Femmes et Médias | Une idée partiale et partielle ?

Femmes et médias

A l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, le Conseil National de la Presse (CNP) présidé par Younes Moujahid, a organisé un webinaire sur le thème «Image de la femme dans les médias».

Géré par Fatima Zahra Ouriaghli, Vice-présidente du CNP, qui en a été la modératrice, ce webinaire qui s’est tenu le 8 mars 2021, a connu la participation d’importants acteurs de la scène politique nationale et de professionnels des médias. Parmi les invité(e)s à prendre part au débat, le ministre de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, Othman El Ferdaous ; la Pjdiste Bassima Hakkaoui, ex-ministre de la Solidarité, du Développement social, de l’Egalité et de la Famille ; l’ex-ministre de l’Energie, Amina Benkhadra, actuelle DG de l’Office National des Hydrocarbures et des Mines (ONHYM) ; la Présidente de l’AFEM (Association des femmes chefs d’entreprise du Maroc) Leïla Doukkali ; la Directrice Générale du Groupe Le Reporter, Bahia Amrani ; la Rédactrice en chef de Radio 2M, Fathia El Aouni.

Le débat a, par ailleurs été ouvert par une allocution de Younes Moujahid, qui a planté le décor avec une présentation de la situation de la femme au Maroc ; et clôturé par le témoignage de Mohamed Selhami, Président de la Commission du CNP initiatrice de ce webinaire.

Un combat qui nous concerne toutes et tous

Lors de son intervention, O. El Ferdaous a souligné que le coût de l’absence de parité affecte l’économie nationale, relevant qu’un rapport du Fonds Monétaire International (FMI) a noté que si le Maroc réalisait l’approche genre et d’égalité entre les hommes et les femmes, le Produit Intérieur Brut augmenterait de 35%. Le ministre a indiqué que le capital humain connaît une transformation en faveur des femmes. Malheureusement, cet effort ne s’accompagne pas d’une amélioration substantielle de l’accès des femmes au marché du travail. Comme indiqué par le responsable gouvernemental, cette baisse est considérée comme un «suicide» économique. S’agissant du programme de son département en faveur de la femme, Othman El Ferdaous a souligné que d’importants chantiers ont été lancés ou sont en cours d’étude, notamment pour la création d’un réseau national de crèches publiques et gratuites, outre la signature par le ministère d’un accord avec la FRMF en faveur du football féminin.

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De son côté, Bassima Hakkaoui, s’est arrêtée sur les progrès accomplis par le Maroc aux niveaux législatif et institutionnel dans le domaine du respect des droits des femmes, notant que la Constitution de 2011 a défini le chemin qui doit être emprunté pour atteindre la parité. B. Hakkaoui a rappelé que le Code de la famille a constitué une révolution dans le domaine législatif en faveur des femmes depuis son entrée en vigueur en 2004, en particulier les articles relatifs au régime matrimonial, mais que parfois, des déviations étaient enregistrées dans l’application des nouvelles lois. Pour sa part, la Directrice générale de l’ONHYM, Amina Benkhadra, a salué les progrès qu’a connus la situation de la femme marocaine. Elle a toutefois attiré l’attention sur le fait que la bataille pour l’égalité ne concerne pas seulement les droits, mais il s’agit d’un projet de société pour changer les mentalités, ce qui est le plus difficile, car malgré le momentum sur les plans législatif et institutionnel, cet élan ne se maintient pas sur terrain, a-t-elle dit, ajoutant que c’est pour cela que le Maroc n’occupe pas des positions avancées sur les questions liées au genre et à la participation économique des femmes.

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Concernant la présence professionnelle des femmes dans les médias, Bahia Amrani a souligné, chiffres à l’appui, que la gent féminine souffre de sous-représentation dans le secteur de la presse. Citant les chiffres du CNP arrêtés en 2020, elle a indiqué qu’il y a eu 2.928 cartes de presse octroyées à des journalistes professionnels. Parmi eux, on ne compte que 831 femmes, a-t-elle déploré, signalant que les femmes journalistes continuent de faire face à des obstacles particuliers dans l’exercice de ce métier (préjugés, plafond de verre, difficulté d’accès à l’information…).

De son côté, Fathia El Aouni a affirmé que pour tous les sujets abordés par les médias marocains, «nous tenons à prendre en considération le point de vue de la femme et à l’impliquer dans toutes les discussions de société», ajoutant que «souvent on rencontre des difficultés dans ce sens, puisque la représentation féminine dans les partis marocains est très faible». El Aouni a déploré le fait que les partis politiques n’aient pas suffisamment contribué à l’émergence des compétences féminines.

Enfin, Leïla Doukkali a axé son intervention sur l’évolution de la femme chef d’entreprise, devenue incontournable dans le système économique du pays, insistant sur la disposition de l’AFEM à accompagner les femmes voulant s’engager dans l’entreprenariat.

HZ

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