Mille maux gangrènent notre système éducatif. Enfin, voilà une instance tant attendue pour réhabiliter l’école marocaine! C’est une mobilisation de tous, pour une école à la hauteur des attentes et des ambitions. Espérons-le…
Sa Majesté le Roi Mohammed VI a présidé, mercredi 16 juillet 2014 au Palais royal de Casablanca, la cérémonie d’installation des membres du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS). Une institution qui prend le relais du Conseil supérieur de l’enseignement qui était présidé par feu Abdelaziz Meziane Belfkih (qui était aussi le Président de la Commission spéciale éducation-formation «COSEF»).
Le CSEFRS est créé en vertu de l’article 168 de la Constitution. Il est composé de 92 membres d’obédiences diverses, ayant la responsabilité de préparer une feuille de route concernant la réforme de l’école marocaine et de son système éducatif. A cette occasion, Omar Azziman, son président, a souligné «le grand intérêt que le Souverain n’a eu de cesse d’accorder à la réforme de l’école marocaine, eu égard à son rôle de levier stratégique du progrès de la société, de creuset de formation de citoyens fiers de leur identité et ouverts sur les cultures et valeurs universelles, de pilier fondamental de la société de démocratie et de progrès voulu par notre pays et d’acteur majeur de son arrimage à la société et à l’économie du savoir». Il a rappelé que le Conseil est appelé à jouer pleinement son rôle d’espace de veille, de débat et de propositions constructives. «Il est aussi appelé à revigorer sa force de proposition, d’évaluation et d’accompagnement des évolutions, aussi bien sur le plan national qu’international en matière d’éducation, de formation et de recherche scientifique, pour assurer une amélioration constante du rendement et des performances de notre système éducatif», a-t-il souligné.
Ainsi le Conseil s’attelle, dès la mise en place de ses organes et de ses mécanismes de fonctionnement, à l’examen du projet de Rapport d’évaluation de l’application de la Charte nationale de l’éducation et de la formation (2000-2013). Son programme prévoit aussi des rencontres avec les ministres en charge des départements de l’Education, de la Formation et de la Recherche scientifique, tout en envisageant de lancer un débat avec les acteurs du secteur via des rencontres pour examiner et débattre des visions qui sous-tendent les projets de réforme prévus à court et moyen termes. Le conseil pourra se référer aussi aux expériences étrangères les plus réussies, dans le but de trouver des solutions à cette stérilité du système éducatif qui persiste depuis des décennies. L’espoir reste de voir un jour l’école et l’université marocaines plus attractives et l’étudiant marocain plus réactif.
A rappeler que le président Omar Azziman est nommé par SM le Roi pour une durée de cinq ans, renouvelable une seule fois. Il avait été désigné, le 20 août 2013, président délégué du Conseil supérieur de l’enseignement (CSE) créé en 1970 et remanié par le dahir du 2 février 2006. A noter aussi que l’exécution du budget du CSEFRS, qui bénéficie d’une autonomie financière et administrative, est soumise au contrôle de la Cour des comptes.
Instance prévue par la Constitution
La loi 105.12 relative au Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique a été votée à l’unanimité en deuxième lecture par la Chambre des représentants. C’est une instance consultative et sa mission consiste à donner un avis sur toutes les politiques publiques éligibles aux domaines de son champ d’action, étudier les objectifs et le fonctionnement des services publics et évaluer les politiques et les programmes publics dans ces mêmes domaines.
Un communiqué du CSEFRS précise que le nouveau texte, tout en consacrant les missions de consultation et d’évaluation dévolues précédemment au Conseil supérieur de l’enseignement, a élargi les attributions du Conseil en étendant ses compétences à toutes les composantes du système éducatif, y compris la formation professionnelle et la recherche scientifique. Il est également chargé de donner des avis et des propositions sur les politiques publiques relevant de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique. Il devra procéder aux évaluations nécessaires à la mesure de la qualité et de l’efficacité du système éducatif. Le Conseil devra présenter, au moins une fois par an, un rapport sur le bilan de son action et ses activités futures, qui feront l’objet d’un débat au Parlement avant d’être publié au Bulletin officiel.
A souligner qu’à la différence d’autres organes constitutionnels, cette instance ne nécessite qu’une loi ordinaire pour organiser son fonctionnement. Tel est également le cas des organes suivants: CNDH, Médiateur, Conseil des Marocains à l’étranger, Autorité chargée de la Parité, HACA, Conseil de la concurrence, Instance nationale de probité, Conseil de la famille et de l’enfance, Jeunesse et action associative.
Bouchra Elkhadir
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Composition du CSEFRS
Le Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique se compose de 92 membres, à savoir:
– Treize membres ès qualités (dont des ministres et les présidents de certains organismes et institutions):
Rachid Belmohktar, ministre de l’Education nationale et de la Formation professionnelle. Lahcen Daoudi, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la Formation des cadres, Ahmed Toufiq, ministre des Habous et des Affaires islamiques, Mohamed Amine Sbihi, ministre de la Culture, Anis Birou, ministre chargé des Marocains résidents à l’étranger et des Affaires de la migration, Abdeladim El Guerrouj, ministre délégué auprès du ministre de l’Education nationale et de la Formation professionnelle, Soumia Benkheldoun, ministre déléguée auprès du ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la Formation des cadres, Mohamed Yssef, secrétaire général du Conseil supérieur des oulémas, El Mahjoub El Hiba, délégué ministériel des droits de l’Homme, Omar Fassi Fihri, secrétaire perpétuel de l’Académie Hassan II des Sciences et Techniques, Ahmed Boukkous, recteur de l’Institut royal de la culture amazighe, Larbi Bencheikh, directeur de l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail, Idriss Abou Tajeddine, directeur du Centre national pour la recherche scientifique et technique (CNRST),
– Vingt experts et spécialistes (nommés par SM le Roi):
Abdelhamid Akkar, Albert Sasson, Abdeljalil Lahjomri, Abdellatif Al Miraoui, Mohamed Dahmane, Rabia Ennassiri, Nadia El Bernoussi, Noureddine Ayouch, Rachid Filali Meknassi, Noureddine Mouaddab, Ahmed Abbadi, Ali Amhane, Abdelhay El Moudden, Noureddine Afaya, Abd Nasser Naji, Latifa Jbabdi, Tijania Fertat, Noureddine Sail, Aicha Haddou, Nadia El Iraki.
– 4 membres nommés par les présidents des deux Chambres du Parlement:
Mohammed Yattim, Samir Belfquih, Abdelhamid Saadaoui, Abdelhakim Benchemass.
– Les membres nommés par le chef de gouvernement (sur proposition des départements, des établissements et des organismes concernés, à savoir:
6 membres représentant les établissements de l’éducation et de la formation: Ezzedine El Midaoui, Omar Sobhi, Idriss Ouazzar, Mohamed Dali, El Jaida Leibek, Samir Berdai.
10 membres représentant les syndicats de l’enseignement les plus représentatifs: Karima Bensafia, Allal Belarbi, Mohamed Shimed, Bouchra Laghouiri, Abdelilah El Halouti, Amina Maa El Ainaine, Miloud Moassid, Hakima Latfaoui, Abdelkarim Moudaouan, Ahmed Boumaalif.
16 membres représentant les cadres pédagogiques et administratifs: Noureddine Mechat, Essaadia Nisai, Abdelmalek El Moudden, Ettaji Lakbira, Mohamed Chaabi, Abdelbasset Bentoumi, Abdellatif El Alami, Samira El Amrani, Youssra Hariri, Khadija Rehhaoui, Abdelaziz Oulasri, Ilham Boufettas, Abdelkabir Belaouchou, Lhoucine Moughli, Abdelghafour El Aalam, Bouchaib EL Alami.
3 membres représentant les associations des parents et tuteurs d’élèves: Youssef EL Jamili, Miloud Kidari, El Kbir Laghzaoui.
5 membres représentant les élèves: Ikhlass Laaroud, Abdelmoumen Hanou, Belkassem El Moutarajji, Fatima Ezzahraa Fathi, Fatima Azir.
3 membres représentant les collectivités territoriales: Fatima Ezzahraa El Mansouri, Abderrahim El Amani, El Mami Boussif.
6 membres représentant la société civile: Abdelhamid Zrioual, Abdellatif Jouahri, Mohamed Habbani, Touria Bouabid, Khalid Essamadi, Mohamed Samani. Trois membres représentant les organisations les plus représentatives des entreprises:
Miriem Bensaleh Cheqroun, Jaouad Cheikh Lahlou, Merouane Tarfa.
3 membres représentant les organismes les plus représentatifs des établissements d’enseignement et de formation privés: Abdelhadi Zouiten, Jacques Knaffo, Abdessalam Benahra.