Il rêvait d’une loi emblématique qui marquerait son passage à la Maison Blanche, Barack Obama bute sur le dossier sensible de l’immigration. L’afflux soudain de milliers de mineurs sans-papiers aux frontières a déclenché une tempête politique à Washington qui place le président américain dans une position délicate. Il a reçu à la Maison Blanche les présidents des trois pays d’Amérique centrale (Honduras, Salvador et Guatemala) d’où sont originaires les trois quarts de ces enfants qui fuient la misère et la violence.
Au-delà de son appel aux parents «N’envoyez pas vos enfants seuls, sur des trains ou par des passeurs», lancé fin juin, M. Obama devra aussi donner des gages à ses interlocuteurs.
Pour le président du Honduras, Juan Orlando Hernandez, ce phénomène, qui a atteint une ampleur «sans précédent», est étroitement lié au trafic de drogue et la violence. Cependant, il a ajouté, jeudi 24 juillet, lors d’un passage au Congrès: «Nous pensons qu’il est aussi lié au manque de clarté qui est devenu la marque de fabrique des débats sur la réforme de l’immigration aux Etats-Unis».
A l’approche des élections législatives de mi-mandat, M. Obama, qui avait fait de l’immigration l’un des thèmes centraux de ses campagnes de 2008 et 2012, se retrouve en difficulté. D’autant que le débat a pris une tournure passionnelle.