Le polisario, groupe mercenaire créé par l’Algérie en 1973 dans le contexte de la guerre froide pour servir sa quête d’hégémonie régionale, est aujourd’hui l’une des principales menaces qui pèsent sur la sécurité de la bande sahélo-saharienne et du pourtour méditerranéen, comme le confirment nombreux rapports d’agences de renseignement et de centres de recherches, a affirmé Mohammed Ahmed Gain, professeur universitaire et président de l’Institut africain pour la consolidation de la paix et la transformation des conflits.
“Aujourd’hui, les autorités sécuritaires espagnoles ont annoncé l’arrestation d’un élément du polisario qui s’apprêtait à commettre des attentats terroristes ciblant les intérêts du Royaume en Espagne”, relève l’universitaire dans un entretien à la MAP à la veille d’une conférence virtuelle sur le thème “Menace du polisario pour la région euro-méditerranéenne : une responsabilité indéniable de l’Algérie”, co-organisée par l’Institut Prospective et Sécurité en Europe (IPSE) et l’Institut Mandela.
Selon M. Gain, la menace que le mouvement séparatiste représente vient surtout de ses liens avérés avec les groupes terroristes de la région, ainsi que les réseaux de criminalité transfrontalière qui sévissent au Sahel, notamment ceux actifs dans les trafics d’armes et de stupéfiants.
“On sait également que ce groupe séparatiste entretient des liens étroits avec l’Iran et le Hezbollah, qui font peser une menace de déstabilisation qui va au-delà de la bande sahélo-saharienne”, affirme-t-il.
A la question de savoir comment les Européens devront réagir face à cette menace, l’universitaire marocain souligne que les pays européens, qui sont pleinement engagés dans la lutte contre le terrorisme dans la région, sont parfaitement conscients de la menace que représente le polisario, notamment par ses liens avérés avec le terrorisme transnational, faisant observer que tous les pays européens sont engagés pour la sécurité et la stabilité du Sahel, et encouragent à juste titre la coopération régionale et sous-régionale contre les menaces sécuritaires classiques et émergentes dans la région.
Aux yeux du président de l’Institut africain pour la consolidation de la paix et la transformation des conflits, le Sahara, sous souveraineté marocaine, est aujourd’hui un pôle de stabilité dans la région du Sahel et c’est justement la raison pour laquelle les pays européens doivent redoubler d’efforts pour mettre fin à la menace que représente ce mouvement séparatiste.
“Il faut que ces pays sortent de leur mutisme et s’engagent dans des actions concrètes dans cette perspective, notamment en agissant pour que le polisario fasse l’objet d’un régime de sanctions mandaté par le Conseil de Sécurité, à l’instar de Daesh et d’autres groupes terroristes”, a-t-il affirmé.
LR/MAP