Le chef de gouvernement somme les parlementaires du PJD d’arrêter de tirer à boulets rouges sur les ministres du gouvernement.
Abdelilah Benkirane a sonné l’alarme: il a appelé ses parlementaires à arrêter de tirer sur les ministres pour éviter de porter préjudice à la coalition gouvernementale. Avant de prendre l’avion pour le Brésil, il ne s’est pas privé de tirer les oreilles aux parlementaires de son parti. Il leur a fermement demandé de la souplesse dans leur jugement des ministres alliés du PJD. Les sorties médiatiques musclées mettent le gouvernement dans une position inconfortable allant parfois, a estimé le chef de gouvernement, jusqu’à menacer la cohésion du gouvernement et ses alliances.
Sauvegarder l’alliance
Visiblement éprouvé, Abdelilah Benkirane a reconnu les préjudices que portent les sorties médiatiques de ses parlementaires à l’alliance gouvernementale. «Allah aâlem kam âanaytou chakhsiyane (Dieu sait combien j’en ai souffert personnellement), avant de poursuivre qu’il demandait à Dieu de lui donner «la force de les pardonner ici et dans l’au-delà».
15 voitures pour le ministère de la Jeunesse
Secoué par la lettre que lui a adressé le député PJD, Ahmed Jidar, qui dévoile l’achat de 15 voitures par le ministère de la Jeunesse et des Sports de Mohamed Ouzzine, lequel est déjà au milieu du scandale du complexe sportif Moulay Abdallah, le chef de gouvernement a reproché à ses parlementaires de mettre en danger la cohésion du gouvernement et même plus, a-t-il assuré, comme faire capoter l’expérience gouvernementale.
Pour Abdelilah Benkirane, sous le choc de la situation (de gêne) dans laquelle l’ont mis les parlementaires, toutes les vérités ne sont peut-être pas bonnes à dire. Même si la corruption existe bien, leur a-t-il laissé entendre, il n’est pas pour autant conseillé d’en parler à n’importe quel moment. Et de lancer à l’adresse du PJD, à travers ses parlementaires, que sauvegarder la coalition gouvernementale ne lui incombe pas à lui seul…
Appel à tempérer
Sans mettre en doute leur honnêteté en orchestrant leurs sorties médiatiques, Abdelilah Benkirane qui, visiblement n’arrivait pas à contenir sa déception, a appelé les parlementaires de son parti à tempérer leurs déclarations. «Hadchi yajibou an yatawakaf». Il faut mettre fin à tout cela, a-t-il conclu, espérant ainsi que le PJD reviendrait en scène en sortant vainqueur des prochaines échéances électorales.
Prié de réagir à cette sortie médiatique de leur secrétaire général, un député PJD nous a confié: «Ce n’est pas parce que nous adhérons au parti que nous devrons taire la vérité. Il nous faut un minimum d’indépendance vis-à-vis du parti. Nous sommes des élus, pardi!».
Mohamed Nafaa