Le long parcours du code de la presse

Miftah president fmej 2014

L’hebdomadaire «Al Ayam» et la Fondation Abdelhadi Boutaleb ont organisé, vendredi 21 novembre 2014, une rencontre autour du thème «La réalité des médias et le sort de la réforme du secteur».

La première partie de cette rencontre était un hommage au professeur Abdelhadi Boutaleb le Marocain, l’homme d’Etat et le professeur universitaire. A cette occasion, Majid Boutaleb, fils du défunt et président de la «Fondation Abdelhadi Boutaleb», a rappelé la relation de son père avec la presse qui s’étendait sur plus d’un demi-siècle. Feu A. Boutaleb avait exercé la profession de journaliste tout en assumant d’autres tâches au sein des partis de la «Choura Wal Istiqlal» et de l’Union nationale des forces populaires.
Le défunt avait supervisé le journal «L’Opinion publique» (Arraey Al Am) depuis 1947; un journal lancé par le parti «Choura Wal Istiqlal» présidé par Mohammed Belhassan El Ouazzani. Il était à trois reprises ministre de l’Information.
Saddiq Maanimou, ancien directeur de la radio et télévision marocaine, dans un témoignage, s’est rappelé le jour où il avait vu pour la première fois, alors enfant, feu A. Boutaleb accompagné d’Ahmed Bensouda. Et d’évoquer les étapes politiques, intellectuelles et de militantisme du Mouvement national dont Boutaleb a été un acteur de premier ordre.
Pour le journaliste Hatim Battioui, qui a connu de près Abdelhadi Boutaleb, le défunt penseur était un fervent défenseur de la langue arabe à travers une publication intitulée «Dictionnaire de la langue du média arabe» pour corriger les erreurs linguistiques souvent commises par la presse arabe. Battioui a en outre rappelé la fameuse parole du défunt: « La presse, c’est la conscience de la nation».
Lors de la seconde partie de cette rencontre, concernant le code de la presse, les intervenants ont discuté de la nouvelle version du projet du Code de la presse, notamment les statuts de base, le statut du journaliste professionnel, la création du Conseil national de la presse…

Ils ont estimé que le Code de la presse, qui peine à voir le jour malgré la succession de trois gouvernements, comporte plusieurs points positifs comparativement aux moutures précédentes, mais qu’il comporte certaines carences ; et que les peines privatives de liberté, bien qu’elles ne figurent pas dans le nouveau code, sont mentionnées dans d’autres textes juridiques toujours applicables aux journalistes.
Abdellah Bakkali, président de l’Union nationale de la presse marocaine a de son côté rappelé quelques étapes de l’histoire de la presse depuis la sortie de la première loi sur les libertés publiques, avec le gouvernement de Balafrej, en l’occurrence le Dahir de 1958. Après ce long périple et le colloque de la presse de 1993, il est temps, a estimé Bakkali, de sortir cette 6ème version pour mettre fin à cette stagnation. Il a aussi appelé à la constitution d’une justice spécialisée pour juger les cas concernant la presse. Une justice qui connaît le b.a.-ba de la profession pour éviter à la justice l’ambiguïté et la confusion. Et de soulever un autre problème concernant la saisie des journaux venant de l’extérieur. Pour cela, il a préconisé une «justice d’urgence».
Pour sa part, Noureddine Miftah, président de la Fédération marocaines des éditeurs de journaux, a rappelé quelques étapes du code de la presse, depuis le gouvernement Jettou et jusqu’à celui actuel de Benkirane, en passant par celui de Abbass El Fassi. Selon l’orateur, malgré ce retard, il y a eu une approche participative des concernés pour élaborer ledit projet. Il a abordé quelques points, pour plus de clarté, comme celui des fondamentaux (l’institution royale, l’islam, l’intégrité territoriale)… Il a aussi expliqué cette ambiguïté qu’il y avait entre le code de la presse et le code du travail concernant le journaliste professionnel et l’entreprise, l’importance de la création du Conseil national des médias qui rassemblera les concernés, la transparence de la procédure de financement, sans oublier la protection des sources d’information. Noureddine Miftah a souligné qu’il faudrait une clarté dans la rédaction des articles pour éviter toute confusion et poursuites judiciaires et surtout éviter les mots vains. Enfin, il a insisté sur le respect des constantes.
Saïd Khoumri, de l’association Adala, a de son côté rappelé que le nouveau texte suscite un certain nombre de questions portant sur les garanties nécessaires pour le droit d’accès à l’information et la protection des journalistes et des sources d’information.
A noter que le Conseil national, qui sera un organe de régulation du secteur de la presse, sera composé de 7 membres du syndicat national de la presse marocaine, 7 membres de la Fédération marocaine des éditeurs de journaux et 7 membres de la société civile.
M. Loudii, du ministère de la Communication, a souligné que la sixième version de ce Code sera soumise à l’Exécutif après l’introduction des observations des professionnels et des parties concernées. En effet, le Code de la presse et de l’édition parviendra au gouvernement en décembre prochain L’espoir est grand, puisque le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, promet que le Code de la presse et de l’édition répondra aux attentes des concernés, en dépit des dix points de divergence entre son département et la Fédération marocaine des éditeurs de journaux et le syndicat national de la presse marocaine. El Khalfi a affirmé qu’il poursuivra le dialogue au sujet de ces questions au cours des débats au Parlement.

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Bouchra Elkhadir

Quelques étapes du parcours du feu Abdelhadi Boutaleb qui fût ministre de l’information et ministre d’Etat chargé de l’information


Abdelhadi boutaleb

Né le 23 décembre 1923 à Fès, décédé le 16 décembre 2009 à Rabat. Il fut l’un des professeurs de SM le Roi Hassan II, alors Prince héritier et de SM le Roi Mohammed VI. Membre fondateur du parti «Choura et l’Istiqlal», rédacteur en chef du journal Arraï Al Am (Opinion Publique).
Il participe aux négociations d’Aix-les-Bains, en 1955, portant sur l’indépendance du pays et le retour de feu Mohammed V, exilé à Antsirabe, à Madagascar.
En 1955, il fut nommé par SM Mohammed V ministre du travail et des Affaires Sociales dans le premier gouvernement de l’indépendance.
1959-1960: il participe à la création du parti de l’Union Nationa1e des Forces Populaires (UNFP) et fut l’un de ses secrétaires généraux.
1961: il est nommé ambassadeur du Maroc à Damas. Il est auteur de plusieurs ouvrages traitant de la littérature, l’histoire, la politique et le droit, comme le roman historique «Le Vizir de gharnata». Et aussi «Regards sur la cause arabe» (en arabe et en français), «Le pouvoir, l’autorité et l’Etat dans l’islam» (en arabe et en français)…
La Fondation Abdelhadi Boutaleb pour la culture, les sciences et le rayonnement intellectuel a vu le jour du vivant de feu le professeur Abdelhadi Boutaleb qui a veillé personnellement à l’élaboration de ses statuts et au choix de ses membres fondateurs.

 

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