Ramadan au Maroc | Et si le Gouvernement «tweettait» les infos avant…?

C’est très bien. C’est tout à fait «in». Nos politiques et nombre de nos responsables ont saisi l’importance du «Tweet» et s’y sont mis…

Le Président Trump, qui avait conféré au «Tweet» ses lettres de noblesse en en faisant son principal mode de communication, a fait des émules partout dans le monde, y compris chez nous…

Le «Tweet», c’est tellement pratique pour garder le lien avec l’opinion publique. C’est «perso». C’est bref. C’est direct et sans intermédiaire… Pour l’homme politique, c’est la harangue courte mais répétitive, au moindre coût… Ça se fait, calé dans son fauteuil, les pieds dans ses pantoufles, autant de fois que souhaité par semaine, par jour, par heure …

Mais ça a aussi ses pièges. Parce qu’en communiquant directement, on s’expose directement. D’autant que sur les réseaux sociaux, l’interactivité est ouverte à tous, en temps réel et que la polémique guette chaque «Tweet», pour ce qu’il dit ou pour ce qu’il ne dit pas. 

«Tweetter», quand on est un homme politique demande donc de la responsabilité et du courage, malgré la simplicité de cet outil de communication et… de gouvernance (si, si, l’air de rien…).

Comment donc ne pas suivre avec intérêt, voire attendre, les «Tweets» de nos hommes politiques ?

Oh, il n’en tombe pas dix toutes les secondes ! Mais les membres du Gouvernement qui «tweettent» leurs avis, décisions, ou activités, intéressent l’opinion publique.

Bien évidemment, les «Tweets» de Saad Eddine El Othmani sont particulièrement suivis et/ou attendus, puisqu’il s’agit du chef du Gouvernement. S’il est une source fiable pour toute activité, décision, ou projet du Gouvernement, ce serait bien lui…

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Or, les «Tweets» du chef du Gouvernement sont loin de constituer cette source d’information. Tout juste y trouve-t-on de vagues commentaires, après coup, de décisions prises à l’échelle nationale. Des commentaires comme n’importe quel citoyen en ferait, sans plus…

Il ne donne aucune information importante. Et les autres membres du Gouvernement ne font pas mieux. Ceux qui communiquent le font pour informer de ce qu’ils ont fait et que l’opinion publique sait déjà… Et non pour éclairer les citoyens sur ce qu’ils cherchent à savoir !

Rares sont les Marocains qui ne le pensent pas: la communication du Gouvernement est affligeante !

On l’a vu pour ce qui concerne les rumeurs de rupture de stocks du vaccin anti-Covid. Au lieu que le ministre de la Santé, ou le chef de Gouvernement, prenne la parole et explique la situation, que ce soit pour démentir ou confirmer cette rumeur, ce sont les scientifiques qui se relaient (à ce jour) sur les ondes de radios et plateaux de télévision, pour ajouter de la confusion à la confusion, en avançant des hypothèses de dose unique pour un vaccin qui en compte deux, ou d’espacement de temps plus important entre les deux doses (3 ou 4 mois au lieu de 4 semaines, etc).

C’est également aujourd’hui le cas pour le mois sacré du Ramadan.

Il ne reste plus que quelques jours avant que les Marocains n’entament le mois de jeûne et ils ne savent toujours pas comment s’y préparer. C’est le 2ème qui tombe pendant la pandémie. Le 1er avait coïncidé avec le début de la crise Covid et les mesures sévères prises pour y faire face, dont le confinement.

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Compte tenu de la situation sanitaire actuelle, que menacent les nouveaux variants du virus Covid-19, il est clair qu’un retour à la vie normale est exclu. Mais il n’y a personne au Gouvernement pour informer les citoyens de ce que sera leur mois de Ramadan, cette année. Par contre, les réseaux sociaux pullulent d’indications dont nul ne sait si elles sont vraies ou fausses.

D’où la colère qu’expriment les citoyens qui ne savent pas s’ils doivent compter sur une rupture du jeûne en famille, ou chacun chez soi ? S’ils pourront sortir après le Ftour ou pas ? Si les horaires du couvre-feu en vigueur aujourd’hui seront plus souples, ou plus sévères ? Si les mosquées seront autorisées à ouvrir pour les prières habituelles du Ramadan, notamment les «Tarawih», ou non ? Si les restaurants pourront servir le Ftor sur place, ou le livrer, ou rien de tout cela ?

Toutes ces questions attendent des réponses. Et ce qui mettrait les citoyens encore plus en colère, ce serait que ces réponses tombent la veille du 1er jour du Ramadan !! Personne ne se serait alors organisé en fonction des mesures qui auraient été si tardivement annoncées…

S’agissant donc du Ramadan et compte tenu de l’importance de ce mois pour les citoyens, que, pour une fois, le Gouvernement et son chef, Saad Eddine El Othmani, anticipent –que ce soit par «Tweets» ou par communiqués- et permettent à tous ceux dont le sort dépend de leurs décisions d’en prendre connaissance à temps pour pouvoir s’y conformer !

Bahia Amrani

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