A Derb Ghallef (Casablanca), le prix des Toners et des cartouches d’encre contrefaites oscille entre 80 et 250 dirhams (DH), soit la moitié du prix du même produit acheté chez un distributeur officiel.
La contrebande des cartouches d’encre pour imprimantes prend de l’ampleur sur le marché marocain. Ces produits contrefaits sont principalement des cartouches rechargées et emballées dans des reproductions d’emballage non autorisées par une marque et qui sont destinées à tromper le consommateur en lui faisant croire qu’il achète des produits de marque authentique.
Cette situation s’explique principalement par le fait qu’une bonne partie de la clientèle est davantage attirée par le prix que par la qualité. Certains pensent faire des économies en utilisant des cartouches contrefaites qui coûtent moins cher. Toutefois, il s’avère que leur utilisation se traduit par une perte plus importante. «Ces cartouches clonées sont importées et stockées dans des conditions déplorables», explique un distributeur d’une grande marque. En effet, le volume d’encre est inférieur d’à-peu-près 40% à celui d’une cartouche authentique.
En outre, les cartouches clonées sont recyclables 2 à 3 fois au maximum et entraînent la détérioration partielle ou totale de l’imprimante au bout d’une certaine période d’utilisation. Si certains clients, les particuliers en général, optent volontiers pour ces produits en raison de leurs prix, d’autres sont tout simplement abusés par leurs fournisseurs. Une enquête de HP révèle que, dans le pays, 31% des organismes ont déjà acheté des cartouches contrefaites, mais 63% d’entre eux seraient mécontents s’ils découvraient qu’ils avaient acheté des cartouches contrefaites et 91% ne se fourniraient qu’auprès d’un revendeur de confiance ou directement auprès du fabricant. Enfin, 92% des entités sondées indiquent qu’ils envisageraient de changer de fournisseur s’ils s’apercevaient que ce dernier vendait des cartouches contrefaites.
Le phénomène touche deux fois plus le Toner que les cartouches de jet d’encre. 13.000 cartouches contrefaites et 4.000 éléments susceptibles d’être utilisés dans la fabrication ont été saisis en 2013. A Derb Ghallef, les prix des Toners d’encre contrefaits varient entre 80 et 250 DH, largement moins chers que les cartouches originales d’une des marques dont les prix se situent en moyenne entre 380 DH et 650 DH. Sauf que le volume d’encre d’une cartouche contrefaite est inférieur de 40% à celui de l’originale.
Ce fléau se traduit par un manque à gagner pour l’Etat, les entreprises du secteur et les consommateurs. Pour l’Etat, toute vente hors du circuit officiel se traduit par une perte de recettes fiscales. Les faussaires s’exonèrent de tout impôt, direct ou indirect. Les professionnels du secteur voient, quant à eux, leurs parts de marché diminuer d’année en année. Interrogé sur ce problème, Rachid Khssassi, directeur commercial et marketing de Xerox, nous a confié: «Pour les fabricants, le manque à gagner est très important».
Pour contrer ce phénomène, HP mène depuis quelques mois une campagne intense de sensibilisation sur les risques qu’engendre l’utilisation des produits contrefaits. Les pouvoirs publics ont de leur côté multiplié les opérations de contrôle dans divers lieux de vente et de dépôt, ainsi qu’aux frontières. Comme pour les autres secteurs, ces opérations sont inscrites dans la durée, sachant que le mal de la fraude est plus profond qu’on ne le pense.
Par ailleurs, les importations de périphériques d’impression en Afrique du Nord a connu une baisse de 9,1% lors du deuxième trimestre 2014, selon le cabinet International Data Corporation (IDC). En particulier, le Maroc a affiché une baisse de 11,2%, mais reste le principal marché de la région. En effet, une part de 45% du marché nord-africain des périphériques d’impression est accaparée par le Maroc.
Anas Hassy
……………………………………………………………………….
Entretien
Rachid Khssassi, Directeur commercial & Marketing X Office Systems: «Lourdes conséquences sur la pérennité des entreprises»
Actuellement, le terrain est favorable pour la prolifération des importations frauduleuses et la contrefaçon des consommables pour imprimantes. Pour les fabricants, le manque à gagner est très important. Parfois, les fabricants et leurs distributeurs ne réalisent pas de profit sur les équipements et tablent uniquement sur les consommables. Ainsi, leurs business plans sont biaisés, avec de lourdes conséquences sur la pérennité des entreprises
Quelle est l’ampleur du fléau de la contrefaçon des cartouches d’imprimantes?
La réduction des coûts observée chez toutes les entreprises, dans le cadre de la crise économique que connaît notre pays et la pression concurrentielle subie par les fournisseurs de consommables et de services constituent un terrain favorable pour la prolifération des importations frauduleuses et la contrefaçon des consommables pour imprimantes, copieurs et multifonctions. Aucune statistique ne permet aujourd’hui de mesurer avec exactitude la quote-part de la contrefaçon dans les volumes commercialisés. Mais toutes les transactions sont devenues suspicieuses et poussent les clients à vérifier la marchandise qui leur est livrée.
Quelles sont les conséquences de ce fléau sur le consommateur, le producteur et l’Etat?
La contrefaçon de consommables pour imprimantes ne déroge pas à la règle générale, c’est-à-dire des produits de mauvaise qualité ou de qualité variable. Et donc, dégradation de l’équipement, perte de garantie, etc. Pour les fabricants, le manque à gagner est très important. Certaines fois, ces derniers et leurs distributeurs ne réalisent pas de profit sur les équipements et tablent uniquement sur les consommables. Ainsi, leurs business plans sont biaisés avec de lourdes conséquences sur la pérennité des entreprises. L’Etat non plus ne peut pas récupérer les recettes fiscales sur les importations. Et lorsque le phénomène est important, comme c’est le cas au Maroc, c’est toute la trésorerie du pays qui est mise à mal.
Comment faire pour stopper cette hémorragie?
A l’heure actuelle, les fabricants fonctionnent déjà avec le principe de la régionalisation qui ne permet pas à un produit européen de fonctionner au Maroc. Cette pratique perturbe les importations parallèles et la contrefaçon. L’implication de toutes les parties est primordiale dans l’éradication de la contrefaçon des cartouches d’imprimantes. Services de douane, police, fabricants, importateurs, services de protection des droits d’exploitation, justice…, tous doivent coordonner leurs efforts pour une efficacité dans les actions.
Interview réalisée par AH
Article intéressant sur la recrudescence des cartouches contrefaites…
La meilleur solution pour faire une économie sur les consommables de marques hors de prix restent la recharge de cartouche d’encre… En effet le recyclage de cartouche ou l’achat de cartouche rechargeable reste la meilleur alternative, que cela soit pour le professionnel ou le particulier. Mais attention encore faut’il s’équiper de matériel adéquat et de kit d’encre de qualité respectant les aspect physique et chimique en terme de colorimétrie, de tenu et temps de séchage etc.. que l’encre dite « original » ! Des professionnels sérieux comme le site Encros http://www.encros.fr le propose actuellement sur le net. Avec en prime des vidéos tutoriels trés bien faite sur leur chaîne youtube : https://www.youtube.com/user/MrEncros pour y arriver facilement et sans encombre. Que ça soit pour les cartouche toner ou pour le jet d’encre tout est désormais disponible, y compris les puces électroniques compteuses de pages! Les puces éléctroniques pour l’obsolescence programmé : Un scandale pour l’écologie!!!
D’où tirez vous vos chiffres? du service marketing de HP?
Il faut savoir que les fabricants d’imprimantes les vendent quasiment à perte, ils se rattrapent sur le prix scandaleusement elevé des encres, et meme celui de la cartouche, celle derniere embarquant une puce (qui coute cher) qui renseigne mensongerement sur le niveau de l’encre, poussant les consommateurs à en acheter d’autres meme si elles peuvent utilisables.
J’attend avec impatience votre article sur les medicaments génériques, ça sentira bon la propagande des labos.