Lors du premier semestre 2014, les indicateurs financiers de la plus grande entreprise du Royaume sont en légère baisse. Détails
Le géant marocain des phosphates vient d’annoncer des résultats en légère diminution durant le premier semestre de l’année en cours. Suite à la baisse des cours des phosphates et des produits dérivés sur le marché international et l’arrêt pendant près d’un mois du port de Jorf Lasfar, en raison des conditions climatiques, le chiffre d’affaires de l’OCP s’est retrouvé à 19,3 milliards de dirhams (MMDH) à fin juin, en recul de 6% par rapport à la même période en 2013. «Nous avons noté une amélioration significative des prix de vente en comparaison avec les perturbations observées au 2ème semestre 2013. Le chiffre d’affaires au premier semestre 2014 aurait été comparable à celui du 1er semestre 2013, si les perturbations climatiques de la période n’avaient pas entravé les chargements au niveau des ports», a souligné Mostafa Terrab, Président-directeur général de l’OCP.
Au terme de ce premier semestre, le résultat d’exploitation s’est également détérioré de 17,5% sur une année glissante. Ce recul, proportionnellement plus important que celui du chiffre d’affaires, se traduit par une détérioration de la marge d’exploitation qui est passée de 18,3% au premier semestre 2013 à 16,5% à la clôture des comptes au 30 juin 2014.
Impacté par un résultat financier négatif, le résultat net consolidé est lui aussi en recul. Il s’élève à 2,4 MMDH à fin juin 2014, contre 3,8 MMDH à fin juin 2013, ce qui correspond à un fléchissement de 33%. Il faut préciser que l’endettement du groupe OCP a flambé au cours des six derniers mois: les dettes financières sont passées de 21,8 MMDH à fin 2013 à 38,4 MMDH au 30 juin dernier. Toutefois, les fondamentaux du leader mondial des phosphates restent solides. D’ailleurs, les agences de notation ont attribué en 2014 l’Investment Grade au groupe OCP.
Poursuite de la stratégie
L’endettement global du leader marocain a grimpé, atteignant 26,355 MMDH, en hausse de 39% par rapport à l’endettement déclaré à la fin de l’année 2013. Cette évolution s’explique par les opérations financières réalisées par le groupe durant le premier semestre. A titre de rappel, le groupe a réalisé une émission obligataire de 1,55 milliard de dollars, avec pour objectif de financer un plan d’investissement de 17 milliards de dollars, destiné à accroître les parts de marché du groupe dans les engrais. «OCP a levé avec succès 1,85 milliard USD lors de son émission obligataire internationale inaugurale. Les fonds levés, combinés au cash-flow opérationnel généré et à une structure financière solide, sont dédiés à financer notre programme d’investissement stratégique visant à accroître nos capacités de production, à réduire nos coûts de production et à optimiser notre flexibilité commerciale et industrielle», selon le PDG du groupe OCP. Depuis 2008, le groupe est sur un rythme effréné d’investissements, puisqu’il est sur une cadence de 20 MMDH par an. A fin juin dernier, il en était déjà à plus de 8 MMDH. L’enveloppe globale d’investissement s’élève à 145 MMDH à l’horizon 2025.
Durant le premier semestre de cette année, l’OCP a continué à exécuter sa stratégie consistant en l’accroissement des capacités, l’optimisation des coûts de production et la flexibilité commerciale et industrielle. «A ce titre, nous avons enregistré des ventes d’engrais record, renforçant la présence d’OCP sur toute la chaîne de valeur. Le slurry pipeline est opérationnel depuis le mois d’avril, ce qui contribuera à une baisse progressive et significative de nos coûts de transport. Nous avons pu par ailleurs adapter notre mix produit afin de bénéficier au mieux des conditions de marché», s’est réjoui Mostafa Terrab.
Anas Hassy