas fait le choix de la facilité.
L’artiste peintre, Azzeddine Hachimi Idrissi, présente au grand public depuis le 5 et jusqu’au 13 juillet 2014 sa première exposition de peinture intitulée «Retour aux Sources». Cette exposition, où l’artiste dévoile pour la première fois ses toiles, représente un challenge. Sa vision est l’aboutissement d’expérimentations, de prospections et de réflexions personnelles. Elle construit chez lui un imaginaire plastique nourri par les principes fascinants des arabesques maroco-andalouses. Bien souvent dans ses toiles, un motif d’arabesque déclenche l’inspiration première. Après, l’artiste laisse libre cours à ses propres associations et trouvailles, rappelant l’art «Attastir», préfigurateur de l’abstraction plastique. Son travail s’inscrit aussi dans la recherche d’une beauté géométrique qui dégage sans conteste une forte émotion visuelle, servie en cela par un ample mouvement des couleurs. Les thèmes de la profondeur, de l’espace galactique, des astres donnent parfois un prolongement spirituel ou philosophique à certaines de ses toiles. La complexité structurale des toiles montre que le peintre n’a pas fait le choix de la facilité. Derrière chaque tableau, on pressent une grande somme de travail avec un souci du détail.
Cette première exposition peut être interprétée chez Azzeddine Hachimi Idrissi par un double niveau: une date artistique, mais aussi un événement personnel célébrant l’accord et la réconciliation. Un «Retour aux Sources» à travers la symbolique de cet art des origines, séculaire et en même temps inscrit dans la contemporanéité plastique… Mais aussi par rapport à un itinéraire de vie marquée par des phases, avec en fin de compte un retour à soi, à l’inventivité esthétique et à la liberté que l’art et la création rendent possibles. «Art de la nostalgie et Nostalgie de l’art» peut aussi être un leitmotiv de cette exposition.
Après un doctorat en littérature française, Azzeddine Hachimi Idrissi entama en 1984 sa carrière d’enseignant au département de langue et de littérature française à la Faculté des Lettres et des Sciences humaines de Ben M’sik. Il fit partie du noyau historique de cette Faculté qui lança le «Théâtre universitaire» au Maroc, consacré en 1988 par l’organisation du 1er «Festival International du Théâtre Universitaire de Casablanca». Parallèlement à sa carrière d’enseignant, Azzeddine Hachimi s’engagea en 1989 dans le «management culturel» en dirigeant pendant 5 ans le Complexe culturel Moulay Rachid fraîchement construit… Malgré ses phases professionnelles, Azzeddine Hachimi est demeuré constamment «en lui-même» et «dans l’âme» imprégné par l’écriture, les lettres et les arts. Son jardin secret a toujours été la peinture, trouvant toujours le temps pour élaborer des esquisses où l’abstraction géométrique prédominait. Pas véritablement autodidacte, l’artiste avait découvert les fondamentaux dans sa jeunesse, lors des années 60 où les arts plastiques avaient une place dans l’enseignement.
Le Centre culturel Kamal Zebdi accueille, depuis le 5 et jusqu’au 13 juillet 2014, l’exposition «Retour aux Sources»: avenue Al Joulane, arrondissement de Ben M’sik, Casablanca.
Bouchra Elkhadir