Sommet de Paris | Vers une feuille de route pour la reprise économique africaine post-Covid

Un Sommet sur le financement des économies africaines doit se tenir mardi à Paris à l’initiative du Président français Emmanuel Macron, avec comme objectif de tracer une feuille de route en vue d’aider le continent noir à faire face au choc économique sans précédent qu’il subit de plein fouet dans un contexte de pandémie mondiale.

Ce sommet en format hybride (à la fois en présentiel et en visio-conférence) accueillera pas moins d’une trentaine de chefs d’Etat et de gouvernement africains et européens, ainsi que des représentants de pays du G7 et du G20. Seront également présents le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, et celui de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina.

L’ONU, le FMI, l’OCDE (Organisation pour la coopération et le développement économiques), l’OMC (Organisation mondiale du commerce), la Banque mondiale et plusieurs banques publiques internationales ont été également conviés. La Chine sera représentée par un haut responsable.

Cette rencontre de haut niveau fait suite à la diffusion d’une tribune de 18 dirigeants africains et européens, publiée le 15 avril 2020, en faveur d’une mobilisation de la communauté internationale pour affronter les conséquences de la crise sanitaire et économique causée en Afrique par la pandémie.

Le Président Emmanuel Macron “souhaite que des solutions nouvelles et ambitieuses soient trouvées pour que l’Afrique puisse faire face à ce choc sans précédent, et retrouver la croissance, comme d’autres continents qui ont pu mettre en place des plans de relance massifs”, a indiqué la présidence française en annonçant la tenue de ce sommet.

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Parmi les pistes qui vont être explorées figurent notamment l’allègement, voire l’annulation de la dette des pays africains les plus pauvres, comme en avait formé le souhait Emmanuel Macron en avril 2020, ou encore un soutien exceptionnel du FMI par le biais des droits de tirage spéciaux.

La dette de l’Afrique a fortement baissé dans les années 90 à la suite de l’initiative du FMI et de la Banque mondiale en faveur des pays pauvres et très endettés (PPTE). Avant de repartir à la hausse: entre 2006 et 2019, elle a été multipliée par trois, de 100 à 309 milliards de dollars. Et la crise du Covid-19 n’a rien arrangé.

Selon le FMI, les pays d’Afrique sub-saharienne pourraient se trouver face à un déficit de financement de 290 milliards de dollars d’ici 2023.

Dès avril 2020, un moratoire sur le service de la dette a été mis en place par le Club de Paris et le G20, qui a permis de différer le paiement de 5,7 milliards de dollars d’intérêts.

Puis, en octobre, le G20 s’était mis d’accord sur un «cadre commun» pour restructurer la dette de certains pays, impliquant les créanciers privés et la Chine, de loin le premier bailleur des pays africains : l’Angola, le Kenya et l’Ethiopie étant ses trois premiers débiteurs.

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Le sommet devrait, aussi, largement examiner la question du financement du secteur privé africain, et aborder de nombreux enjeux d’avenir, comme les financements nécessaires au développement de l’Afrique, ou encore le rôle de l’assistance technique.

Si l’Afrique a été relativement moins affectée que les autres continents sur le plan sanitaire par le Covid-19, elle n’échappe pourtant pas aux conséquences économiques de la pandémie qui risquent d’asphyxier les pays les plus fragiles et les plus endettés.

Les institutions internationales placent ainsi la région en queue de peloton de la reprise mondiale après la récession de 2020, la première pour cette zone en un quart de siècle

Dans ses prévisions publiées mi-avril, le FMI prévoit une progression de l’activité africaine de 3,4 %, seulement contre 6 % pour l’économie mondiale.

La croissance devrait revenir en 2022, mais à un rythme inférieur à celle des pays plus développés, avec un risque de « divergence », selon l’Elysée.

Face à ce constat, l’objectif affiché par le Sommet de Paris est on ne peut plus ambitieux, à savoir mettre en place des moyens financiers capables de relancer l’économie africaine mise à mal par la crise sanitaire et trouver un palliatif au ré-endettement du continent.

Bref, aboutir à un “new deal” pour l’Afrique et son économie comme souhaité par Emmanuel Macron. Un “new deal”, basé notamment sur “des solutions profondément novatrices”.

LR/MAP

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