Dans les prochaines années, l’épargne sera de plus en plus orientée vers les produits d’Assurance Vie et les valeurs mobilières au détriment des dépôts bancaires. Dans cette nouvelle configuration, Wafa Assurance se positionne pour renforcer son leadership.
833 milliards de dirhams. Tel est le total du patrimoine financier des ménages au Maroc en dehors de l’immobilier. En fonction du profil de l’épargnant, ce volume est placé auprès des banques, des assureurs et des sociétés de gestion d’actif. Seulement, ce sont les dépôts bancaires qui raflent toujours la mise en concentrant 87,11% de ce montant, tandis que 11% revient à l’assurance vie (87 MMDH) et 7% aux valeurs mobilières (60 MMDH).
Une structuration qui sera appelée à changer dans le futur d’après les professionnels de la gestion de l’épargne au Maroc. «En termes d’évolution, le mix n’a pas beaucoup changé. Les dépôts bancaires restent assez importants. Néanmoins, cette répartition va changer dans les années à venir en faveur de l’assurance vie et des valeurs mobilières. Il n’y aura pas de cannibalisation, mais une modification dans la physionomie tout en ayant de la croissance pour les trois compartiments. On est au début de l’histoire par comparaison à un marché mature comme la France où 40% de l’épargne est concentrée par l’Assurance Vie, contre 30% pour les dépôts bancaires et 30% pour les valeurs mobilières», estime Driss Maghraoui, directeur général délégué en charge du pôle Assurance Vie à Wafa Assurance.
Il semble que ce sont les dépôts bancaires qui devront perdre en attractivité en faveur des autres véhicules d’investissement. «On aura prochainement 60% sous forme de dépôts bancaires, 20% seraient orientés vers l’assurance vie et 20% vers les valeurs mobilières», a-t-il poursuivi. Une évolution qui s’attribue essentiellement à la baisse du rendement que procurent les dépôts à terme et les comptes sur carnet, suite notamment à la réduction du taux directeur se situant actuellement à 1,5% après deux baisses successives de 25 points de base (PBS) et de 50 PBS respectivement en mars et juin 2020.
En effet, les taux de rémunération se situent, en septembre 2020, à 2,31% pour les dépôts à terme à 6 mois et à 2,48% pour ceux à 1 an, alors que le taux maximum de rémunération des comptes sur carnet a été fixé pour le premier semestre 2021 à 1,27% en retrait de 47 PBS par rapport à son niveau au deuxième semestre 2020 où il était de l’ordre de 1,80%. Ce n’est pas tout. Le changement progressif du profil de l’épargnant, l’explosion du digital et la montée en puissance de l’éducation financière permettront d’accélérer ce mouvement de migration vers les autres produits d’épargne surtout l’Assurance Vie. Cet outil de placement, qui se développe de manière assez soutenue, avec une collecte nette qui était de 8,3 MMDH en 2019 contre 3 MMDH en 2009, a de beaux jours devant lui.
Wafa Assurance mise sur l’unité de compte
Les acteurs du marché sont appelés à multiplier leurs efforts d’innovation pour le lancement de nouvelles solutions que ce soit pour l’assurance progressive que pour les capitaux déjà constitués. C’est le défi que se lance Wafa Assurance. «Nous nous préparons à construire les meilleures offres du marché. Nous avons deux partenaires majeurs à travers lesquels on commercialise nos produits d’assurance vie. Il s’agit d’Attijariwafa bank et Al Barid bank. C’est pourquoi, nous sommes bien positionnés sur le marché», a-t-il avancé.
Aujourd’hui, Wafa Assurance se targue de fondamentaux solides avec des fonds propres s’élevant à 5.982 MDH et un ratio de solvabilité à 2,9 fois la marge réglementaire hors plus-value latente. «En Assurance Vie, Wafa Assurance reste leader en tenant compte de plusieurs éléments. Au delà de la solidité financière. Wafa Assurance est multi-marchés, multi-géographies, multi-produits. Nous avons un catalogue extrêmement riche. Ceci est le résultat d’un ensemble de facteurs, à savoir l’histoire, la solidité des fondamentaux, l’expérience et le portefeuille.
D’ailleurs, en unité de compte, la collecte en 2020, nous a procuré une part de marché de 32%. C’est un marché de 1,5 MMDH sur lequel nous avons collecté 450 MDH. Nous sommes au début de l’histoire», se félicite Driss Maghraoui. Force est de noter que le portefeuille de Wafa Assurance s’est montré résilient avec un rendement soutenu grâce à la qualité des placements et la gestion de long terme, permettant aux clients de bénéficier en 2020, d’un taux de revalorisation élevé se situant dans le haut de la fourchette du marché.
Ces taux de revalorisation nets se situent à 3,15% et à 3,25% selon la génération de produits. «Nous voulons proposer à nos clients d’autres schémas pour un rendement supérieur. Nous ne pouvons pas être enfermés dans les produits de taux, d’où la volonté d’accélérer les unités de compte avec des schémas plus sophistiqués, sans perdre de vue l’équilibre entre le rendement et la sécurité. Je pense que les multi-supports sont une possibilité pour maintenir l’épargne et la développer».
L’année dernière, les placements affectés aux contrats en unités de compte, qui sont des contrats d’assurance-vie au sein desquels l’épargne est investie sur des supports financiers ont donné lieu à de bons rendements en fonction, ont rapporté 30% pour le profil Actions, 3% pour le profil Obligations, 2,1% pour le profil Monétaire et 10 à 15% pour le profil Diversifié. «La solution est dans la diversification à travers les unités de comptes. Çà se fera, il faut former et informer car l’épargne c’est la confiance», a-t-il insisté tout en rappelant que les Bons du Trésor 10 ans et 15 ans ont vu leurs taux baisser depuis plusieurs années, mais ce repli a été encore plus important durant les deux dernières années, avec une perte de 100 PBS entre 2018 et 2020.
Nadia Benyouref