Les humains ont cru -et pour la majorité croient encore- pouvoir détruire la planète sans en payer le prix. Le prix fort, s’entend. On a longtemps épilogué sur le réchauffement climatique. On a dit une chose et son contraire sur le dérèglement du Golf Stream. On a avancé tellement de théories sur le phénomène El Nino. On nous a gavé de fausses informations sur le trou dans la couche d’ozone.
On a tout fait pour dissimuler des données cruciales sur l’inversion des pôles et le risque de perdre l’atmosphère terrestre. On a servi tant de scénarii apocalyptiques sur fond de risques majeurs pour l’avenir de l’humanité, avec des variations sur le thème de la peur et de la fin du monde. Sans parler de tant d’autres catastrophes naturelles annoncées, tôt ou tard, pouvant provoquer des extinctions de masse. On a dit et répété qu’il y aura plus de séismes partout sur terre.
Plus d’ouragans. Plus d’éruptions volcaniques. Plus de tsunamis. Plus de menaces de tous genres avec des dégâts de plus en plus grands et des pertes humaines de plus en plus terribles.
Les grandes puissances se sont réunies à de nombreuses reprises pour dialoguer, pour épiloguer et pour échanger des points de vue sur les dangers liés aux gaz à effet de serre et autres risques imminents menaçant la terre. Des sommets, des conférences, des pourparlers en grandes pompes, mais depuis trente ans, rien de concret n’a été fait.
Nous avons eu droit à des slogans. Nous avons été servis en effets de manche alors que les différentes industries polluantes continuent de faire des ravages dans toutes les régions de la planète. Le bilan ne souffre aucune ombre. Et il est très difficile aujourd’hui de dissimuler certaines vérités qui éclatent aux yeux du monde. Depuis trois décennies, des milliers d’espèces animales ont été éradiquées. En vingt-cinq ans, la forêt amazonienne s’est réduite à peau de chagrin. La plus grande forêt du monde a été déboisée de plus de 10 000 km2 juste en un an, en 2019. Depuis plusieurs décennies, une mare de déchets, de la taille de plusieurs pays, flotte dans les océans du globe. Ce sont plus de quatre-vingt mille tonnes de plastique qui flottent sur l’océan Pacifique, entre Hawaï et la Californie. Cette décharge flottante s’étend sur une surface de 1,6 million de kilomètres carrés, soit trois fois la France continentale, par exemple. Depuis un siècle, la majorité des rivières est asphyxiée par les déchets toxiques que les usines y déversent. Le poisson se raréfie un peu partout dans le monde. Environ un tiers des stocks de poissons sont surexploités dans le monde selon la FAO. Plus de 171 millions de tonnes de produits aquatiques sont pêchés dans le monde chaque année.
Cela correspond à plus de 5400 kg d’espèces marines récoltées des océans toutes les secondes. Les chercheurs ont constaté une baisse de 39% des espèces marines durant les 40 dernières années. Les glaciers fondent à une vitesse vertigineuse. Les deux pôles sont les plus touchés et montrent des signes qui n’augurent de rien de bon. A titre d’exemple, entre 1979 et 1990, l’Antarctique a perdu en moyenne 40 milliards de tonnes de masse glaciaire par an. À partir de 2009 et jusqu’en 2017, cette perte est passée à 252 milliards de tonnes chaque année. Ce qu’il faut garder à l’esprit, c’est que l’Antarctique renferme suffisamment de glace pour provoquer, si cette dernière venait à fondre complètement, une élévation de 57 mètres du niveau des mers.
Nous assistons, à des tremblements de terre de plus en plus puissants. Nous avons eu des tsunamis dévastateurs, des ouragans meurtriers, des typhons explosifs et des inondations à grande échelle, sans précédent. La liste est loin d’être exhaustive, parce qu’il faut y ajouter l’invasion des OGM et leurs ravages sur les terres. En 2017, par exemple, la surface de culture d’organismes génétiquement modifiés a atteint 189,8 millions d’hectares (mha), soit environ 12 % des surfaces cultivées dans le monde. Sans oublier l’usage à outrance des pesticides, le recours systématique aux insecticides, l’utilisation hasardeuse des produits chimiques mortels. Selon la FAO, 4,6 millions de tonnes de pesticides chimiques sont pulvérisés dans le monde chaque année, ce qui équivaut à 146 kg par seconde. Il faut préciser ici que les pays en développement représentent 25% de la consommation mondiale. Ils enregistrent aussi 99% des décès dus à l’utilisation des pesticides.
Il faut aussi ajouter à cette liste l’apparition de bactéries nouvelles, de virus mutants et surtout d’épidémies qui peuvent très vite devenir des pandémies. Et nous y sommes. Vache folle, grippe aviaire, SRAS, H1N1, Marburg, Ebola, Lassa, Crimée-Congo, Sida… Et aujourd’hui le Coronavirus, qui est loin d’être un nouveau-né. Les rapports médicaux en parlent depuis quelques années, mais aujourd’hui, c’est la grande infection à échelle planétaire. On part d’un foyer en Chine, puis c’est l’Europe qui est mise en quarantaine.
Suivent les autres continents pour assister à une planète déserte. Des villes sont vidées des citoyens à telle enseigne que dans certaines régions du monde, des animaux sauvages ont repris quelques territoires comme si les humains n’existaient plus. Les vols aériens sont suspendus partout dans le monde, avec le choc économique que cela occasionne. Les commerces ferment, jusqu’à nouvel ordre. Les écoles ont mis les verrous. Les universités se sont barricadées. La majorité des firmes mondiales sont en Stand-by attendant le dénouement de ce qui pourrait être la plus grosse catastrophe sanitaire de l’humanité depuis la peste noire.
Bref, le monde ne tourne plus rond depuis quelques mois et les choses empirent chaque jour davantage. La pandémie du nouveau coronavirus a fait 1.544.985 morts (statistiques du 8 décembre 2020) dans le monde depuis son apparition en décembre 2019, en Chine. Plus de 67, 5 millions de cas d’infection ont été officiellement diagnostiqués dans 195 pays et territoires depuis le début de l’épidémie. Ce nombre de cas diagnostiqués ne reflète toutefois qu’une fraction du nombre réel de contaminations, un grand nombre de pays ne testant que les cas nécessitant une prise en charge hospitalière. Ces chiffres sont donc appelés à croître, malheureusement.
– Quelles solutions alors pour faire face à ce type de pandémie qui peut toucher des dizaines de millions de personnes et provoquer la mort de plusieurs millions ?
– Comment faire face à une pandémie planétaire qui n’épargne aucune région du globe ?
– De quels moyens disposons-nous pour sauver des vies aujourd’hui ?
– Quelle sera la prochaine étape à vivre dans la lutte contre le virus et ses conséquences à tous les niveaux ?
– Quel sera l’après-Coronavirus pour les 8 milliards d’êtres humains ?
– Comment les populations mondiales vont-elles vivre après la fin des confinements et le «retour» à «la normale» ?
Pour l’instant, il n’y a aucune réponse définitive et convaincante qui se profile à l’horizon. Pour l’instant, le monde, avec presque 8 milliards d’individus, vit dans la panique, dans la psychose, dans l’angoisse, dans l’anxiété, dans la dépression, dans la peur et dans la prévision du pire. Les fausses-vraies vérités circulent sur tous les canaux possibles et imaginables. Mais dans ce magma d’informations de tous genres, qui croire et qui ne pas croire ? Qui dit vrai ? Qui ment? Qui manipule ? Qui dissimule ?
Voici pour le constat à froid.
Par Najib Abdelhak
Journaliste – Ecrivain