La proclamation par les Nations Unies du 10 mai de chaque année, Journée internationale de l’Arganier, suite à une résolution présentée par le Maroc et co-parrainée par 113 États membres, a été “un moment de grandes réjouissances pour nous tous”, a affirmé, lundi à Essaouira, Mme Sylvia Lopez-Ekra, Coordinatrice Résidente du Système des Nations Unies au Maroc.
Cette proclamation a été “le point culminant” d’une série de reconnaissances du caractère exceptionnel de l’arganier par l’ONU, qui a débuté en 1988, a noté la responsable onusienne, qui s’exprimait à l’ouverture d’un webinaire, initié par la Fondation Mohammed VI pour la Recherche et la Sauvegarde de l’Arganier (FMVI.RSA), pour la célébration de cet événement.
En effet, cette année-là, l’UNESCO a désigné la zone de l’Arganeraie comme réserve de biosphère, a-t-elle rappelé, ajoutant qu’en 2014, tous les savoir-faire concernant l’arganier ont été également inscrits sur la prestigieuse liste du patrimoine culturel immatériel de l’Humanité.
Et de poursuivre que quatre ans plus tard, en décembre 2018, c’est la FAO qui a reconnu le système agro-sylvo-pastoral de la zone d’Ait Souab-Ait Mansour comme système ingénieux du patrimoine agricole mondial.
“Nous célébrons donc aujourd’hui l’aboutissement de la reconnaissance internationale de cette région unique, et de son huile, +l’or liquide+ du Maroc, précieuse pour le monde entier”, a-t-elle dit.
Pour Mme Lopez-Ekra, en célébrant cette première Journée internationale de l’arganier, “nous honorons aussi les femmes, les agriculteurs, les entrepreneurs et autres amoureux de cette terre, qui ont contribué à sa grande résilience à travers les siècles”.
Mme Lopez-Ekra a aussi salué les efforts inlassables déployés par le Royaume, conformément aux Hautes Orientations de SM le Roi Mohammed VI, à travers la Fondation Mohammed VI pour la Recherche et la Sauvegarde de l’Arganier (FMVI.RSA) et l’Agence Nationale pour le Développement des Zones Oasiennes et de l’Arganier (ANDZOA).
Elle s’est également attardée sur le rôle majeur de l’arganier, de son écosystème et de sa culture, dans la réalisation des trois dimensions du développement durable -économique, sociale et environnementale-, mettant en avant la contribution de cette filière à la réalisation des 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) aux niveaux local et national.
Enfin, Mme Lopez-Ekra a fait part de l’engagement du Système des Nations Unies au Maroc auprès du gouvernement, des collectivités locales et des populations, pour œuvrer ensemble pour la préservation et la prospérité durable et inclusive ainsi que pour le rayonnement international de l’arganeraie.
De son côté, le secrétaire général du département des Eaux et Forêts, M. Abderrahim Houmy, a indiqué que la notoriété internationale de l’écosystème arganier est aujourd’hui renforcée par la célébration de cette Journée mondiale, ce qui constitue “un atout additionnel pour sa protection et sa valorisation”.
En effet, la notoriété de l’arganeraie reconnue sur tous les continents est aujourd’hui synonyme d’un patrimoine mondial, matériel et immatériel exceptionnel avec une variété de produits et de paysages, a-t-il poursuivi, soulignant qu’après avoir ancré ces dernières années ses lettres de noblesse dans des domaines aussi diversifiés que ceux de l’agro-alimentaire et de l’industrie cosmétique, l’arganier “nous interpelle plus que jamais sur l’impératif de la gestion durable de son écosystème”.
Pour sa part, le gouverneur de la province d’Essaouira, M. Adil El Maliki, a affirmé que la célébration de cette Journée constitue l’opportunité idoine pour la communauté internationale mais également au niveau national, de faire le point sur cet écosystème d’une extrême importance.
Il a, dans la foulée, fait savoir qu’une série d’activités sont organisées, à cette occasion, par les acteurs et les actrices de cet écosystème à l’échelle locale, qui prennent ainsi à bras le corps cette Journée internationale de l’arganier, ajoutant que plusieurs coopératives célébreront les femmes arganières, “ces actrices du développement durable” qui œuvrent en vue de la valorisation de l’arganier.
Il a, en outre, émis le vœu de voir cette Journée constituer l’occasion pour faire le point sur la filière à l’échelle provinciale, relevant que la province compte près de 140.000 Ha d’arganier, soit une production estimée à 15.000 tonnes d’huile d’argan.
Un potentiel important uniquement en termes de vrac, a-t-il fait constater, notant qu’une centaine de coopératives sont actives dans cette filière au niveau de la province, et qui emploient plus de 5.000 femmes dans 20 communes sur les 57 collectivités territoriales que compte la province.
Il a, toutefois, estimé que ce potentiel est encore sous-exploité, d’où l’importance du travail qui reste à faire dans ce sens, tout en mettant l’accent sur les réalisations accomplies à l’échelle provinciale dans le cadre des différents programmes et stratégies dédiés au développement de cette filière.
Les travaux de ce webinaire ont été ponctués de la présentation d’un bilan d’étape de la Fondation Mohammed VI pour la Recherche et la Sauvegarde de l’Arganier (du 09 mai 2004 au 09 mai 2021).
Au menu figuraient également trois panels avec la participation d’experts nationaux et étrangers, axés sur des thématiques pertinentes : “Développement de l’Arganeraie: Modèle de solidarité et de résilience des femmes arganières”, “Rôle des Accords internationaux et Stratégies nationales dans la sauvegarde de l’écosystème Arganier” et “De la Recherche Scientifique à la production commerciale: création, protection et distribution de valeur dans la filière de l’Argan”.
LR/MAP