Iran Président Rohani
Ce n’est pas une surprise. Les autorités iraniennes ont en effet fait savoir mi-janvier qu’elles avançaient dans cette direction. L’Iran a débuté la production d’uranium métal pour alimenter son réacteur de recherche à Téhéran, nouvelle violation de ses engagements de l’accord de 2015, a indiqué l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) mercredi soir (10 février 2021).
L’agence onusienne «a procédé le 8 février à la vérification de 3,6 grammes d’uranium métal dans l’usine d’Ispahan» dans le centre du pays. Le sujet est sensible car l’uranium métal peut être utilisé dans la fabrication d’armes nucléaires. Mais officiellement la République islamique a toujours nié vouloir se doter de la bombe, même si l’AIEA avait établi le contraire en 2011.
Le directeur général de l’agence internationale, Rafael Grossi, a informé les Etats membres de ce nouveau développement qui a pour objectif, selon Téhéran, «de produire du combustible» dans le cadre de ses activités de recherche et développement. Or le Plan d’action global commun, signé en 2015 par l’Iran et six grandes puissances (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne), comporte une interdiction de 15 ans en ce qui concerne «la production ou l’acquisition de métaux de plutonium ou d’uranium ou leurs alliages».
Entorse la plus grave à ce jour, le pays a repris début janvier l’enrichissement d’uranium à 20 %, niveau que pratiquait le pays avant 2015 mais qui reste loin des 90 % requis pour une bombe.
P. Zehr