L’Algérie, qui traverse une crise politique sans précédent, est “l’exemple concret d’un système de rente qui dépend des revenus générés par les hydrocarbures”, souligne l’Institut Royal Elcano.
“Tant que les recettes d’hydrocarbures étaient bonnes, les dirigeants algériens pouvaient se permettre d’acheter la paix sociale avec des subventions”, note le think tank espagnol dans son rapport intitulé “l’Espagne dans le monde en 2021. Perspectives et défis”, assurant que “les perspectives pour l’Algérie dans les années à venir sont loin d’être rassurantes” suite à une “forte baisse des recettes des hydrocarbures ces dernières années, conjuguée à la diminution des réserves de change”.
“Outre la situation économique et sanitaire préoccupante, la crise de légitimité du régime s’aggrave”, fait observer l’Institut Royal Elcano, dont le président d’honneur est le Roi Felipe VI.
En effet, ajoute le rapport, le régime politique en Algérie est “confronté à une mobilisation sociale sans précédent (Hirak) qui a duré 56 semaines consécutives entre février 2019 et mars 2020”, précisant que les Algériens appellent “à l’adoption de réformes démocratiques et à l’édification d’un État civil avec séparation des pouvoirs”.
Le référendum visant à approuver une nouvelle constitution, qui a connu le taux de participation le plus bas de l’histoire du pays – seuls 13,7 % des électeurs inscrits ont voté pour – “a mis en évidence la rupture entre les dirigeants et le peuple, dans un contexte de difficultés économiques croissantes”, détaille le rapport.
L’Institut Royal Elcano est un organisme fondé en 2001 pour servir de forum d’analyse et de débat sur l’actualité internationale et les relations extérieures de l’Espagne.
Son conseil d’orientation comprend notamment les ministres espagnols des Affaires étrangères, de la Défense, de l’Éducation, de la Culture et de l’Economie. Son conseil d’administration est composé d’anciens présidents du gouvernement espagnol et les représentants de plusieurs sociétés multinationales espagnoles.
LR/MAP