«Je veux restreindre la liberté des enfants»!

Hicham, 28 ans, célibataire, est informaticien. Selon lui, c’est un crime que d’abandonner des enfants face à un ordinateur ou un portable, sans contrôle…

«Je suis un gars banal, tranquille; je vis encore chez mes parents. Je travaille toute la semaine. Les week-ends ou les vacances, je ne connais pas et c’est sans regrets. Mon travail, c’est également mon passe temps favori. Je suis un passionné d’informatique. Je passe plus de temps qu’il n’est possible d’imaginer à l’affût de la pointe en la matière ; et aussi à installer des logiciels ou à réparer des ordinateurs, tablettes ou portables. Mais également pour me divertir. Avec mes amis, qui sont dans le domaine ou ceux qui ne le sont pas, nous communiquons beaucoup à travers les réseaux sociaux. Nous n’avons guère le temps de nous rencontrer, mais nous gardons un contact permanent grâce à cet outil ensorceleur. Il faut bien préciser qu’actuellement, nous ne sommes pas des cas isolés; les utilisateurs et les accros sont devenus très nombreux et ne cesseront plus jamais de croître. L’accès au net s’étant vulgarisé d’une manière assez incroyable. Le web, c’est un eldorado pour améliorer sa culture, découvrir des domaines nouveaux, communiquer, mais il a de nombreux revers qu’il ne faut pas prendre à la légère, surtout quand on est parents. Ce qu’il faut absolument dénoncer, c’est qu’il est très grave et dangereux de le laisser à la portée de très jeunes enfants sans contrôle.

S’ils sont bien encadrés et très bien surveillés, c’est un espace ludique, oui. Mais ce n’est malheureusement pas le cas. Je suis souvent consterné par l’attitude de certains parents qui viennent me voir avec leurs enfants en très bas âge pour des réparations ou des achats. Des parents, en grande majorité novices en la matière. Ce qu’ils remettent entre les mains de leurs chérubins n’a pas vraiment été conçu pour eux et surtout pour leur âge. Ces téléphones ou tablettes ne sont pas des joujoux, bien que tout le monde se les arrache. On achète généralement à des prix exorbitants ces outils de travail hyper sophistiqués pour se connecter à ces réseaux sociaux très en vogue et à ces applications de messagerie instantanée en audio ou à l’écrit qui permet aussi d’échanger des vidéos ou des photos. Je n’en citerai pas les noms, elles sont tellement connues. Selon les estimations et pour une seule de ces applications, il y a environ 400 millions d’utilisateurs qui reçoivent une moyenne de 30 milliards de messages par jour et en envoient quelque 15 milliards. Ce sont des chiffres qui, chaque jour, augmentent de façon spectaculaire. C’est avant tout un business des plus enrichissants actuellement où seul le profit compte. Ce qui m’inquiète, moi, bien que je ne sois ni un père, ni une mère aujourd’hui, c’est ce à quoi sont exposés de jeunes bambins. D’abord, il y a le plus gros risque qui est d’ordre psychologique. Des enfants sur la toile en réseau avec le monde sont la proie idéale d’immondes prédateurs, de la banalisation du sexe et de la pornographie, des jeux de hasard, de la désinformation, de l’intimidation et de la cyber attack. Lorsque, avec mes amis, on échange ce que l’on reçoit et que je visualise certaines vidéos, j’en ai un haut le cœur et mes os se glacent. Ce que l’on y voit n’est guère divertissant. Je parle surtout d’actes d’une violence barbare et inhumaine qui dépasse l’entendement. Bien souvent, je n’arrive même pas à en regarder le contenu jusqu’à la fin, alors que je suis un adulte. Imaginez un peu un enfant regardant ça. Il y a aussi des choses où de tout-petits enfants, peut-être des frères et sœurs, imitant des scènes pornographiques. Alors là, j’ai vraiment disjoncté. J’ai d’abord demandé à tous ceux que je connais de supprimer ce genre de choses abjectes et de demander à tous leurs contacts d’en faire de même. C’est un petit rien dans cette jungle de perversions. Il me semble très honorable de lutter et nous entraider afin de restreindre certaines libertés qui n’ont aucun avantage. Je ne me suis pas gêné non plus, avant de supprimer certaines horreurs, de les montrer à mes proches, surtout mes frères et sœurs mariés et ayant des enfants. Je voulais qu’ils se rendent compte de leur bêtise à vouloir suivre la tendance, à frimer en achetant à leurs enfants des portables dernier cri et à leur permettre un profil sur un réseau social. Ils ont tellement été choqués qu’ils ont sans attendre confisqué les smartphones et les ont remplacés par des portables basiques sans internet. Ils m’ont supplié d’installer un contrôle parental sur tous les ordinateurs de leur maison. Ils ont même demandé de mettre des codes de verrouillage parental à leurs télés. Beaucoup de leurs amis mis dans la confidence ont également fait la même chose. Mon souhait est qu’ils ne soient pas les seuls et que d’autres en fassent de même. A mon avis, c’est le plus beau des cadeaux du moment à offrir à ses enfants: restreindre leur liberté d’action à ce niveau. Ça les protégera!».

Les droits qui nous mobilisent

Mariem Bennani

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