L’opposition, mal partie

Quatre partis de l’opposition -l’USFP, l’Istiqlal, le PAM et l’UC- qui hier encore s’écharpaient sous les yeux des électeurs et disaient pis que pendre l’un de l’autre ; mais qui, aujourd’hui, font cause commune face à la majorité, ont pris cette semaine une décision grave. Ils se sont retirés, lundi 9 mars, tous ensemble, des travaux de la Commission de l’intérieur, des collectivités territoriales, de l’habitat et de la politique de la ville.
Cette Commission devait tenir une réunion de la plus haute importance au Parlement (Chambre des représentants), en présence du ministre de l’Intérieur, Mohamed Hassad et du ministre-délégué auprès du ministre de l’Intérieur, Charki Draiss. Une réunion consacrée aux projets de loi organiques portant sur les collectivités territoriales, les régions et les conseils préfectoraux et provinciaux.
En effet, les dates des prochaines élections sont désormais connues (septembre prochain) et les lois organiques ne sont toujours pas prêtes.

Certes, les partis de l’opposition ont leurs arguments. Ils disent exiger un examen détaillé des textes –qu’ils veulent discuter un par un- contrairement à l’approche proposée par le gouvernement qui leur aurait soumis des projets de lois groupés en «package»…
Fallait-il claquer la porte pour autant ? La politique de la chaise vide est-elle la meilleure ? Et pour qui ?
Car l’élément fondamental qu’oublient les partis d’opposition en quittant la table des discussions, ce sont les électeurs ! Des électeurs –déjà difficiles à intéresser par les différentes étapes électorales- qui ne comprennent pas le bras de fer et n’y voient rien qui serve leurs intérêts.
N’aurait-il pas été plus judicieux, pour ces partis politiques contestataires, de rester à la table des discussions et de formuler clairement leurs exigences, tout en expliquant patiemment le pourquoi des blocages à leur base et, au-delà, à tous les électeurs, faisant par là-même œuvre pédagogique ? …Ce dont auraient bien besoin ceux qu’on veut séduire et attirer vers les urnes en septembre prochain.
Le problème de l’opposition, c’est qu’elle n’a pas encore compris que c’est le citoyen qui doit rester au centre de ses préoccupations… Que c’est le citoyen qu’il faut convaincre et associer à son action. Toutes ses guerres –quel que soit le nombre de partis politiques qui la composent- seront vaines si elles ne sont menées que par ses dirigeants.
Or, l’image que donne actuellement l’opposition d’elle-même et de ses différentes composantes est peu mobilisatrice. «Coups de gueule» par-ci (Istiqlal), scission par-là (USFP), transhumances collectives (dizaines d’élus du PAM passés au RNI), etc… D’où ces mots du chef de file de la majorité et chef du PJD, Abdelilah Benkirane, qui s’apparentent à une boutade mais reflètent une réalité: «si l’opposition continue comme ça, on gagnera les élections même en dormant !».

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Bahia Amrani

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