Les autorités tunisiennes ont annoncé, jeudi, avoir décidé la réouverture, le 4 juin, des mosquées et de tous les lieux de culte, ainsi que des cafés, des restaurants et des hôtels.
La date de réouverture de ces lieux qui interviendra après plus de deux mois de fermeture, “pourrait être modifiée en cas de reprise de l’épidémie de coronavirus en Tunisie”, ont précisé, lors d’une conférence de presse commune, les ministres des Grands projets, Lobna Jribi, de l’Intérieur Hichem Mechichi et des Affaires religieuses Ahmed Adhoum.
Le premier objectif derrière la limitation des libertés était de réussir cette phase pour passer à celle de reprise économique, à partir de juin prochain, a indiqué dans ce sens Mme Jribi, soulignant l’impératif de maintenir l’interdiction des déplacements entre les villes et la nécessité du port des masques sanitaires, l’objectif étant de parvenir à un dé-confinement total le 14 juin.
Mme Jribi a également fait savoir que le 26 mai courant connaîtra la reprise des activités des secteurs de l’industrie, des services et de la construction, à hauteur de 75%, outre la hausse de 75% du volume travail dans la fonction publique, tout en gardant le régime de séance unique et l’annulation du système de rotation dans les petits métiers.
“Les activités au sein des crèches et jardins d’enfants reprendront le 26 mai avec une capacité d’accueil de 50 pc des enfants, tout en veillant au respect des règles et mesures d’hygiène”, a-t-elle affirmé, ajoutant qu’aucune négligence ne sera tolérée.
Elle a noté que “les élèves du baccalauréat reprendront les cours à partir du 28 mai, tandis que la réouverture des mosquées et la reprise des entraînements pour les sportifs d’élite concernés par les compétitions internationales ainsi que les activités des centres culturels, des musées, des sites archéologiques et des restaurants touristiques, ainsi que les hôtels est prévue pour le 4 juin prochain, à 50% de la capacité d’accueil.
Elle a indiqué que la reprise des activités sportives privées, est prévue pour le 8 juin prochain, soulignant que les mesures d’allègement du confinement sanitaire, ou son maintien, seront décidées selon les résultats de propagation du Coronavirus.
Dans ce sens, Mme Jribi a rappelé que la première phase du confinement sanitaire ciblé a connu beaucoup de dépassements, notamment au niveau des marchés hebdomadaires et du transport en commun.
Ella a souligné que la réussite de la lutte contre le Coronavirus, “est une réussite relative”, ajoutant que la vigilance doit rester de mise afin de ne pas perdre les acquis réalisés.
Pour sa part, le ministre tunisien des Affaires religieuses a souligné l’impératif des protocoles sanitaires et des modalités pratiques de réouverture des mosquées.
Evoquant les dispositions relatives à la deuxième phase du dé-confinement ciblé et aux vacances de l’Aïd el-Fitr, le responsable a ajouté qu’un protocole sanitaire pour la réouverture des mosquées, fermées depuis mi-mars dernier afin de lutter contre la propagation du nouveau coronavirus, a été mis en place, en coordination avec les différentes parties chargées de l’évolution de la situation épidémiologique du Coronavirus.
D’après lui, le protocole, élaboré par le ministère des Affaires religieuses, préconise “une réouverture totale et définitive”, plutôt qu’une “réouverture hâtive” et de “devoir, ensuite, procéder à la fermeture des mosquées et des lieux de culte une nouvelle fois”.
“Il y a plus de 22 mille cadres religieux qui y exercent. Il faudrait penser à préserver leur santé et leur sécurité”, a ajouté le ministre.
De son côté, le ministre de l’Intérieur Hichem Méchichi, a averti que les déplacements entre les gouvernorats à l’occasion de l’Aïd el-Fitr sont strictement interdit en Tunisie.
“Toute personne qui tente de se rendre d’un gouvernorat à un autre sera détournée par les patrouilles de sécurité “, a-t-il fait savoir.
D’après Mechichi, la mesure de restrictions de déplacement entre les gouvernorats prise dans le cadre de l’effort national en matière de lutte contre le nouveau coronavirus sera aussi appliquée après l’Aïd Al-fitr, en attendant l’amélioration de la situation épidémiologique dans le pays.
“Le déplacement dans le Grand-Tunis est à priori permis “, selon le ministre, soulignant que le succès ” relatif ” enregistré dans le domaine de la lutte contre la pandémie, revient essentiellement aux mesures préventives engagées et à la coopération de toutes les parties.
Le 13 mars dernier, le chef du gouvernement Elyes Fakhfakh avait décidé la suspension des prières collectives y compris la prière du vendredi dans les mosquées dans le but d’éviter la propagation du Covid-19.
En confinement total depuis le 22 mars, la Tunisie a appliqué à partir du 4 mai un dé-confinement progressif qui s’étale sur trois étapes (4/24 mai, 25 mai/4 juin et 5 juin/14 juillet).
LR/MAP