Le ministre de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts, Aziz Akhannouch a procédé mardi à Chtouka Ait Baha au lancement de nouveaux projets dans les domaines de l’irrigation et de l’arganiculture et qui s’inscrivent dans le cadre de la stratégie “Génération Green 2020-2030”.
M. Akhannouch a visité également des projets lancés au niveau de la province dans le cadre du Plan Maroc Vert .
Au niveau des communes territoriales de Sidi Bibi et Inchaden, le ministre s’est enquis de l’état d’avancement des travaux d’installation des réseaux d’irrigation du périmètre de Chtouka programmés dans le cadre du projet de dessalement de l’eau de mer pour l’irrigation du périmètre de Chtouka et l’alimentation en eau potable du Grand Agadir. Il s’est également arrêté sur l’état d’avancement de la station de dessalement du projet.
Ce méga projet s’inscrit dans le cadre de la vision stratégique de SM le Roi Mohammed VI qui donne une grande importance au développement durable du Royaume, à la préservation de l’environnement et des ressources souterraines ainsi qu’à la promotion des énergies vertes.
Dicté par la nécessité d’accompagner le développement de la région Souss Massa caractérisée par un grand dynamisme socio-économique, urbanistique et touristique, ce projet consiste en la réalisation d’ouvrages marins, d’une station de dessalement et des infrastructures d’irrigation.
Les travaux sur le réseau d’irrigation ont été lancés par SM le Roi en février 2020 à partir de la station de l’eau de mer d’Agadir.
Ce réseau est composé de conduites d’adduction sur 22 km, 5 stations de pompage, un réseau de distribution de 487 km de conduites et un réseau de raccordement de 300 km desservant 1.300 bornes d’irrigation. Le taux global d’avancement est d’environ 56% et le linéaire posé à ce jour est de 250 km, a souligné M.Akhannouch dans une déclaration à la presse.
Et d’ajouter que ce réseau permettra la sécurisation de l’irrigation de 15.000 ha dans la plaine de Chtouka par le dessalement de l’eau de mer en substitution à l’eau souterraine. Il contribuera ainsi à la préservation de l’activité agricole dans la région, notamment les cultures à haute valeur ajoutée.
Le taux d’avancement des travaux au niveau de la station de dessalement est de 85,4% et sa mise en service partielle est prévue en avril 2021, a-t-il indiqué, notant que ce projet offrira dans la première phase 275.000 m3/jour à raison d’un débit de 125.000 m3/jour pour les besoins en eau d’irrigation.
Ces installations permettront à terme de produire 400.000 m3/jour d’eau dessalée, partagée équitablement entre l’eau potable et l’eau d’irrigation.
D’un coût global de 4,4 Milliards de dirhams, ce projet Partenariat Public-Privé est le fruit de la mutualisation des efforts et des moyens entre le Ministère de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts et de l’Office National de l’Électricité et de l’Eau potable (ONEE).
Le ministre a procédé au lancement des travaux de construction et de réhabilitation des routes dans les périmètres irrigués du Massa. Il s’agit de la construction et de la réhabilitation de 30,4 Km de routes avec 45 ouvrages d’art et l’assainissement des eaux pluviales au niveau des communes territoriales de Ait Amira et Belfaa.
D’un coût global de 16,7 millions de dirhams pour une durée de réalisation de 12 mois, ce projet a pour objectifs l’accompagnement du projet de dessalement de l’eau de mer. Il devrait faciliter l’exploitation et l’entretien des aménagements hydroagricoles, l’amélioration des conditions de transport des produits agricoles et de la main d’œuvre ainsi que les conditions de vie des habitants.
Le ministre a procédé également, au lancement des premières plantations de l’arganier en verger à partir des nouvelles variétés sur une superficie de 406 ha au niveau des communes territoriales Belfaa et Ait Milk.
Ce projet s’inscrit dans le cadre du programme global de développement de l’arganiculture sur une superficie de 10.000 ha à l’horizon 2022 lancé par SM le Roi en février 2020, a souligné M. Akhannouch dans une déclaration à la MAP.
D’un coût global de 8,80 millions de dirhams, ce projet étalé sur la période 2021-2023, devrait profiter à 89 bénéficiaires, dont 19 femmes et 11 jeunes. Il devrait permettre d’améliorer le revenu des bénéficiaires pour atteindre près de 24.000 Dh/ha et de créer près de 20.300 journées de travail/an.
Ce projet permettra le développement de la culture de l’arganier agricole, le renforcement de l’organisation professionnelle des producteurs de la filière et la conservation des sols et la protection contre l’érosion et l’ensablement. Il permettra d’atteindre un rendement en fruit d’arganier de 6 T/Ha en année de croisière et une augmentation de la production de la province de 2.436 T/an.
Au niveau de la commune territoriale Belfaa, la délégation a visité le domaine expérimental d’Agadir Melk Zhar relevant de l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA). Les essais de recherche entrepris dans ce domaine de 73 ha, portent sur plusieurs filières, notamment le cactus, l’arganier, la tomate, les agrumes, le bananier, le safran, la stévia, l’orge et le blé.
Le programme de recherche sur l’arganier vise la sélection et la création de génotypes performants en terme de production et de qualité de l’huile, la mise au point de techniques de multiplication conformes et en masse de l’arganier et l’optimisation des techniques de production en arganiculture.
Les travaux de recherche menés par l’INRA sur l’arganier permettent aujourd’hui d’atteindre une avancée considérable en matière d’amélioration génétique et d’amélioration de la conduite technique de l’arganiculture.
En effet, 6 nouvelles variétés d’arganier ont été développées et inscrites au catalogue officiel. D’autres variétés, dont une variété pollinisatrice performante, sont en cours d’inscription. Les nouvelles variétés développées permettent des performances agronomiques de rendement et de qualité, notamment pour les huiles d’argane.
Une multiplication végétative en masse est en cours, par recours aux procédés de greffage et de bouturage. Des techniques de conduite technique de l’arganiculture sont également mises au point, en terme de besoins en eau, de fertilisation et de gestion de l’arganier en arganiculture.
Ces avancées permettent aujourd’hui de passer à une étape importante de domestication de l’arganier et de maitrise de la génétique de l’arganier. Elles facilitent la transition vers une filière structurée et maitrisée.
M.Akhannouch était accompagné durant cette visite du Wali de la région de Souss Massa et Gouverneur de la préfecture d’Agadir-Ida Ou Tanane, Ahmed Hajji, du président du conseil de la région de Souss Massa, Ibrahim Hafidi, du Gouverneur de la Province Chtouka Ait Baha, Jamal Khalouk et d’une importante délégation de responsables du ministère.
LR/MAP