L’OMC est née à Marrakech, pour ses 20 ans, elle y retourne. Le grand rassemblement se tient sous le thème «20 ans de l’OMC: célébrations des succès et défis pour l’avenir».
C’est à Marrakech que l’Organisation mondiale du commerce vient de sceller ses retrouvailles pour fêter ses 20 ans d’existence (8-9 avril 2015). «Le renforcement de la place et du rôle de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) est de nature à favoriser la mise en place d’un système commercial multilatéral plus équitable et plus ouvert qui soit, en mesure de relever les défis de la croissance économique et du développement durable du continent africain», a avancé Abdelilah Benkirane, chef de gouvernement. Il faut dire que le symbole est d’autant plus fort que c’est dans la cité ocre que l’acte de naissance de cette puissante institution internationale a été établi.
Créée le premier janvier 1995 dans le sillage de la conférence historique de Marrakech, pour servir de cadre de négociation sur des règles universelles, l’OMC n’a pas tardé à se heurter aux divergences de ses membres sur la libéralisation des services, les subventions et les produits agricoles, entre autres.
«A l’origine, l’organisation a succédé à l’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT) pour répondre au besoin de normes à même de se substituer aux accords commerciaux bilatéraux», a déclaré Guillaume Klossa, fondateur du think-tank européen EuropaNova. Tous les pays membres ont le droit absolu de se voir offrir les mêmes conditions commerciales, sauf exceptions qui doivent être justifiées et en même temps limitées. Prônant en principe la libéralisation des échanges, l’organisation intergouvernementale perçoit les exportations comme moteur de croissance et de plein emploi. Elle fonctionne selon un mode démocratique au sens où chaque Etat représente une voix, quel qu’en soit le poids politique ou économique. De toute évidence, le principal acteur du commerce multilatéral cherche depuis des années à voir la lumière du bout du tunnel. Aujourd’hui, l’organisation genevoise s’engage dans une course contre la montre pour clore l’interminable cycle de négociations de Doha qui dure depuis 14 ans, plombé par les désaccords sur l’agriculture et les antagonismes Nord-Sud. C’est la crédibilité même de l’OMC qui est en jeu, mais le véritable défi se rapporte plus à la gouvernance mondiale rendue nécessaire dans un contexte de crise économique, à un moment où elle paraît être de plus en plus centrée sur le règlement des différends. «Aujourd’hui, l’OMC fait face à des questions encore plus sérieuses qui vont nécessiter une gestion encore plus fine. Seule l’OMC peut et doit jouer un rôle important et trouver une réponse adéquate à ces questions dans cette nouvelle configuration de la mondialisation, de manière à ce que ses mécanismes soient plus efficients et que le commerce soit de plus en plus équitable à travers le monde», a déclaré Benkirane.
Pour sa part, le président de la Chambre de conseillers et de l’Union parlementaire africaine, Rachid Talbi Alami, a relevé que l’Afrique aspire à un avenir meilleur, non pas uniquement pour ses peuples, mais aussi pour l’ensemble des pays du monde, rappelant que le continent n’est plus seulement un marché de consommateurs, mais une force créative capable de contribuer au progrès de l’économie mondiale.
AH