La Fondation Attijariwafa bank nous a donné l’occasion de découvrir les œuvres de Saïdou Dicko, Michèle Magema et Khalil Nemmaoui.
Après l’exposition «Regards africains croisés» en 2012 et «Africaines, quinze femmes en création» en 2014, toutes deux issues d’un partenariat entre la Fondation Attijariwafa bank et la Biennale de Casablanca, voilà la Fondation qui revient sur scène à travers l’exposition «L’Afrique a du génie». «Sans culture, pas de développement», pourrait être le credo du groupe Attijariwafa bank en matière de mécénat culturel. C’est pour cela que Attijariwafa bank a choisi depuis de nombreuses années de s’investir dans trois domaines de prédilection: Art et Culture, Education et Débat d’idées, grâce à l’étroite collaboration entre sa fondation et des partenaires de la société civile et culturelle, tout en touchant une population allant de la plus tendre enfance jusqu’à l’âge adulte.
Lié à ses choix stratégiques et consacré aux artistes les plus jeunes comme les plus renommés, ce mécénat à l’ancrage marocain, maghrébin et panafricain œuvre au partage et à la diffusion…
C’est ainsi que le groupe Attijariwafa bank a saisi l’occasion du 3ème Forum international Afrique Développement (les 19 et 20 février 2015 à Casablanca), conçu comme un espace de rencontres économiques de premier plan entre le Maroc et ses partenaires du Continent, pour en faire aussi le lieu d’interaction culturelle et artistiques. Michèle Magema, Saïdou Dicko et Khalil Nemmaoui, originaires de la République démocratique du Congo, du Burkina Faso et du Maroc ont été invités à projeter un corpus d’images fixes et d’images en mouvement inspirées de leur double culture, de leurs voyages…
La commissaire de l’exposition, Ghita Trikia a souligné a cet effet: «Aujourd’hui, le groupe Attijariwafa bank, sous le thème »Le temps d’investir », reconduit pour la troisième fois le grand forum économique pour renforcer de manière cruciale la coopération Sud-Sud. Quoi de plus naturel que de vouloir adjoindre à l’acte économique un acte artistique? L’art n’est-il pas lui-même une part de l’économie créative, en forte croissance ces dernières années en Afrique? Au »temps d’investir », se réfléchit comme un miroir »Le temps de créer »… des images, d’exprimer par la force de l’art des problématiques ou des sujets traversant le continent de part en part, de susciter des explorations visuelles nouvelles pour forger un imaginaire et des référents communs. C’est ainsi qu’a été conçue l’exposition »L’Afrique a du génie »… C’est aussi pour montrer un art africain ancré dans la réalité concrète et actuelle, éloigné d’une africanité cliché qui voudrait imposer le masque (entre autres), comme repère identitaire pour la pratique artistique».
Pour Mohamed El Kettani, président-directeur général du groupe Attijariwafa bank, le génie africain, c’est puiser dans ses racines et déployer son envol vers les horizons les plus larges possibles. Tel est le vœu de chaque individu désireux de s’épanouir, de créer de la valeur, d’apporter sa contribution à l’évolution de son environnement. «… Ce désir d’élévation et de partage qui habite tout créateur, qu’il soit chef d’entreprise ou artiste, le groupe Attijariwafa bank a toujours souhaité l’accompagner et y répondre pour l’aider à éclore et à exister… Considérant qu’au cœur des valeurs que sont l’accès au savoir, la compréhension du monde qui nous entoure, la transmission du goût artistique, réside la part immatérielle dans laquelle chaque individu puise sa richesse et chaque nation son développement, notre Groupe s’assure d’une voie éthique et d’un engagement responsable, allant de pair avec ses efforts de contribution à la croissance de notre pays… Créativité, audace et humanisme de nos artistes sont aussi les nôtres», affirme Mohamed El Kettani.
Bouchra elkhadir
Parcours exceptionnels
– Saïdou Dicko, berger au Sahel pendant son enfance. L’envie de l’art lui est venue en observant la nature pendant qu’il gardait ses troupeaux. Il a appris la photo en «volant» l’ombre des animaux et la vidéo en autodidacte. Ses dessins gardent l’empreinte nostalgique de l’enfance.
– Michèle Magema développe un vocabulaire poétique, mais aussi critique dans ses performances filmées, tournées à travers le monde où se mêlent métaphores, mythes et narrations
– Khalil Nemmaoui, né à Beni Mellal, est fasciné dès l’âge de 12 ans par le phénomène de la révélation. Partant d’une photographie humaniste, il s’intéresse ensuite au paysage, naturel ou industriel. Il apporte à cette exposition la dimension contemplative nécessaire pour réfléchir à la nature qui nous entoure.