Après des années de stagnation économique, l’Afrique revient dans le radar des milieux financiers internationaux qui y voient le dernier réservoir de croissance mondiale.
En France, des groupes d’intérêts financiers ont lancé des groupes de travail dédiés au continent. L’Etat français a également annoncé son intention d’accélérer ses échanges avec le continent en lançant une batterie d’outils (banque de l’exportation, fonds d’investissement, fondation d’entreprises), alors que la part de marché de l’Hexagone a diminué de moitié entre 2002 et 2012. L’enjeu, c’est de faire des années 2020-2050 les «Trente glorieuses africaines» comme il y a eu avant cela les «Trente glorieuses européennes (1945–1975)», puis les «Trente glorieuses chinoises» (1978-2008)».
Tout cela repose avant tout sur une série de bons indicateurs économiques, avec une croissance moyenne de 5,5% sur la dernière décennie et des prévisions optimistes pour les années à venir, dans un contexte de ralentissement attendu chez les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) et de morosité en Europe.
C’est dans ce contexte qu’en Afrique francophone, les banques marocaines se substituent aujourd’hui, petit à petit, aux banques françaises.
Ainsi, Attijariwafa bank, BMCE Bank et la Banque centrale populaire (BCP) détiennent près du tiers (30%) des agences de la zone, quand BNP Paribas et SocGen sont autour de 15%. C’est une stratégie du Maroc d’étendre les banques et plus largement les entreprises marocaines vers l’Afrique. Entre 2007 et 2014, on est passé d’une présence de témoignage des acteurs marocains à une présence de leadership. Cette expansion repose sur des rachats: Attijariwafa bank a acquis des filiales de Crédit Agricole, BMCE Bank a repris Bank of Africa et BCP a mis la main sur la Banque Atlantique, sur laquelle s’était aussi positionnée la française BPCE.
HD