Les opportunités d’investissement au Maroc, porte d’entrée du continent africain, ont été mises en avant, mardi, aux Rencontres Africa 2020.
Cet événement de deux jours, considéré comme “la plus importante manifestation business sur l’Afrique”, se tient alternativement en France et en Afrique et réunit des dirigeants d’entreprises, des investisseurs, des porteurs de projet et des décideurs politiques en provenance de plus de 30 pays d’Afrique et de France.
Cette année, les rencontres Africa, qui sont à leur cinquième édition, devaient se tenir dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, mais en raison du contexte lié à l’épidémie de Coronavirus, les organisateurs ont décidé de les maintenir mais sous forme digitale.
“Le Maroc, porte d’entrée du continent africain, offre d’importantes opportunités d’investissements”, a souligné le Président de la Région Rabat-Salé-Kénitra, Abdessamad Sekkal, qui intervenait lors d’une visioconférence sur le thème “L’Afrique, entre crise et rebond”.
“Il y a une forte dynamique économique qui se développe dans le Royaume”, a-t-il affirmé, citant notamment le cas dans la région Rabat-Salé-Kénitra.
“Cette région est la première région agricole du Maroc qui dispose d’un potentiel très important. Aujourd’hui, il y a beaucoup d’investisseurs étrangers qui investissent dans ce domaine là, mais malheureusement peu de Français”, a indiqué M. Sekkal, invitant les investisseurs français, qui s’intéressent au domaine de l’agriculture, de venir investir au Maroc dans cette région que ce soit dans l’agriculture ou dans d’autres secteurs en relation comme l’agroalimentaire, surtout que la région est en phase de préparer une très grande agropole qui sera aménagée sur une superficie de près de 600 hectares.
Il y a de cela une décennie, la région n’était pas fortement industrialisée avec la présence de seulement quelques zones industrielles notamment dans le domaine du textile et d’autres domaines d’activités industrielles particulièrement au niveau de la ville de Salé. Aujourd’hui, il y a un développement très important que ce soit dans le domaine des nouvelles technologies avec Technopolis à Salé, mais surtout avec la grande zone d’accélération industrielle de Kénitra qui constitue une des plus importantes plateformes industrielles modernes au Maroc, a détaillé M. Sekkal.
D’ailleurs, a-t-il ajouté, c’est dans cette zone d’accélération industrielle que s’est installé le constructeur automobile PSA. Une zone qui connaît un développement très important dans tout ce qui est industrie automobile, aéronautique, câblage et autres.
“Notre ambition, aujourd’hui, est de faire de la région Rabat-Salé-Kénitra, l’une des destinations industrielles les plus importantes du Maroc surtout qu’elle jouit d’un emplacement stratégique en plein centre de la zone industrielle la plus dynamique du Royaume entre Casablanca, Fès-Meknès et Tanger-Tétouan”, a affirmé le Président de la région.
“Aujourd’hui, cette région offre des opportunités dans différents domaines industriels et on est très ouvert pour accueillir des industriels que ce soit dans les plateformes existantes ou celles qui sont en cours d’aménagement et de développement”, a-t-il ajouté.
M. Sekkal, par ailleurs vice-président de l’Association internationale des régions (AIRF), délégué à la Francophonie économique, a plaidé pour inscrire la coopération décentralisée dans une logique de coopération Nord-Sud-Sud.
“Cette coopération, au delà du fait qu’elle participe à mieux se connaître, est aussi importante pour échanger nos expériences et notamment faire profiter les régions du sud d’expériences des régions du Nord car aujourd’hui le choix de la régionalisation est un choix indispensable”, a-t-il dit.
“Au Maroc, on est très conscient aujourd’hui que construire un nouveau modèle de développement économique ne peut se faire que sur la base du renforcement du rôle des territoires et du rapprochement des centres de prise de décision des citoyens”, a-t-il dit, notant que cela ne peut se faire qu’au niveau des régions, car la région est le territoire le plus approprié pour développer des visions de développement intégré et territorialisé.
“Aujourd’hui on doit être dans une logique de co-développement et partenariat intra et interafricain. Partant de là, il y a une nécessité que nos partenaires du Nord, plus exactement d’Europe, doivent s’imprégner de cette logique et être convaincus que l’Afrique doit se développer économiquement avec des partenaires favorables au co-développement”, a-t-il plaidé.
De son côté, Philippe Meunier, Vice-président du Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes en charge des relations internationales, a souligné que dans son schéma de développement économique à l’international, la région Auvergne-Rhône-Alpes a ciblé un certain nombre de pays, à leur tête, le Maroc qui est la porte d’entrée du continent africain, mais aussi la Côte d’Ivoire et le Sénégal.
“La région Auvergne-Rhône-Alpes, grâce à ses grandes compétences en la matière, cible, pour le cas du Maroc, un certain nombre de secteurs stratégiques pour son développement notamment l’agroalimentaire mais aussi les énergies renouvelables ou encore la gestion de l’eau et des déchets industriels”, a-t-il indiqué.
S’agissant de l’Afrique, il a affirmé que ce continent est “pour nous une priorité que nous avons déclinée dans le schéma régional de développement à l’international”. D’ailleurs, a-t-il ajouté, “nous avons décidé de mettre le paquet sur l’Afrique, car nous considérons que l’Afrique est un débouché naturel pour la France”.
“Nous accompagnons nos entrepreneurs à chaque déplacement. Le Premier déplacement du Président de la région, Laurent Wauquiez, a été au Maroc pour signifier l’importance que l’Afrique a pour la région Auvergne-Rhone- Alpes”, a indiqué M. Meunier, exprimant la disposition de la région à accompagner ses entreprises sur le marché très prometteur africain.
Il a enfin plaidé pour un partenariat France-Afrique gagnant-gagnant, pour développer et booster encore davantage les échanges économiques.
Créées en 2016, les Rencontres Africa se déclinent sous forme de convention d’affaires entre dirigeants d’entreprises françaises et africaines. Elles se tiennent annuellement en alternance entre la France et l’Afrique.
Organisées sous le haut parrainage conjoint du ministère français des Affaires étrangères et celui de l’Économie, ces Rencontres ont pour objectif de proposer des rencontres entre entreprises africaines et françaises, favoriser les échanges, multiplier les partenariats et évoquer les conditions de croissance accélérée et créatrice d’emplois.
LR/MAP