Attaques à l’engin explosif improvisé, tirs de roquettes, attentats meurtriers, enlèvements et otage décapité: les djihadistes signent leur retour en force dans le nord du Mali d’où ils avaient été chassés en grande partie par l’opération militaire internationale lancée par la France en janvier 2013.
Bamako a demandé à l’ONU le déploiement d’une «force d’intervention rapide» dans le nord du pays pour contrer la montée en puissance des djihadistes qui ont mené une série d’attaques meurtrières contre la Mission des Nations Unies au Mali (Minusma). «Peut-être le Conseil (de sécurité) devrait-il envisager la mise en place d’une Force d’intervention rapide capable de lutter efficacement contre les éléments terroristes?», s’est interrogé le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, qui s’adressait au Conseil par vidéo-conférence depuis Bamako. «Au regard du retour en force des djihadistes», le Conseil doit «prendre urgemment les mesures nécessaires, afin que la Minusma soit dotée de moyens appropriés pour exécuter pleinement son mandat», selon le chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU, Hervé Ladsous.
Avec quelque 9.300 militaires et policiers, «la Minusma est en fait la principale présence internationale sur le terrain et une cible pour tous les fauteurs de troubles et djihadistes».
Elle est particulièrement exposée par la réduction des effectifs français de la force Serval initiée en janvier 2013 -qui a pris en juillet le nom de Barkhane, se transformant en une opération plus large de lutte contre le djihadisme au Sahel- et l’absence de l’armée malienne dans beaucoup d’endroits» du Nord, a expliqué Hervé Ladsous.
Patrice Zehr