Aherdane… Ce nom à lui seul est véritablement une légende. Un homme hors du commun, aux talents multiples comme autant de facettes scintillantes, insoumis et indompté, l’homme officier de l’armée française, mais totalement loyal à ne point en douter envers Feu SM Mohamed V et Hassan II, un homme d’extrême fidélité.
Après une vie pleine qui aura duré un siècle, Mahjoubi Aherdane, dit l’Amghar a tiré sa révérence. Il a servi quatre rois et a assumé la responsabilité de ministre au sein de huit gouvernements, les portefeuilles de la défense à l’agriculture en passant par ceux de PTT et de ministre d’Etat sans portefeuilles.
Toute sa longue vie (100 ans), Mahjoub Aherdane « Ezzayegh » (l’indompté) s’est trouvé au cœur des polémiques qui lui ont toujours valu la vindicte de ses pairs plus particulièrement les Partis nationalistes et en place au devant de la scène le grand patron du Parti de l’Istiqlal.
Sa défense de l’Amazigh lui a attiré la colère de la classe politique, la parution de ses mémoires « 1942-1962 » n’a fait qu’allonger la liste de ses détracteurs en particulier au sein des Istiqlaliens. Il s’en est suivi une véritable tempête pour avoir pris un malin plaisir à remuer les pages de l’histoire enterrée, à savoir Jnan Bricha région de Tétouan qui avait une triste réputation. Mais aussi et surtout l’assassinat d’Abbés Messaâdi (1956), celui-ci lui a valu une critique sévère de la plume de Fassi Abdelkrim Ghellab. Aherdane n’avait de cesse de révéler qu’il connaît bien le vrai assassin d’Abbés Messaâdi et qu’il préférait garder le secret de peur de rouvrir les plaies, ce qui n’a pas empêché ses détracteurs de continuer à l’attaquer sur tous les fronts et lui de répéter qu’il assume son entière responsabilité.
Pour Hubert Védrine ex ministre Français des affaires étrangères « plusieurs mondes et plusieurs époques coïncident en Aherdan. Sa longue vie de pouvoir et d’action politique l’a laissé libre, hors norme, insoumis, indompté ».
M. Nafaa