Chronique | Le Maroc et le G5 Sahel

khalid cherkaoui semmouni isic

Le Royaume du Maroc participe au 7ème Sommet des Chefs d’Etat des pays membres du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad) qui a ouvert ses travaux, lundi 15 février 2021, à N’Djamena au Tchad et qui a duré deux jours, lundi et mardi. Ce Sommet a fait le point sur les questions de développement, l’évolution des actions du G5 Sahel, ainsi que sur la lutte antijihadiste dans la région.

En effet, l’engagement du Maroc au Sahel est devenu incontournable, en tant que partenaire africain, qui peut jouer un rôle plus prépondérant dans le développement et la lutte contre le terrorisme dans la région, vu que le Maroc a développé un véritable modèle de coopération Sud-Sud, qui se fonde sur les liens multidimensionnels avec les pays africains dans différents domaines, dont le domaine sécuritaire, qui vient en tête.

En cumulant une expérience en la matière, le Maroc s’est résolument engagé en faveur de la promotion d’une approche de coopération globale et cohérente au niveau continental, en matière de lutte contre le terrorisme et de prévention de l’extrémisme violent. Sachant que le terrorisme au Sahel est l’une des menaces les plus graves pour la paix, la sécurité et la stabilité, ainsi que le développement économique et social dans cette zone de l’Afrique, qui constitue actuellement un enjeu géopolitique et géostratégique majeur pour le Maroc.

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Ces dernières années, il a été constaté que le Sahel est devenu, le théâtre d’une guerre ouverte entre les deux filiales du djihadisme: l’Organisation de l’État islamique au grand Sahara (EIGS) et le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al-Qaida, dont les offensives ont coûté la vie à des milliers de civils et causé de grandes pertes économiques dans la région.

A partir de ce constat, la coopération entre le Maroc et le G5 Sahel est la seule voie possible pour faire face efficacement à une menace à laquelle il n’est plus possible de répondre selon une approche exclusivement nationale.

Autrement, cette coopération devrait s’articuler autour d’une stratégie intégrale et multidimensionnelle, reposant sur une approche coopérative et coordonnée pour prévenir et combattre le terrorisme par le renforcement de la sécurité, d’une part et l’impulsion du développement économique et humain, d’autre part.

Il est certain que l’approche sécuritaire est nécessaire pour combattre le terrorisme et l’extrémisme violent, mais elle restera insuffisante si on n’adopte pas une approche globale et multidimensionnelle, qui devrait s’articuler autour des volets politique, social, économique et religieux.

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C’est pourquoi le G5 Sahel a besoin d’une action commune, immédiate et concertée avec ses partenaires en faveur de la sécurité dans la région et la promotion de son développement économique, pour s’attaquer aux sources qui  favorisent l’extrémisme violent et le terrorisme.

Dans ce sens, les acteurs concernés, dont le Maroc fait partie, doivent développer une vision stratégique de la sécurité ; et mettre au point des mesures institutionnelles, organisationnelles et budgétaires en vue d’atteindre les objectifs, en se penchant sur les défis majeurs à relever parmi les multiples risques, menaces, vulnérabilités et fragilités que connaît la région.

Faut-il dire que cette préoccupation reste un défi pour le Maroc , en tant que pays membre de l’UA et partenaire du G5 Sahel, ayant cumulé une expérience reconnue universellement, en matière de lutte contre le terrorisme et la radicalisation, par conséquent, il est censé jouer un rôle primordial et prépondérant dans la sécurisation du Sahel.

Par Khalid Cherkaoui Semmouni

Professeur à Faculté de Droit à Rabat et à l’ISIC

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