Comment voyez-vous la tension de Tanger entre migrants africains et des Marocains?
L’événement regrettable de Tanger est, je dirais, un acte isolé, un acte entre individus.
Que faut-il retenir de la politique migratoire?
Ce qu’il faut retenir, c’est que la politique migratoire marocaine avance avec sérénité, engagement et implication. C’est une politique qui se traduit par des actions concrètes sur le terrain, par une vision claire. Nous aurons l’occasion, le 10 septembre 2014, de faire le point concernant l’état d’avancement d’un certain nombre d’actions au niveau du processus de régularisation qui avance bien.
Combien de dossiers de régularisation ont été déposés?
Nous avons plus de 17.400 dossiers déposés et les 83 bureaux mis en place dans toutes les régions du Royaume travaillent d’arrache-pied pour avancer.
Qu’en est-il de la production juridique?
Les trois avant-projets de loi sont fin prêts. Nous aurons l’occasion de les présenter à la société civile, de discuter avec elle et de recueillir ses suggestions et remarques.
Et pour le programme d’intégration?
Il avance très bien. Plusieurs conventions ont été signées avec un nombre important d’associations.
Et sur le terrain?
Le travail se fait sur le terrain en matière d’alphabétisation. D’autre part, nous avons mis en place un dispositif humanitaire. Donc, un travail avec l’associatif dans le cadre de la concertation. Il y a de l’engagement, de l’implication et de la visibilité. La politique migratoire du Maroc, telle que l’a conçue SM le Roi Mohammed VI, est une politique cohérente, novatrice.
Comment expliquez-vous alors ces altercations à Tanger entre des migrants africains et des Marocains?
Qu’il y ait des actes comme celui de Boukhalef à Tanger, ce sont des faits qui existent dans toutes les sociétés. Ce sont des actes isolés qui n’ont rien à voir avec la politique migratoire marocaine.
Que préconisez-vous donc pour une meilleure intégration des migrants africains?
Nous restons conscients que la réussite de toute politique migratoire passe inévitablement par une bonne intégration. C’est pour cela que toute notre politique repose justement sur ce programme d’intégration des migrants à travers l’apprentissage des langues, la connaissance approfondie de nos coutumes et de nos valeurs à travers la réussite de leurs enfants à l’école et une bonne formation professionnelle qui va leur permettre d’avoir accès au travail pour participer au développement du pays. C’est cela, à mon sens, la bonne intégration et c’est cela la vision de SM le Roi.
Comment se portent vos relations avec les associations marocaines de la société civile?
Nous entretenons d’excellentes relations avec les associations. Nous mettons d’un commun accord toutes les actions en concertation.
Et avec le tissu associatif représentant les migrants africains?
Ils font partie d’un comité de suivi. Ils participent et sont attentivement écoutés. Nous leur expliquons qu’il s’agit d’une occasion pour les migrants de sortir de la clandestinité et d’entrer de plain-pied dans la légalité, surtout que c’est une opération exceptionnelle.
Sont-ils avertis que cette opération est limitée dans le temps?
Elle se termine fin 2014. C’est donc l’occasion pour eux de réaliser «leur rêve marocain».
Qu’en est-il pour ceux qui n’auront pas la chance de voir leur dossier accepté?
Une loi sur la migration est en voie d’élaboration. Elle prévoit toutes les procédures et scénarios par rapport aux dispositions à prendre.
Interview réalisée par Mohammed Nafaa