Les feuilles mortes, les premières pluies, les nuits de plus en plus fraîches… L’automne s’installe. Vous ne les voyez pas venir, pourtant elles pointent déjà au bout de votre nez. Elles, ce sont les maladies de l’automne. Des infections passagères aux symptômes souvent similaires, mais qui restent différentes et nécessitent des soins adaptés au cas par cas.
Redoutées par les travailleurs acharnés, sous-estimées -à tort- par les plus endurcis, ces infections, souvent provoquées par des virus touchant les voies respiratoires, n’en sont pas moins la première cause de consultation chez les médecins généralistes ou ORL, en automne tout comme en hiver.
Depuis près de deux semaines, Kaoutar, une lycéenne de 17 ans, est alitée et dans un état déplorable. En ce moment, elle devrait être au lycée. Toutes ses leçons sont importantes, suivent une chronologie et font partie d’un programme. Pourtant, elle n’assiste plus à ses cours, alors que sa présence est obligatoire, d’autant plus qu’elle doit passer son bac à la fin de l’année scolaire. Son tort, c’est qu’elle a profité de ses t-shirts échancrés un peu plus de temps qu’il ne fallait. «Il y avait du soleil et faisait assez chaud pendant toute la journée. Par contre le soir, quand je devais aller à mes cours de soutien, il faisait frais, mais c’était supportable. Ce n’était pas l’hiver!». Inconsciente, elle n’avait pas pris au sérieux les signaux que son corps lui envoyait. La gorge qui tiraille au début, s’ensuit une toux sèche accompagnée d’éternuements; puis cette toux sèche se transforme en toux grasse, avec des crachats verdâtres, une température élevée… Et pourtant l’impression d’avoir froid. Ce sont les signes d’une infection respiratoire qui a proliféré. Mal soignée, l’infection peut se développer et entraîner des complications.
Comme Kaoutar, la plupart des personnes refoulent et ignorent ces signaux que leur corps émet. Ce qui paraissait comme une petite infection se transforme en un problème de santé plus grave.
Reconnaître les symptômes
Les infections respiratoires durant cette saison sont nombreuses. Le rhume vient se positionner en première place du podium. Facilement reconnaissable quand le nez se met à couler et/ou se trouve bouché, éternuements fréquents et mal de gorge, accompagnés d’une fièvre modérée, une perte d’appétit et des maux de tête. Ces symptômes du rhume durent les 2 premiers jours et c’est à ce moment-là qu’il faut s’empresser de se soigner sous peine de provoquer d’autres infections telles que les otites ou les sinusites… Se munir de sprays pour la gorge, de nettoyants des cavités nasales ou encore de sirops est fortement recommandé. Il est à noter que la durée «normale» d’un rhume évolue entre 2 et 5 jours.
La sinusite, elle, cousine du rhume et plus grave, provoque de forts maux de tête ou de dents et même d’oreilles. Tout dépend des parties enflammées. Une impression de pression à l’intérieur du visage. Fièvre et toux sont de mise, ainsi que des sécrétions jaunâtres ou verdâtres par le nez.
Les symptômes de la rhinite allergique ressemblent à s’y méprendre à ceux du rhume: éternuements, nez qui coule; sauf qu’elle est accompagnée de démangeaisons à la gorge, au nez et aux yeux. Ces démangeaisons sont dues au contact avec un allergène (substance étrangère au corps provoquant une allergie) qui est la cause principale de ces symptômes. Un test d’allergie sera nécessaire pour connaître la ou les causes de cette allergie.
La grippe, la tant redoutée maladie qui met le meilleur d’entre nous K.O en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, contrairement au rhume, présente une forte fièvre, des frissons, une fatigue soudaine et des douleurs musculaires. Ce sont les principaux symptômes caractérisant la grippe. A ces symptômes, peuvent s’ajouter une toux et des maux de tête. La grippe dure environ une semaine. Des antidouleurs, ainsi que des médicaments faisant baisser la fièvre sont les principaux médicaments prescrits.
Les personnes les plus vulnérables restent les enfants et les personnes âgées.
Chez les personnes dites «à risques», en d’autres termes souffrant par exemple d’asthme ou de problèmes cardiaques, le virus de la grippe peut être dangereux. La maladie entraîne chez ces personnes (ainsi que chez les enfants et les personnes âgées) des complications considérables, notamment une possibilité de surinfection pouvant provoquer une pneumonie. La vaccination est sans conteste le moyen le plus efficace pour se prémunir contre la grippe à court terme.
La toux sèche ou toux d’irritation est caractérisée par des crises de toux à répétition, sans sécrétion et causant des maux de gorge. Elle peut être soignée par des sirops antitussifs. Pour ce qui est de la toux grasse, qui présente quant à elle des sécrétions émanant des voies respiratoires, elle se corrige généralement avec un sirop expectorant qui agira de façon à fluidifier les sécrétions et en faciliter l’expulsion. Boire abondamment permet de fluidifier également ces sécrétions. Les deux types de toux se soignent de façon différente et accompagnent souvent les symptômes du rhume ou de la grippe. Des sirops adaptés à chaque type de toux sont en vente libre en pharmacie.
Des remèdes naturels
Comme le dit le dicton, «mieux vaut prévenir que guérir ». Pour cela, il est fortement recommandé de consommer des aliments riches en vitamine C, A, D. Respirer des huiles essentielles, eucalyptus, lavande, thym pour améliorer la respiration; 1 goutte dans un tissu à sentir quelques secondes, de temps en temps, ou en mettre quelques gouttes dans les pièces pour assainir l’atmosphère. Ces huiles essentielles ont des propriétés remarquables: antibactériennes, astringentes, calmantes, antiparasitaires, antifongiques; elles sont un allié de choc pour se parer contre diverses infections.
Sinon, dans les cas où on est déjà malade, des remèdes de grands-mères et certaines astuces peuvent aider à en venir à bout! Les plus connus et certainement les plus efficaces restent les tisanes, notamment celle à la sauge pour le rhume; le miel, ajouté à du lait chaud avant de dormir contre la toux sèche; le mix miel+eau+jus de citron pour apaiser la gorge irritée. Les compresses d’eau florale, la plus efficace étant l’eau de rose pour faire baisser la température… La liste est longue et chacun possède ses propres remèdes de grand-mère qui ont su faire la différence!
«Il n’y a pas mieux que l’orange chaude pour la grippe! Avant de dormir, tu fais bouillir le jus d’une orange que tu mixes entière avec la peau. Tu bois avant de dormir et le lendemain, tu n’auras plus rien! Attention, c’est costaud, ça va te faire transpirer, mais c’est bon», propose ce chauffeur de taxi à son client au nez rouge et mouchoir à la main. Tandis que ce vendeur de plantes semble connaître tous les bienfaits de ces dernières, il préconise le jus d’orange à la «mkhinza» (l’ansérine) pour faire baisser les fièvres importantes.
Les gestes à adopter sans plus tarder
Étant donné que les virus respiratoires se transmettent aussi simplement que dire bonjour (puisqu’ils se transmettent par l’air), il y a des gestes simples, conseillés par les médecins, pour se protéger et protéger accessoirement son entourage.
Pour se protéger, éviter les conditions pouvant induire à la contagion, par exemple les endroits confinés. De même, éviter de rendre visite à des personnes grippées ou enrhumées, aérer les pièces, choisir des vêtements en fonction des saisons, se laver fréquemment les mains avec du savon, éviter de serrer les mains; éventuellement, garder un antibactérien (solution hydro-alcoolique) à portée de main, sont les gestes qui protègent.
Pour protéger les autres, couvrir son visage avec un mouchoir ou avec ses mains quand survient un éternuement ou une toux, puis se laver les mains. Se moucher dans des mouchoirs jetables, ne pas partager ses couverts, les verres, etc, éviter les contacts tels que faire la bise à d’autres personnes… Des gestes simples qui peuvent sauver la vie.
Avoir une hygiène de vie irréprochable renforce l’organisme. Ainsi, boire beaucoup d’eau, consommer de la vitamine C à titre préventif, faire de l’exercice, se nettoyer régulièrement le nez avec de l’eau ou une solution de lavage nasal contenant de l’eau de mer sont des astuces hautement recommandables. Sans oublier qu’adopter une alimentation saine favorise une bonne santé. Ainsi, le corps s’en voit plus fort et résistant. De la même manière, le stress, l’anxiété et la fatigue contribuent et facilitent les infections respiratoires. Dormir assez pour ne pas trop puiser dans ses réserves d’énergie et provoquer une fatigue est une bonne alternative à la fatigue.
L’automédication, une solution?
L’automédication dans ces cas d’infections respiratoires (grippe, rhume, toux) n’est pas déconseillée pour les personnes jeunes ayant une bonne hygiène de vie et faisant du sport. Néanmoins, il est nécessaire de lire toute la notice dans le but de vérifier les possibles interactions médicamenteuses, de prendre connaissance des indications et contre-indications et de respecter la posologie mentionnée… Après bien sûr avoir demandé conseil à son pharmacien. A contrario, l’automédication sera proscrite pour les personnes ayant une santé fragilisée par une maladie, les personnes âgées, les enfants et surtout les nourrissons.
A quel moment faut-il consulter?
Pour le rhume, consulter un médecin si, après 3 jours, aucun signe d’amélioration n’est observé. Tout comme une toux, qui dure et accompagnée de fièvre de plus de 3 jours, nécessite l’intervention d’un médecin. Pour ce qui est des enfants, personnes âgées de plus de 65 ans et celles présentant d’autres maladies, la consultation est une condition sine qua non, encore une fois!
YS