Coup d’Etat militaire en Birmanie (2021)
Le Président américain Joe Biden a annoncé que les États-Unis allaient prendre des sanctions contre les généraux qui ont renversé le gouvernement civil d’Aung San Suu Kyi, réclamant une nouvelle fois la libération «immédiate» de la «Dame de Rangoun».
«J’ai approuvé un décret nous permettant de sanctionner immédiatement les responsables militaires qui ont organisé ce coup d’État, leurs intérêts financiers, ainsi que leurs familles proches», a déclaré Joe Biden lors d’une brève allocution… Nous allons identifier une première série de cibles cette semaine», dit-il, annonçant le gel des avoirs américains «qui bénéficient au gouvernement birman», tout en maintenant l’aide américaine dans le domaine de la santé et tout «ce qui bénéficie directement au peuple birman».
«Aujourd’hui, j’appelle une nouvelle fois l’armée birmane à libérer immédiatement tous les dirigeants politiques élus démocratiquement, dont Aung San Suu Kyi», poursuit-il. Et d’insister: «L’armée doit rendre le pouvoir (…) et respecter la volonté du peuple». Bien qu’il soit encore tôt pour se hasarder à des pronostics sur d’éventuelles réactions plus fermes, la communauté internationale semble présenter un front divisé face au général Min Aung Hlaing, commandant en chef de l’armée. Aucun des acteurs régionaux importants que sont la Chine, l’Inde et le Japon, ne semble disposé à risquer ses intérêts en Birmanie pour sauver le processus de démocratisation débuté il y a une décennie, avec la libération d’Aung San Suu Kyi.
Ce coup d’État remet potentiellement en cause l’ensemble des avancées effectuées ses dix dernières années, ajoutant l’incertitude et la confusion politique à la crise sanitaire, économique, et sociale qui frappe actuellement le pays. Une situation volatile qui risque fort d’exacerber les divisions ethniques, dont la tragédie des Rohingyas n’est qu’un avatar particulièrement révélateur.
P. Zehr