Le dénouement heureux pour Laurent Gbagbo, accusé de crimes contre l’humanité, et pour son ancien ministre de la Jeunesse Charles Blé Goudé, à la suite d’une longue procédure devant la Cour pénale internationale (CPI), a été salué avec enthousiasme par leurs partisans.
Cet acquittement définitif par la justice internationale devrait accélérer son retour à Abidjan après dix ans d’absence, maintes fois annoncé et repoussé. Les adversaires de Laurent Gbagbo estiment toujours qu’il a précipité son pays dans le chaos en refusant sa défaite face à Alassane Ouattara à la présidentielle de 2010. Plus de 3 000 personnes avaient été tuées dans les violences ayant suivi ce refus. La tendance est plutôt à l’apaisement des relations politiques depuis les législatives du 6 mars.
Ce scrutin auquel le FPI de Gbagbo a participé –une première alors qu’il boycottait toutes les élections depuis dix ans– s’est déroulé dans le calme et la victoire du parti au pouvoir n’a pas été contestée dans la rue. Une exception en Côte d’Ivoire, pays plutôt habitué aux violences électorales ces dernières années. Les députés pro-Gbagbo, dont son fils, Michel, élu à Yopougon, assistaient d’ailleurs jeudi 1er avril à la rentrée solennelle de l’Assemblée nationale nouvellement élue. Au nom de la «réconciliation nationale», les autorités ivoiriennes ont octroyé fin 2020 à Laurent Gbagbo deux passeports, un ordinaire et un diplomatique, et l’intéressé avait alors exprimé son souhait de rentrer dès décembre dernier.
Mais ce retour, qu’il a ensuite annoncé pour «bientôt», restait suspendu à la décision de la CPI sur un acquittement définitif ou une reprise du procès de Gbagbo et Blé Goudé. Selon Simone Gbagbo, épouse de Laurent, qui vit à Abidjan, «la balle est désormais dans le camp du gouvernement pour leur retour».
P. Zehr