Une marche des agents de la Protection civile algérienne, descendus dimanche dans les rues de la capitale Alger pour faire entendre leurs revendications socio-professionnelles, a été a été brutalement réprimée par les forces de l’ordre.
Cette marche a été marquée par l’intervention musclée des agents de la police anti-émeute, engendrant plusieurs blessés parmi les manifestants.
La police a usé du gaz lacrymogène pour empêcher ces agents de la protection civile en colère de se diriger vers El Mouradia où se trouvent le Palais présidentiel et le siège de leur direction générale.
Vêtus de leurs uniformes de travail, ces soldats du feu, venus de différentes localités d’Alger et d’autres régions, ont scandé plusieurs slogans, dont “Pacifique ! Pacifique ! Nos revendications sont légitimes”.
Les protestataires, qui avaient entamé une grève nationale le 18 avril dernier avec un premier sit-in devant les sièges de leurs directions respectives, à travers plusieurs wilayas de pays, soulèvent des revendications “à satisfaire immédiatement”, notamment une revalorisation des salaires, le versement de prime de contagion avec effet rétroactif dont la prime Covid-19.
Ils revendiquent “le relèvement de salaire de base de 15.660 à 24.000 dinars algériens (de 1000 à 1.600 DH) et de la valeur de point indiciaire de 45 à 90 DA avec “l’annulation de l’impôt sur le revenu (IRG) et l’augmentation de la prime de rendement à 40%.
Les grévistes réclament aussi de leur tutelle, qui n’est autre que le ministère de l’Intérieur, un statut particulier, la révision de leurs catégories de classement (échelons), ainsi que les indemnités financières pour les 80 heures travaillées par semaine.
Les contestataires revendiquent de même l’octroi de logements sociaux, la réintégration des pompiers “injustement licenciés”, la protection des sapeurs-pompiers de l’usage “excessif du pouvoir”, la généralisation de la prime du Sud et le retour de la retraite proportionnelle et sans condition d’âge.
Selon eux, il est aussi impératif l’ouverture d’une enquête sur des agents de la Protection civile qui perçoivent des salaires “indus”, un changement “cyclique” des directeurs de wilaya, le renouvellement des équipements et la réhabilitation de leur lieu de travail.
La marche de ce dimanche intervient après deux actions de protestations organisées les 18 et 25 avril. Des rassemblements ont eu lieu devant les unités principales de la protection civile, au cours desquelles des revendications ont été soulevées.
L’Algérie est confrontée depuis fin mars à une montée en puissance des revendications sociales dans la Fonction publique. Outre les pompiers, les soignants et les enseignants ont organisé des grèves et des rassemblements pour réclamer l’amélioration de leurs conditions de vie et des mesures pour enrayer la chute de leur pouvoir d’achat.
LR/MAP