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Le directeur général du CDVM estime que le marché des matières premières est devenu un champ fertile pour les financiers, mais…
En partenariat avec Day bay day, l’hebdomadaire Finances News Hebdo a organisé à Casablanca le premier séminaire international sous le thème «Matières premières: couverture des risques et anticipations futures». L’objectif de ce séminaire était de rassembler les professionnels du secteur pour débattre de la couverture des risques des matières premières (afin de se protéger contre la fluctuation des prix) et des prévisions futures du secteur.
Le marché des matières premières est considéré à divers titres comme très intéressant par les différents acteurs financiers, en l’occurrence les gros consommateurs de matières premières (entreprises industrielles ou fournisseurs de services logistiques) qui se couvrent systématiquement contre les fluctuations de prix. Les gérants de fortune prévoient une forte hausse des rendements du fait de la raréfaction constante des ressources. Les courtiers, quant à eux, profitent d’une volatilité parfois considérable pour tenter de réaliser des gains d’importance identique. «Le marché des matières premières est devenu, au fil du temps, un champ fertile pour les financiers, mais également pour la spéculation», a avancé Hassan Boulaknadal, directeur général du Conseil déontologique des valeurs mobilières (CDVM) durant le séminaire. Il a également ajouté que le développement de ce marché a logiquement conduit à mettre en place des outils de régulation plus contraignants, notamment du point de vue organisationnel, de l’information, mais également d’ordre prudentiel et coercitif.
«Le marché des matières premières présente actuellement des enjeux stratégiques, voire géopolitiques importants. Et dans un contexte de reprise de l’économie mondiale, les cours devraient évoluer modérément en 2015», selon Marc Touati, Président du cabinet ACDEFI (Aux commandes de l’économie et de la finance) qui précise que, sauf choc géopolitique majeur, les cours des matières premières devraient connaître un accroissement tendanciel de l’ordre de 7%, dans le sillage de l’évolution de la croissance mondiale (3,5 à 4%).
Se protéger des fluctuations des prix
Il existe plusieurs techniques et instruments financiers pour se protéger contre une fluctuation défavorable des prix des matières premières. Les formules de couverture sont virtuellement illimitées. Mais les instruments les plus courants sont les contrats à terme, les swaps et les options.
Le swap est l’un des instruments de couverture les plus utilisés en vue de garantir un prix d’un produit. L’acheteur convient avec la banque d’un prix fixe pour une période déterminée. Si à l’échéance le prix du produit sur le marché physique est inférieur au prix convenu, l’acheteur paiera à la banque la différence entre le prix du marché et le prix convenu. Si le prix du marché est plus élevé, la banque paiera cette différence à l’acheteur. Le résultat pour l’acheteur est que le prix du produit est garanti, quelle que soit son évolution sur le marché.
Pour sa part, un «future» est un type de contrat financier dans lequel deux parties conviennent d’acheter ou de vendre un certain volume d’une matière première à un prix fixé et à une date future déterminée. A l’échéance, l’acheteur paie le prix convenu au vendeur, indépendamment de l’évolution du prix de la matière première sur le marché.
Les opérations d’achat et de vente sur le marché à terme permettent d’assurer par avance le prix d’une matière première qu’un individu vendrait ou achèterait plus tard. Les pertes éventuelles sur le marché à terme sont compensées par la hausse ou la baisse du prix de la matière première. Les «futures» permettent de garantir une marge acceptable entre le prix d’achat de matières premières et le prix de vente des produits.
Anas Hassy
