La gestion sécuritaire des conflits sociaux en Algérie est “porteuse de tous les dangers”

Le Parti les Travailleurs (PT), l’une des principales formations de l’opposition en Algérie, a dénoncé la façon dont le gouvernement algérien a répondu aux derniers mouvements sociaux, mettant en garde que “la gestion sécuritaire de ces conflits sociaux est porteuse de tous les dangers”.

“Le droit de grève et de manifestation est systématiquement diabolisé par les autorités”, a regretté le secrétariat politique du PT dans un communiqué.

Il a estimé que les grèves qui secouent le pays depuis plusieurs semaines sont “l’expression directe de la détresse extrême qui touche l’immense majorité les travailleurs et leurs familles”.

Le parti n’a pas manqué de soulever l’origine de cette situation qui est liée aux “politiques ouvertement antisociales et anti-économiques mises en œuvre par les gouvernements successifs et aggravées par la gestion chaotique de la pandémie de covid-19”.

“En manifestant ou en se mettant en grève, les médecins, les enseignants, les fonctionnaires des impôts, les agents de contrôle de commerce, les postiers, les pompiers, les éleveurs, les paysans, les petits commerçants, les étudiants, les chômeurs et les larges couches de la population paupérisées, n’ont fait qu’exercer leurs droits fondamentaux”, a ajouté le Parti les Travailleurs.

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Les vraies raisons qui ont poussé des milliers de fonctionnaires à manifester et lancer des grèves “sont avant tout les conditions de vie devenues insupportables à cause du chômage massif, des salaires impayés, des licenciements, de l’érosion sans précédent du pouvoir d’achat, de l’augmentation vertigineuse des prix des services et marchandises”, a-t-il expliqué.

Le PT a ajouté que ces travailleurs s’adressent aux institutions de l’Etat et à leurs tutelles pour poser leurs revendications légitimes.

“Nulle part nous avons vu des travailleurs ou leurs représentants s’adresser aux institutions internationales pour régler les problèmes dans lesquels ils pataugent depuis des années”, a-t-il rappelé.

Le PT a dénoncé dans ce sens les accusations du gouvernement portant sur les parties étrangères qui seraient derrière ces mouvements, soulignant que “l’accusation de trahison brandie contre les différentes catégories de fonctionnaires et travailleurs” n’est “pas croyable”.

“Qui peut croire que ces millions d’Algériennes et d’Algériens seraient à la solde de parties étrangères ?”, s’interroge le PT.

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Ces travailleurs “luttent légitimement pour la survie de leurs familles et le sauvetage de leurs outils de travail”, a affirmé le Parti des Travailleurs, qui dénonce des dérives totalitaires, les atteintes aux droits de l’Homme et l’appauvrissement des populations.

“Ce sont ces dérives dangereuses qui constituent un vivier à toutes les manipulations pouvant porter atteinte à la stabilité et à la sécurité nationales”, a-expliqué le secrétariat politique du parti.

Au cours des dernières semaines, plusieurs secteurs en Algérie, dont ceux de la santé, de l’éducation, du commerce et la protection civile, ont été secoués par les mouvements de grèves ou de protestation contre notamment la détérioration du pouvoir d’achat et des conditions de vie des Algériens.

LR/MAP

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