L’Afrique a besoin d’au moins 20 millions de doses de vaccin AstraZeneca dans les six prochaines semaines pour fournir une deuxième dose à tous ceux qui ont reçu une première injection dans le respect de l’intervalle de 8 à 12 semaines, a indiqué jeudi l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Une seule dose du vaccin Oxford-AstraZeneca fournit une protection d’environ 70 % pour au moins 12 semaines. Les données sur la protection fournie par une dose au-delà de 12 semaines sont limitées, néanmoins des anticorps liés au Covid-19 ont été détectés dans l’organisme jusqu’à 6 moins après l’injection d’une dose, selon l’OMS, qui précise que le cycle complet fourni par l’intervalle de 12 semaines donne une protection de 81% pour une période prolongée.
« En plus de ce besoin urgent, 200 millions de doses additionnelles de n’importe quel vaccin figurant sur la liste de l’OMS pour une utilisation d’urgence sont nécessaires pour que le continent puisse vacciner 10 % de sa population d’ici 2021 », estime l’agence de l’ONU.
Un appel a été lancé cette semaine par le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus lors de l’Assemblée mondiale de la Santé, l’organe décisionnel suprême de l’OMS, pour que tous les États Membres soutiennent un effort massif en faveur de la vaccination.
Vingt-huit millions de doses de différents vaccins contre le Covid-19 ont été administrées en Afrique, ce qui représente moins de deux doses administrées pour 100 personnes en Afrique, selon les chiffres de l’OMS. Dans le monde, 1,5 milliard de doses de vaccin contre le nouveau coronavirus ont été administrées.
« Tandis que l’approvisionnement se raréfie, le partage de doses est une solution urgente, essentielle et à court terme pour s’assurer que les Africains les plus exposés aux risques de Covid-19 obtiennent la protection dont ils ont tellement besoin », a déclaré Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. « L’Afrique a besoin de vaccins maintenant. Toute pause dans nos campagnes de vaccination mènera à une perte de vies et une perte d’espoir», a-t-elle relevé.
« Il est trop tôt pour dire si l’Afrique est sur le point de subir une troisième vague. Néanmoins, nous savons que le nombre de cas augmente et le temps presse, donc nous appelons de toute urgence les pays qui ont vacciné leurs groupes à haut risque à accélérer le partage de doses afin de pleinement protéger les personnes les plus vulnérables», a fait observer la même responsable, lors d’une conférence de presse depuis Brazzaville.
LR/MAP