Les marches et manifestations, organisées dans plusieurs villes algériennes à l’occasion du 2è anniversaire du début du hirak (22 février), expriment un “rejet populaire d’une continuité voulue en haut lieu”, a souligné le site d’information algérien “TSA”.
Les manifestations d’Alger, de Kherrata, d’Oran et des autres villes ont montré “les limites de la stratégie suivie jusque-là par le pouvoir, notamment sa gestion sécuritaire de la crise, faite d’arrestations, d’incarcérations, de blocage des sites internet indépendants, de fermeture du champ politique et audiovisuel, comme l’a dénoncé à maintes fois l’opposition”, a expliqué le média dans un article, intitulé “Les limites de la stratégie autoritaire du pouvoir algérien”.
Tout en relevant que ces manifestations ont en tout cas montré que le hirak n’a rien perdu de sa capacité de mobilisation, de son unité et qu’il garde le cap sur ses objectifs initiaux, il a fait savoir que l’autre stratégie mise à nue, c’est celle de la fuite en avant incarnée par cette feuille de route tracée pendant l’été 2019.
Il a souligné qu”après une présidentielle et un référendum constitutionnel largement boycottés par la population, “doter le pays d’un Parlement tout aussi rejeté est tout sauf judicieux”.
“C’est, au mieux, s’enfoncer dans l’impasse, au pire, sauter dans l’inconnu”, a-t-il mis en garde, notant que ces marches aideront peut-être à comprendre qu’en politique, le passage en force n’est pas toujours une idée ingénieuse.
Il a estimé qu’il est indéniable que des certitudes sont tombées le lundi 22 février, le plan tracé étant au moins ébranlé et fragilisé et son devenir suspendu à la suite que prendra ce nouveau réveil de la rue.
Il s’agit d’une suite qui risque d’être compliquée au vu de ce qu’on a constaté dans les rues d’Alger et de nombreuses autres villes le jour anniversaire du Hirak, a-t-il soutenu, faisant observer que des milliers de citoyens qui manifestent un jour ouvrable, sous la pluie et en pleine crise sanitaire, c’est peut-être “annonciateur du retour des déferlantes humaines en conditions normales”.
Il a relevé que le slogan le plus entendu est explicite et ne laisse pas place à l’interprétation : “Nous ne sommes pas là pour célébrer, mais pour vous faire partir”.
Selon la même source, le mot d’ordre est, comme au premier jour, le changement radical du système politique.
Il a rappelé que pendant toute la première année du Hirak, le pouvoir n’a rien cédé de notable et il n’a fait que manœuvrer et gagner du temps, attendant l’essoufflement du mouvement, jusqu’à ce que tombe du ciel cette pandémie de Covid-19 qui a mis fin subitement aux manifestations.
De février 2019 à avril 2020, tout a été tenté pour casser le mouvement, en vain : manœuvres de division, propagande, diabolisation, répression, a-t-il noté, soulignant que sans doute que les marches se seraient poursuivies avec la même ampleur si des voix sages parmi les animateurs du Hirak n’avaient pas appelé à leur suspension pour préserver la santé des gens.
LR/MAP