L’Agence nationale brésilienne de surveillance de la santé (Anvisa) a refusé, lundi, l’importation d’urgence du vaccin anti-covid russe Spoutnik V, considérant que la demande de commercialisation n’est pas accompagnée de toute la documentation requise.
Lors d’une réunion extraordinaire élargie pour honorer un délai de réponse fixé par la Cour suprême de justice, l’Anvisa, composée de cinq administrateurs, a décidé après cinq heures de délibérations et à l’unanimité, de rejeter la demande.
Le président d’Anvisa, Antonio Barra Torres, a expliqué que le fabricant russe n’avait pas remis le « rapport technique complet » du vaccin, qui n’a pas encore été homologué au Japon, en Europe et aux États-Unis.
La présentation de l’enregistrement des vaccins accordé par le ministère russe de la Santé et par les gouvernements de pays comme le Mexique et l’Argentine ne disposait pas des informations « de base » requises par les autorités sanitaires brésiliennes et, selon Barra Torres, une visite technique des installations de l’Institut Gamaleya a été refusée.
Le 13 avril, le magistrat Ricardo Lewandowski, l’un des onze juges de la Cour suprême, avait accordé un mois à l’Anvisa, à partir du 29 mars dernier, pour décider de l’importation des doses du vaccin russe.
Le terme prévu par le juge a commencé à courir le 29 mars, date à laquelle l’État de Maranhao (nord-est) a juridiquement demandé à la Cour suprême d’importer le vaccin développé par l’Institut Gamaleya.
Après avoir lancé son Plan National de Vaccination (PNI) le 18 janvier, le Brésil a vacciné un total de 29 millions de personnes qui ont reçu au moins la première dose, soit 13,7% de la population.
Le Brésil utilise le vaccin Coronavac, du laboratoire chinois Sinovac, dont l’utilisation avait été autorisée d’urgence. Le Covishield, de l’anglo-suédois AstraZeneca et de l’Université britannique d’Oxford, produit également localement, avait, lui, bénéficié d’un enregistrement définitif.
Est également approuvée au Brésil l’utilisation définitive du vaccin Tozinameran, du consortium américano-allemand Pfizer/BioNTech. La première livraison des 100 millions de doses achetés par le gouvernement est attendue cette semaine.
Le vaccin du laboratoire belge Janssen, la branche européenne de la multinationale américaine Johnson & Johnson, est également approuvé pour une utilisation d’urgence.
LR/MAP