Déconfinement phase II | Le casse-tête chinois commence

Déconfinement phase II | Le casse-tête chinois commence

Le Maroc entame la deuxième phase du déconfinement. Citoyens et propriétaires de commerces de proximité comme les cafés, les restaurants, les salons de coiffure, les centres d’esthétique, les bains traditionnels (Hammams)… attendaient avec impatience l’annonce de la reprise de leurs activités. Toutefois, l’euphorie a rapidement laissé place à l’inquiétude et aux interrogations.

Après plus de trois mois d’arrêt, la majorité des commerces de proximité vont pouvoir reprendre dès le jeudi 25 juin 2020. Cette reprise annoncée le 20 juin 2020 par les autorités marocaines, permettra aux propriétaires et gérants desdits commerces, de retrouver leur clientèle et par là-même, rattraper les pertes financières substantielles qu’ils ont accumulé, depuis l’annonce mi-mars 2020, de l’arrêt de toute activité économique non-essentielle, à cause de la pandémie du nouveau Coronavirus (Covid-19).

Pas si simple de se déconfiner

Comme indiqué par les ministères de la santé et du Commerce et de l’Industrie, l’ouverture des cafés, restaurants, centres d’esthétique, Hammam, doit s’accompagner d’un respect strict des mesures de précaution contre la Covid-19.

Outre la nécessité de veiller à ce que la clientèle se conforme aux règles d’hygiène (port du masque, distanciation physique, utilisation du gel hydro-alcoolique), les propriétaires de restaurants, cafés, hammams, centres d’esthétique… sont tenus de respecter les directives des autorités, telle que la restriction à 50%, de leur capacité d’accueil et la désinfection totale et régulière de leurs établissements. Le but est de prévenir la propagation du nouveau Coronavirus parmi les clients et le personnel et par conséquent au sein de la société. C’est à ce niveau (respect des recommandations), que la situation risque fort de se compliquer.

Après l’euphorie, l’appréhension

En effet, nombreux sont les restaurateurs et les gérants de centres de bien-être, entre autres, qui voient mal comment ils feront pour obliger la clientèle à respecter les gestes barrières anti-Covid-19. Les Marocains sont connus pour apprécier le contact humain. Déjà, avec la suppression des accolages et embrassades à cause du nouveau virus, il a fallu beaucoup de temps pour les autorités pour convaincre le citoyen lambda d’abandonner ses vieilles habitudes sociales.

En ce qui concerne les cafés, un réel problème se pose. Comment servir les clients sans s’approcher d’eux à moins d’un mètre et demi? Certains gérants de cafés avancent cette idée, sur un ton humoristique. Selon-eux, l’idée est toute trouvée: lancer les cafés et autres sodas sur la table, et tant pis pour la casse et les éclaboussures. Si cette réplique peut prêter à sourire, elle révèle néanmoins l’énorme problème auquel sera confronté le secteur. A tout cela, s’ajoute un élément très important, lié à la relation-même qui lie le Marocain aux terrasses des cafés. Les accros à la caféine, sont en effet habitués à siroter leurs cafés sans devoir se soucier de se désinfecter les mains à tout bout de champ. Le fait d’imposer, en plus de la distanciation physique, les mesures d’hygiène (gel hydro-alcoolique), pourrait créer chez la clientèle surtout dans les cafés populaires, une sorte de phobie et le sentiment d’être mal à l’aise. Ceci pourrait dissuader bon nombre de Marocains à reprendre le chemin des cafés dans les circonstances actuelles.

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Idem pour les propriétaires des restaurants. Ces derniers se posent moult questions concernant les modalités de reprise de leurs activités.  Comment respecter les mesures de sécurité dans ces lieux confinés où les gens se rassemblent parfois par dizaines et où les contacts humains y sont légion? Les restaurateurs ont du mal à imaginer un restaurant réduire de moitié son nombre de tables afin que celles-ci soient suffisamment espacées les unes des autres, ce qui diviserait selon-eux, de facto par deux le chiffre d’affaires. Irait-on encore dans un pub presque vide et sans ambiance? s’interrogent-ils.

On en vient à présent aux travailleurs des bains maures traditionnels (Hammams). Il a été décidé, à compter du 25 juin 2020, de leur permettre de fournir leurs services, sous conditions. Outre, le respect des mesures d’hygiène (désinfection des lieux), les Hammams ne doivent pas dépasser 50% de leur capacité. Ceci a poussé certains propriétaires et gérants de Hammams traditionnels à songer à revoir leurs tarifs. Selon eux, il est impossible, pour un bain maure traditionnel dans un quartier populaire, de reprendre en appliquant la même tarification en vigueur avant la Covid-19. En effet, un Hammam coûtait, avant l’apparition du nouveau Coronavirus (Covid-19) au Maroc, entre 13 et 15DH. En y ajoutant le gommage qui coutait 20DH en moyenne, parfois plus selon le bon vouloir du client, on peut dire que les propriétaires des bains maures pour hommes, tiraient très bien leur épingle du jeu, au Maroc. Aujourd’hui, après que le Maroc ait entamé la deuxième phase du processus de déconfinement, les Hammams en tant que lieux d’hygiène et de détente, doivent réduire leur capacité d’accueil, de 50%. Cette réduction de moitié, les prioritaires des Hammams, réfléchissent d’ores et déjà à la répercuter sur le client. 

Un sacré casse-tête pour les autorités

Du côté des salons de coiffure et d’esthétique, la question du respect des mesures barrières et d’hygiène, risquent de poser problème, surtout dans les quartiers populaires. Dans ces zones surpeuplées, le respect de l’état d’urgence sanitaire a posé problème depuis le début de la crise sanitaire liée au nouveau Coronavirus (Covid-19) au Maroc. Avec l’entame de la phase II du déconfinement, faire prévaloir le sens de la discipline parmi la population locale, notamment lorsqu’il s’agit de limiter le nombre de clients aux Hammams, cafés, fastfoods, salons de coiffure et d’esthétique ne sera pas une tâche facile pour les pouvoirs publics. 

Les autorités au niveau local et central, sont déterminées à faire respecter la loi. Ainsi, des commissions mixtes centrales et locales mèneront d’intenses opérations de contrôle. Les autorités compétentes procéderont, sur la base des observations de ces commissions à la fermeture de tout établissement ou commerce qui n’auront pas respecté les règles de sécurité sanitaire, préconisées par les autorités, afin que la phase II du déconfinement, au Maroc, soit fluide et réussie.

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Certes, le déconfinement est plus difficile que le confinement lui-même. Toutefois, en respectant quelques gestes d’hygiène et mesures de précaution simples, le retour à une vie quasi-normale devrait de passer sans problèmes.

Tout cela étant dit, il ne faut pas perdre de vue que l’état d’urgence sanitaire est toujours en vigueur dans le Royaume. Les villes qui font aujourd’hui partie de la zone 1 peuvent très bien basculer en zone 2 et vice-versa. D’où la nécessité de rester vigilant et ne pas crier victoire trop vite.

Mohcine Lourhzal

Tourisme

Reprise sous conditions de l’activité de restauration

Déconfinement phase II | Le casse-tête chinois commence

Le ministère du Tourisme, de l’artisanat, du transport aérien et de l’économie sociale a annoncé la reprise, à partir du 25 juin 2020, de l’activité de restauration dans les lieux touristiques. La reprise de cette activité sera limitée, dans un premier temps, en termes de capacité, a précisé le département de Nadia Fettah Alaoui. A cet effet, les restaurants touristiques sont tenus de respecter les dispositions mises en place afin de garantir la sécurité sanitaire aussi bien des clients, du personnel que tous les autres usagers desdits restaurants. Ces dispositions concernent notamment les mesures de désinfection et de nettoyage, la mise en place des règles de sécurité sanitaire liées à la Covid-19, le respect des mesures de distanciation sociale au niveau des différents espaces du restaurant et la limitation de la capacité d’accueil du restaurant à 50%.

Levée du confinement

Les constantes de la stratégie marocaine

Déconfinement phase II | Le casse-tête chinois commence

Les propriétaires de cafés, restaurants, Hammams… rouvrent leurs portes. Ils doivent toutefois se conformer à certaines mesures préventives, dans le cadre d’une stratégie nationale voulue par le Maroc, pour lutter efficacement contre le nouveau Coronavirus (Covid-19).

La santé des citoyens prime

Les propriétaires de cafés et restaurants sont tenus de respecter strictement les règles préventives et sanitaires prévues et de s’assurer de la propreté des lieux et des outils de travail selon un programme quotidien en permanence, à veiller à une ventilation adéquate des lieux de travail et à fournir des gels hydro-alcooliques et des masques de protection pour les employés. Les propriétaires de cafés et restaurants doivent également organiser le travail de manière à réduire le nombre d’employés présents en même temps sur le lieu du travail.

La sensibilisation appelée à se poursuivre

Les propriétaires sont également appelés à sensibiliser les employés sur la nécessité de respecter les règles et les mesures de prévention et d’hygiène. Ils sont aussi appelés à suivre l’état de santé de leurs employés, à prendre les mesures préventives nécessaires et à informer les services concernés en cas de contamination ou de soupçon de contamination par le virus.

 

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