En Egypte, à Charm el-Cheikh, le 28 mars dernier, lors d’un entretien du chef du gouvernement du Maroc, Abdelilah Benkirane, avec le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, en marge du Sommet arabe, le diplomate onusien a exprimé sa volonté de visiter la région.
C’est Abdelilah Benkirane lui-même qui a rapporté l’information, ajoutant qu’il a bien accueilli ce souhait.
Ce n’est pas la 1ère fois que Ban Ki-Moon dit vouloir visiter le Sahara.
Au Maroc, les responsables seraient sûrement heureux de lui montrer ce que l’Etat a réalisé dans ces provinces du sud et les efforts consentis pour le développement de cette région… Efforts qui ne sont pas financés par les ressources de cette région -loin s’en faut- comme l’avait précisé le Roi dans son discours du 6 novembre 2014, à l’occasion de l’anniversaire de la marche verte, lorsqu’il avait indiqué que pour chaque dirham de recette provenant du Sahara, le Maroc investit 7 dirhams dans ce même Sahara (les Marocains des quatre coins du pays, eux, savent qu’ils paient des taxes et redevances au profit du Sahara, alors même que le Sahara est exonéré de tout impôt).
S’il prenait le temps de se pencher sérieusement sur la question, Ban Ki-Moon, qui est assailli de complaintes sur un présumé «pillage des ressources du Sahara» pourrait se faire sa propre opinion, in situ…
Les partis politiques marocains –toutes tendances confondues- se feraient également un plaisir de recevoir le Secrétaire général de l’ONU et de lui expliquer, chacun son tour, l’attachement des Marocains à leur Sahara et, surtout, les liens historiques et juridiques qui rattachent ce territoire au Maroc.
Le diplomate onusien pourrait rencontrer ceux que les Marocains appellent les «séparatistes de l’intérieur», mais aussi écouter d’autres Sahraouis qui ne valent pas moins que ceux coachés par le pouvoir d’Alger, voire même qui représentent davantage les tribus originaires de cette région… Et qui sont contre le séparatisme.
En venant au Sahara, Ban Ki-Moon ne saurait, par ailleurs, ignorer que la partie adverse rêve de cette visite pour mettre le territoire à feu et à sang et, dans la droite ligne de sa stratégie, le tenir pour témoin des opérations de maintien de l’ordre que les autorités marocaines seraient alors obligées de mener.
Un cynisme téléguidé, qui a déjà fonctionné lors des anciennes visites de Christopher Ross, son envoyé personnel et qui fonctionne encore, sans qu’il y ait besoin de déplacement d’un quelconque diplomate onusien. On l’a vu ces dernières semaines, où, tantôt à Laayoune, tantôt à Smara (le week end dernier), ou dans d’autres villes du Sud –y compris celles non réclamées par les séparatistes- de prétendues «manifestations pacifistes» ont été organisées, avec multiplication des provocations afin de pousser au dérapage… Et ce, parallèlement à une nouvelle tournée de Christopher Ross dans la région et à la veille de la présentation du rapport annuel du Secrétariat général, sur le Sahara, au Conseil de Sécurité.
Bienvenue au Sahara, Mr Ban Ki-Moon… Mais vous savez ce qu’il vous y attend !
Bahia Amrani