Quel regard porter sur le Maroc, au moment où l’année 2014 consume les dernières heures qui la conduisent irréversiblement vers les archives de l’Histoire ?
Quelle évaluation peut être faite de ces 12 mois d’activité politique, économique, sociale et diplomatique du Royaume ?
De quelle estampille l’année 2014 va-t-elle marquer la mémoire collective des Marocains ?
Bien sûr, on pourrait se contenter du banal «verre à moitié vide ou à moitié plein»…
Mais le sentiment que nous laisse 2014 va au-delà…
C’est une autre formule qui le résume.
Celle selon laquelle «tout ce qui ne tue pas rend plus fort».
Le constat, au terme de 2014 n’est pas rose.
Tout au long de l’année, le Maroc a vu son tableau de bord clignoter d’incessants signaux d’alarme.
Englué dans les retards (lois organiques, élections…).
Ebranlé par les gouffres financiers (Compensation, retraites…).
Frappé par les inondations et les morts tragiques.
Menacé par Daech.
Taclé en Afrique et au Sahel.
Agressé pour son Sahara…
Il serait prétentieux (et faux) de dire qu’il a réussi à enrayer tous les dangers.
L’adversité dope le Maroc, certes. Sa force consiste à réagir en améliorant chaque fois un peu plus la situation. Mais certains facteurs, comme la crise qui impacte l’économie réelle, la hargne du pouvoir algérien instrumentalisant ses factotums polisariens, ou encore le péril Daech, sont là pour bien plus longtemps que les 12 mois de l’année…
Le temps de l’adversité n’est pas le temps du calendrier grégorien.
La plupart des combats devront se poursuivre au-delà du 31 décembre 2014.
Néanmoins, in fine, l’impression que laisse cette année 2014, celle qui domine toutes les autres, c’est –tout observateur objectif le reconnaîtra- que la combativité a été à la mesure de l’adversité !
Combativité du peuple marocain, qui pointe et conteste sans complexe les défaillances et impérities, mais qui –dans sa sagesse aujourd’hui reconnue à l’échelle régionale et mondiale, exclut de céder aux sirènes du chaos.
Combativité du gouvernement qui, bon gré mal gré et sous le feu nourri de l’opposition et des syndicats, a pris certaines mesures courageuses bien qu’impopulaires (décompensation, projet de réforme de la retraite…).
Enfin, last but not least, combativité du Roi Mohammed VI qui, bien plus souvent qu’à son tour, est monté au créneau, mettant tout son pouvoir et sa détermination dans la balance pour défendre les intérêts supérieurs du pays et s’exposant ainsi, directement, à la haine des fossoyeurs dont il contrarie les projets.
Alors, oui, Galilée peut bien inspirer tous les Marocains qui, en ces temps de bilans annuels, ressentent quelque fierté à constater que leur pays fait face à tous les problèmes, certes… Ceux dont il est directement responsable, ceux qu’il subit du fait de la crise internationale et ceux que son voisin de l’Est s’acharne à lui créer… Et pourtant…
…Et pourtant, il tourne !
Bahia Amrani