Sans surprise, les chiffres du chômage en 2014 sont mauvais au Maroc
Les chiffres du chômage sont préoccupants. Le taux de chômage a atteint 9,9% en 2014, contre 9,2% seulement une année auparavant, ce qui représente une aggravation de 0,7 points de base. Ainsi, le nombre de demandeurs d’emploi est passé à 1.167.000 en 2014, soit une hausse de 8% par rapport à l’année 2013. C’est ce qui ressort de la dernière note du Haut-Commissariat au Plan (HCP) sur l’état du marché du travail durant l’année 2014. Plus en détail, le nombre de chômeurs s’est accru de 86.000 personnes, 63.000 en milieu urbain et 23.000 en milieu rural, portant le volume global du chômage au niveau national à 1.167.000 personnes.
Il faut dire que le gouvernement avait prévu 4,2% de croissance en 2014, un niveau insuffisant pour relancer l’emploi, d’autant que les investissements publics pour 2014 avaient été diminués sous le coup d’un rétrécissement budgétaire. De 4,2%, le taux de croissance prévu est retombé à une moyenne plus conforme aux performances actuelles de l’économie marocaine, à savoir 3,5% à fin 2014.
Les chiffres sur la situation du marché de l’emploi mettent ainsi plus de pression sur le gouvernement de Benkirane qui n’a rassuré ni les milieux d’affaires et économiques sur la pertinence de sa politique économique à quelques mois seulement des prochaines législatives, ni les syndicats sur sa stratégie sociale et de protection du pouvoir d’achat des travailleurs.
L’industrie perd 37.000 postes
Le secteur tertiaire était à l’origine des emplois créés en 2014. Le secteur des services a créé 42.000 postes, contre une création annuelle moyenne de 109.000 emplois au cours des trois dernières années. «Les nouveaux emplois créés au niveau de ce secteur résultent principalement de la création de 29.000 postes par la branche du commerce de détail et réparation d’articles domestiques et de 10.000 postes par celle des services personnels», commente le HCP. Le secteur primaire, quant à lui, a créé 16.000 postes d’emploi, contre une création de 58.000 postes l’année dernière. Toutefois, le secteur de l’industrie, qui comprend aussi l’artisanat, a perdu 37.000 postes d’emploi, soit une régression de 3% du volume d’emploi du secteur, enregistrant ainsi presque le double de la perte annuelle moyenne des trois dernières années, estimée à 18.000 postes. «Le recul du volume d’emploi dans ce secteur est le fait principalement de la perte de 32.000 emplois par la branche du textile, bonneterie et habillement», explique la même source. L’économie marocaine n’arrive pas à atteindre un taux de croissance suffisant pour réduire la demande d’emplois.
Anas Hassy